Si le début de saison Blancpain Endurance Series a été pour le moins favorable à ART Grand Prix, les 24 Heures de Spa n’ont pas permis de garder le leadership du championnat. Avant le dernier rendez-vous du Blancpain 1000, le team dirigé par Frédéric Vasseur accuse un retard de 20 longueurs sur le Belgian Audi Club Team WRT. La classique belge a été un vrai calvaire pour les équipages des deux McLaren MP4-12C GT3. C’est d’abord Alvaro Parente qui a eu maille à partir avec un autre concurrent lors d’un dépassement en essais libres. L’équipe a dû reconstruire totalement l’auto pour qu’elle puisse être sur la grille de départ. Rien que cette reconstruction était déjà une victoire pour ART Grand Prix. Avec Parente/Lapierre/Demoustier et Estre/Korjus/Soucek, la concurrence n’avait qu’à bien se tenir. Pourtant, aucune des deux McLaren n’a rallié l’arrivée : problème mécanique pour la #99 de Kévin Estre et roue perdue pour la #98 de Nico Lapierre. L’une des images de la course restera l’intervention de Kévin Estre en personne à l’entrée de la voie des stands où le Lyonnais a dû sortir la caisse à outils pour réparer une connectique défaillante.

ART Grand Prix a maintenant le regard tourné vers le Nürburgring pour la finale sachant qu’avant cela les hommes de Georges Kaczka se rendront au Paul Ricard avec les deux McLaren pour le pénultième round de l’European Le Mans Series. Arrivé sur le tard en GT, ART Grand Prix n’a pas mis longtemps à prendre ses marques. Si le team basé à Villeneuve-la-Guyard se satisfait de sa présence en GT3, l’objectif de ART Grand Prix est bien de se familiariser à l’endurance avant de voir plus haut avec les 24 Heures du Mans en ligne de mire. Avant la trêve estivale, Frédéric Vasseur fait le point sur les deux championnats GT où son équipe est engagée.

Que retenir de ces 24 Heures de Spa ?

 « Il ne peut qu’y avoir que de la frustration car la performance était là. L’équipe et les pilotes méritaient une meilleure récompense que ce double abandon. Le début de meeting a été agité avec une McLaren à reconstruire avant la course. La prestation des mécanos a été parfaite même si on se serait bien passé de cette circonstance. Malheureusement, aucune des deux autos n’a vu l’arrivée et j’espère que nous récolterons les fruits de notre travail au Nürburgring. »

 La saison est conforme aux attentes ?

 « Nous étions en tête du championnat en arrivant à Spa. Depuis le début de saison, nos pilotes sont dans le match et la McLaren a fait preuve d’une fiabilité irréprochable. Cependant, une course de 24 heures peut vite modifier les choses comme on a pu le voir. L’osmose entre les pilotes est parfaite. Globalement, nous sommes satisfaits. Nous ne disputons que notre troisième saison avec des voitures à portes. La dynamique de progression de l’équipe est intéressante. Il ne faut pas oublier que nous avons les moyens d’une équipe privée sans le support d’un constructeur. Le soutien de McLaren est identique à toutes les équipes clientes. »

 C’est un peu plus compliqué en ELMS ?

 « Il y a eu un bon ajustement de fait avant le Red Bull Ring au niveau de la BOP. Le niveau de performance en course de tout le monde est très proche. Notre équipe de course est la même qu’en Blancpain Endurance Series et je n’ai pas l’impression que nous soyons en mesure de gagner sachant que le niveau est plus élevé dans le championnat Blancpain. On apprend en ELMS et c’est une bonne leçon pour nous en vue de l’avenir. »

Les plans 205 sont déjà finalisés ?

 « Nous ferons un point en fin de saison. Je ne veux plus me battre avec des moyens d’une équipe privée contre des usines. On fait du très bon travail avec nos moyens. Il y a eu un gros pas en avant la saison dernière. Les ravitaillements sont très bien gérés et les pilotes font du très bon travail en piste. Cependant, ART Grand Prix n’a pas vocation à financer personnellement une saison. On ne peut pas nier que les résultats ouvrent des portes mais nous sommes aux limites du système. Avec nos moyens, on ne fera pas mieux en 2015 que cette année. Nous luttons contre Audi et Bentley, ce qui est inespéré pour nous.

 « ART Grand Prix est venu en Endurance pour diversifier ses activités et prendre part aux deux courses majeures que sont Spa et Le Mans. Nous avons pris part aux 24 Heures de Spa et nous voulons aller au Mans. »

La catégorie LMP fait partie des envies à plus long terme ?

 « Pas vraiment ! Aller en LM P1 serait une idée mais avec un constructeur. Une course est excitante quand on a les moyens de gagner comme on peut le connaître dans les différents championnats de monoplace où nous sommes engagés. »