Une nouvelle fois ART Grand Prix  a su démontrer toute sa force dans l’adversité. Malheureusement, les deux McLaren MP4-12C n°98 et 99 ont abandonné pendant la nuit alors qu’elles étaient remontées des dernières places jusque dans le top 10. (In English)

 La sérénité et la progression dans le rythme et dans la recherche des réglages optimums sont les facteurs clefs pour bien préparer la plus grande course de GT de la saison. Les 24 heures de Spa-Francorchamps n’ont hélas pas débuté de la meilleure manière qui soit pour ART Grand Prix. En voulant éviter un concurrent dans le double gauche de Pouhon, pendant les essais libres, Alvaro Parente, déséquilibré par une bosse, a percuté les rails à très haute vitesse avec sa McLaren MP4-12C n°98. La violence de la sortie de piste qui s’en est suivie a été telle que la voiture a été quasiment détruite et qu’une triple entorse à la cheville a été diagnostiquée au pilote.

Les dégâts occasionnés sur la voiture ont nécessité une minutieuse et longue intervention qui a duré une quarantaine d’heures durant lesquelles les mécaniciens ont fourni un travail exceptionnel. La n°98 ne pouvant participer aux qualifications, la n°99 a défendu seule les couleurs d’ART Grand Prix. Kevin Korjus/Andy Soucek/Kevin Estre ont signé le meilleur temps des pré-qualifications, le 3ème des qualifications et le 8ème de la Super Pole.

Réparée à temps pour le départ donné sous un ciel incertain, la n°98 s’est élancée depuis la 61ème et dernière place. Une demi-heure plus tard, Alvaro Parente était remonté en 36ème position. Au même moment, Kevin Estre empruntait l’allée des stands sans toutefois pouvoir présenter sa voiture devant son garage. Le Français entamait la réparation d’un capteur puis reprenait la piste avant-dernier et avec 3 tours de retard. Un quart d’heure plus tard, la n°98 était à son tour frappée par un sérieux contretemps lorsqu’elle crevait au début du tour du circuit long de 7 km. Alvaro ralliait les stands au ralenti et en ressortait avec 2 tours de retard sur les leaders, en 55ème position.

A la fin du premier quart de l’épreuve, les deux McLaren d’ART Grand Prix étaient remontées aux 15ème et 16ème places. Les deux équipages ont enchaîné les relais de course puissants et ont poursuivi leur remontée en parallèle lorsque les 24h de Spa sont entrées dans leur phase nocturne. Au tiers de la course, le top 8 était devenu un objectif réaliste pour le tandem de McLaren. En pleine ascension, ART Grand Prix a de nouveau été frappée par le sort, cette fois-ci de manière définitive. Un problème mécanique a mis un terme à la course de la n°99 quand Kevin Estre était au volant, et la n°98 pilotée par Nicolas Lapierre a perdu une roue à grande vitesse, pour une raison inexpliquée.

 ART Grand Prix et ses deux équipages prépareront sans attendre les 1000 km du Nürburgring qui se tiendront du 19 au 21 septembre.

 Kevin Estre :

« Nous avons très bien travaillé sur la voiture et avons bien fait évoluer sa performance car l’équilibre n’était pas idéal en début de semaine. Nous avons été performants en qualifications tout en sachant que la balance de performance n’était pas vraiment en  notre faveur par rapport au reste de l’année. Avec la 8ème place de la Super Pole, c’était tout de même un bon début de week-end pour la n°99, mais l’équipe a bien évidemment eu de gros soucis avec l’accident de la n°98. En début de course, un capteur de turbo a cassé, mais l’équipe avait bien préparé le coup en nous montrant avant le départ comment effectuer la réparation. Puis, Andy, Kevin et moi avons fait de très bons relais et la voiture est devenue de plus en plus performante avec la baisse des températures. Andy a fait un second relais énorme et on était en mesure de se battre pour le top 5 au cœur de la nuit. Et puis il y a eu ce coup de poignard, cette défaillance technique dont nous devons comprendre l’origine. Je suis très triste pour les mécaniciens et pour l’équipe car ils méritaient bien mieux après le travail fantastique abattu ces dernières semaines. J’espère que la malchance nous laissera tranquille pour les 1000 km du Nürburgring. »

Nicolas Lapierre :

« Pour la n°98, ces 24h de Spa se sont très mal engagées avec cet accident stupide dont nous ne sommes pas responsables. Nous avons très peu roulé avant la course et il n’y avait quasiment plus que la monocoque à garder après l’accident. Avec ses entorses, Alvaro a eu du courage de prendre le départ, et du talent pour effectuer un relais aussi efficace. Et puis il y a eu cette crevaison qui nous a fait perdre deux tours et une touchette avec un retardataire qui nous a forcés à changer le radiateur au milieu de la nuit. Finalement, j’ai perdu une roue et je n’ai pas pu revenir aux stands. Il me manquait 100 mètres… C’est très dur pour ART Grand Prix et pour les mécaniciens car personne n’a rien à se reprocher, bien au contraire ! La performance était là, chacun est resté calme et professionnel malgré tous nos soucis et je suis fier d’avoir fait partie de cette aventure. »

Frédéric Vasseur : 

« C’est une immense frustration car notre niveau de performance était intéressant et le travail de l’équipe et de ses pilotes méritait une meilleure récompense que ce double abandon indépendant de notre volonté. Les deux équipages ont fait de superbes remontées qui ne sont pas passées inaperçues, mais une succession de déconvenues a ruiné notre week-end. J’espère que nous récolterons les fruits de notre travail au Nürburgring. »