La journée de samedi de Le Mans Classic a été bien remplie. On nous avait annoncé une météo franchement maussade, et ces prévisions étaient bien vérifiées le matin avec beaucoup de pluie et faisaient craindre que la fête soit un peu gâchée.
Heureusement, à partir de la mi-journée, les choses s’arrangèrent, et si ce ne fut pas le grand soleil des journées précédentes, au moins la pluie cessa –tout du moins jusqu’au soir- et les nombreux spectateurs présents –les tribunes étaient quasiment pleines- ont pu profiter des nombreuses animations d’avant-course ainsi que des premières manches des différents plateaux.
Le samedi, avant les premiers départ, c’est traditionnellement le jour des parades et celles-ci se sont succédé à un rythme quasi ininterrompu. Parades de clubs, de constructeurs…Il serait fastidieux d’en dresser l’inventaire. Adressons peut-être cependant la palme à la BMW V12 LMR victorieuse des 24 Heures du Mans 1999, qui était pilotée hier par Yannick Dalmas en personne, lui qui avait piloté cette voiture en 1999 associé à Pierluigi Martini et Joachim Winkelhock .
Artcurial Motorcars a également procédé à sa désormais habituelle vente aux enchères sous le marteau de Maître Hervé Poulain. En dépit des mises à prix très élevées les enchérisseurs étaient nombreux et la salle était trop petite. Le record de la journée était pour une Mercedes 300 SL Roadster de 1957, adjugée à 950 000€, le total de la vente avoisinant les 13 millions d’Euros.
Yohan Blake starter de Little Big Mans
Le samedi, c’est aussi le jour des petits, avec Little Big Mans. Installés pour certains dans des répliques miniatures très fidèles de modèles ayant contribué à écrire la légende du Mans, 96 pilotes –plus en réalité, certaines petits protos (thermiques ou éléctriques) ayant à leur bord deux passagers.
Les pilotes en herbe étaient rangés face à leurs voitures, avec un départ en épi à l’ancienne et donc une course pour prendre le départ…Les jeunes avaient le privilège d’avoir un starter deuxe, avec Yohan Blake, vice-champion olympique du 100 et du 200 mètres et champion olympique du 4×100 mètres aux JO de Londres. Le Président de la Fédération Internationale de l’Automobile, Jean Todt, était également présent !
Impatience de la jeunesse oblige, ce fut un faux départ. .. Le deuxième fut le bon, et les graines de champion ont pu boucler un tour sur le circuit Bugatti.
L’avant-course s’est terminée avec une prestation remarquée et saluée par le public du Showband RSF.
Sébastien Loeb ouvre le bal
Si le nonuple Champion du Monde WRC ne va pas prendre le volant pendant Le Mans Classic, c’est lui qui a donné le tempo du meeting en donnant le premier départ de l’édition 2014, libérant les concurrents du Plateau 1, le plateau d’avant-guerre, pour des voitures ayant couru entre 1923 et 1939. Tradition oblige, le départ était donné un épi, mais c’était un départ fictif pour le plaisir des yeux et celui des pilotes –les voitures se regroupant ensuite dans les Hunaudières pour un départ lancé à la fin de ce tour de formation. On a remarqué certains pilotes imiter Jacky Ickx en 1969 et traverser la piste au pas, avant de s’installer au volant…
Plateau 1 – Talbot et Traber haut la main
La Talbot Lago Ex Monoplace décalée n°2 (1939) du suisse Christian Traber avait fait la pole position et c’est elle qui prenait le meilleur départ. Dès lors, ses concurrents ne l’ont pas revue, tant la Talbot (l’association Talbot-Matra n’a pas été reconstituée comme la photo pourrait le laisser penser…) a dominé les débats. Traber a en outre profité des déboires dès le premier tour de la Talbot 105 n°12 (1931) des britanniques Michael Birch et Gareth Burnett qui s’arrêtaient un bon moment dans les S de la Forêt, avant de pouvoir repartir.
La Talbot, qui était elle aussi partie en première ligne, était désormais dans les profondeurs du classement, mais elle allait ensuite assurer le spectacle. Alors que Traber n’était pas inquiété, la Talbot n°12 faisait un véritable festival, remontant dans le peloton à chaque tour, tant et si bien que dans son dernier tour, elle s’emparait de la deuxième place. Michael Birch, à son volant, signait dans l’avant-dernière boucle le meilleur tour en course en 5’52’’382, près de dix secondes plus rapidement que la pole de Christian Traber !!! La BMW 328 n°66 (1939) de Michael Otten complétait le podium.
Plateau 2 – Quadruplé des Jaguar C
On a assisté à une répétition de celle du Plateau 1, tout du moins pour la première place. Alex Buncombe avait fait la pole position avec la Jaguar C n°29 et il s’est envolé dès le départ, ne laissant aucune chance aux autres pilotes puisqu’il comptait plus de quatre minutes d’avance sous le drapeau à damiers…
En début de course, les Jaguar D n°4 de Gavin Pickering et n°12 de Carlos Monteverde occupaient les places d’honneur derrière Buncombe mais elles allaient être trahies par la mécanique, tout comme la Mercedes 300 SL n°43 de Mulder/Simon qui avait pris la deuxième place après la défaillance des Jaguar.
Des Jaguar peuvent en cacher d’autres, puisque cette course a vu un quadruplé des Jaguar C, avec la deuxième place pour la n°32 de Finburg/Newall et la troisième pour la n°38 de Butler/Martin. Buncombe réalisait le meilleur tour en 4’59’’132.
Plateau 3 – Une Jaguar D, sans surprise
Comme dans les plateaux précédents, c’est la voiture qui avait fait la pole qui s’est imposée. Malheureux dans le plateau 2 puisqu’en raison des problèmes de la Jaguar D n°12 il n’avait pu en prendre le volant, Gary Pearson s’est rattrapé dans le plateau 3 en l’emportant associé à Chris Harris.
A l’arrivée, avec en prime le meilleur tour en course (4’57’’546), la Jaguar D n°16 gagnait cette course avec près de une minute d’avance sur la Lotus 17 de Ian Dalglish/Roger Wills, la Lister Costin Jaguar n°54 de Olivier Cazalières complétant le podium.
Plateau 4 – Une course tronquée
Quelques gouttes de pluie tombant et le ciel étant de plus en plus menaçant alors que la nuit était presque tombée, la course était officiellement une « wet race ».
La pole avait été réalisée par la Ford GT40 n°72 de Diogo Ferrão mais les GT40 étaient rapidement débordées par la Ford Shelby Cobra n°8 de David Hart.
Alors que le pilote néerlandais semblait bien parti, la course était neutralisée à la suite d’une fuite d’huile sur la Ferrari 250 LM n°32 de Luis Perez-Companc qui laissait une grande traînée de plusieurs kilomètres ( !) sur la piste, nécessitant un emploi intensif de produits absorbants.
La neutralisation intervenait avant la mi-course et la course n’allait pas reprendre. La victoire revenait finalement à la Ford GT40 n°68 de Christophe Van Riet/Christian Dumolin devant la Cobra de David Hart et la Ford GT40 n°12 de Hans Hugneholtz.
Les résultats des courses sont http://peterautoracing.alkamelsystems.com/