Pilote officiel Porsche depuis le début de l’année, Fred Mako n’a pas prolongé le bail au Japon principalement compte tenu de l’éloignement familial. Cependant, Mako n’a cessé de garder un œil sur le championnat GT japonais. Il n’était pas prévu de le revoir cette saison en GT500 mais le natif d’Arras a répondu favorablement à l’appel de Dome et de Honda pour terminer la saison au volant de la Honda NSX Concept-GT en compagnie de Naoki Yamamoto. Le Japonais a débuté la campagne 2014 avec Jean-Karl Vernay. Mako-san a eu l’occasion de découvrir sa nouvelle monture lors des récents essais de Suzuka, là où il a décroché les 1000 km du même nom en 2013. Avec des Honda en mal de résultats depuis le début de saison, son retour est bien vu par ses nombreux fans au pays du soleil levant.
Pourquoi ce retour ?
« Ce n’était absolument pas prévu. J’ai quitté le SUPER GT principalement pour des raisons d’éloignement familial mais j’ai toujours gardé de bons contacts avec Dome et Honda. J’avais la possibilité de poursuivre mais combiner avec le programme Porsche était trop compliqué. Dome et Honda ont fait appel à mes services ces dernières semaines et je tiens à remercier Porsche de m’avoir libéré. Initialement, je ne devais disputer que les essais de Suzuka mais je vais prendre part à toutes les courses exceptée la dernière pour cause de meeting FIA WEC. Je suis très content de retrouver Dome. Ce championnat me plaît énormément et l’objectif sera d’aller chercher de bons résultats. »
Ton come-back au Japon s’est bien passé ?
« Je me suis vite senti comme chez moi en retrouvant l’équipe avec laquelle j’ai roulé en 2013. Les messages de sympathie des fans japonais m’ont fait chaud au cœur. Il m’a fallu prendre mes marques avec la nouvelle auto qui est bien différente de l’ancienne. Le style de pilotage est différent. Il faut faire beaucoup de kilomètres pour bien la cerner. J’ai la chance d’avoir un super coéquipier. »
La Honda NSX Concept-GT est vraiment différente ?
« Les autos 2014 vont plus vite. Elles ont gagné 100 kg sur la balance. A Suzuka, 10 kg en moins, c’est environ 0.2s. Les nouvelles GT500 ont environ 20 à 25% de charge en plus. Les repères ne sont plus les mêmes. Il faut y aller étape par étape. Il y a toujours la même guerre au niveau des manufacturiers pneumatiques. C’est un championnat majeur pour les quatre pneumaticiens. »
« Ramener le plus de points possible et pourquoi pas une victoire. On arrive à une période où les pneus Michelin étaient performants en 2013. Pour le moment, les Nissan ont un léger avantage. A nous de combler le handicap. Des évolutions arrivent au fur et à mesure. Certes, le début de saison a été un peu compliqué mais rien n’est perdu. J’ai hâte d’être à Sugo. »
Au contraire de l’Europe et des Etats-Unis, le Japon fait la part belle à la Balance de Résultats et non à une BOP. Cela satisfait l’ensemble du paddock ?
« En SUPER GT, il n’y a pas d’ambiguïté. Le championnat ne permet pas la moindre erreur. Il faut travailler pour être devant. En cas de bons résultats, les équipes prennent du poids mais tout le monde a sa chance à un moment ou l’autre. Tout est remis à zéro de moitié lors de l’avant-dernière course et carrément à zéro pour le dernier meeting. Celui qui est derrière ne reçoit aucune aide. Chaque constructeur met les moyens pour être devant et doit rectifier le tir s’il est en retrait. Au Japon, il n’y a pas de BOP. Celui qui travaille bien n’est pas pénalisé. Le SUPER GT est tout sauf un championnat politique. C’est un peu ce que l’on retrouve en LM P1-H où les constructeurs ont choisi des philosophies différentes. Les trois sont pourtant dans le même dixième. »
Pour résumer, c’est tout le contraire de ce que l’on peut voir en FIA WEC ?
« Nos 24 Heures du Mans étaient sabotées avant le départ. Trop c’est trop ! Nous étions vraiment en retrait face aux autres constructeurs. Porsche et Manthey ont fait un travail remarquable mais cela ne suffit pas. Nous étions en dehors du match avant la course. C’est pour nous très compliqué d’aller à la bagarre. Malgré tout, la course du Porsche Team Manthey a été solide. Sans un petit pépin, nous pouvions terminer à la deuxième place mais nous n’avions pas la performance nécessaire pour nous imposer. Tout a été dicté par la course de Silverstone sur une course qui s’est déroulée dans des conditions changeantes. On s’est vite retrouvé en délicatesse sur le sec et cela nous a plombé Spa et Le Mans. On demande juste à se battre à armes égales avec la concurrence. Il nous reste cinq courses et 125 points à distribuer. Rien n’est perdu. On doit encore avoir notre mot à dire pour aller chercher le titre. »