Refermons aujourd’hui notre abécédaire avec la huitième et dernière partie de cette série consacrée aux 24 Heures du Mans 2014.
V comme VK45DE – Moteur V8 LMP2 Nissan
Sur les 17 LMP2 au départ des 24 Heures du Mans 2014, 13 étaient propulsées par le moteur V8 Nissan VK45DE, et huit étaient à l’arrivée. Sur les cinq abandons, quatre sont dûs à un accident ou à une sortie de piste, seul l’abandon de l’ORECA 03R n°37 du SMP Racing est consécutif à une fuite d’huile.
Il est bien fini le temps où pour remporter la catégorie LMP2 il suffisait pratiquement d’être à l’arrivée… La course des LMP2 a été en fait un sprint de 24 heures dont le dénouement n’a eu lieu qu’en toute fin d’épreuve.
A ce jeu, le V8 Nissan s’est à nouveau montré impressionnant, les cinq premiers en LMP2 possédant une mécanique Nissan. Seule l’ORECA 03R Race Performance, équipée du V8 Judd BMW, a troublé momentanément la marche en avant des V8 Nissan en prenant la première place de la catégorie pendant une bonne part des premières heures de course, mais dès avant 21h un moteur Nissan était en tête du LMP2 et cela allait durer jusqu’à l’arrivée, avec donc ce Top 5 devant les mécaniques Judd ou HPD.
W comme Webber Mark
L’australien, tout frais transfuge de la Formule 1, arrivait cette année en endurance, fort de ses neuf victoires en Grand Prix et de ses trois troisièmes places au classement pilotes (2010, 2011 et 2013).
Ces résultats et son recrutement par Porsche pour piloter une 919 Hybrid en ont fait une des vedettes du pesage et du paddock. Webber n’a pas tiré la couverture à lui et est resté très impliqué tout au long du week-end. Mark Webber venait au Mans pour la troisième fois, mais n’avait pas encore fait les 24 Heures en course. En 1998, la Mercedes CLK-LM dont il partageait le volant avec Bernd Schneider et Klaus Ludwig avait abandonné prématurément avant qu’il ne puisse en prendre le volant et en 1999 on se souvient de ses deux fantastiques décollages avec la Mercedes CLR pendant les essais et pendant le warm-up, la voiture qu’il partageait avec Jean-Marc Gounon et Marcel Tiemann étant forfait pour la course. La troisième tentative a été la bonne et Webber a même pu traverser la nuit mancelle…
Curieusement, Mark Webber a été moins rapide lors des essais et en course que ses deux coéquipiers Timo Bernhard et Brendon Hartley. Néanmoins, l’Australien a été très régulier en course et a pris une large part dans la performance de la Porsche n°20, avec 116 tours bouclés. C’est lui qui eut l’infortune d’être à bord de la Porsche en fin de matinée le dimanche quand elle fut trahie par la mécanique alors que peu de temps auparavant elle était encore en course pour la gagne…
X comme…
X comme le nombre de questions, topics, supputations, espoirs, projets que les uns et les autres ne manqueront pas de poser ou d’envisager…
Le topic 24 Heures 2015 n’a pas encore été ouvert sur le forum de E-I mais gageons que cela ne saurait tarder.
La plus belle, c’est toujours la prochaine, dit-on souvent. Si l’édition 2015 est aussi belle que celle de 2014, ce sera déjà très bien…
Y comme Young Driver AMR
L’année dernière Allan Simonsen décédait tragiquement à la suite de sa sortie de route après le Tertre Rouge. Il était engagé sur l’Aston Martin Vantage GTE n°95 en GTE Am, associé à Christoffer Nygaard et Kristian Poulsen.
Ce dernier était à nouveau cette année au volant de la Vantage n°95 avec pour équipiers deux autres compatriotes, Nicki Thiim et David Heinemeier-Hansson. Les trois danois ont rendu hommage à Allan Simonsen de la plus belle des façons en remportant la catégorie GTE-Am de la plus belle des manières, avec deux tours d’avance sur leur plus proche concurrent. L’Aston Martin n°95 prenait la tête de la course peu après minuit et n’allait plus la lâcher, battant de cinq tours le record de la distance parcourue en GTE-Am. Pour faire bonne mesure et participer lui aussi à l’hommage rendu à Simonsen, Christoffer Nygaard –qui était son coéquipier en 2013) réalisait le meilleur tour en course (et le record de la catégorie) en 3’54’’480.
Kristian Poulsen remportait sa deuxième victoire de catégorie au Mans, après son succès de 2009 en LMP2 sur la Porsche RS Spyder du Team Essex. David Heinemier-Hansson obtenait sa première victoire et montait sur le podium pour la deuxième fois consécutive après sa deuxième place de l’an dernier sur une Morgan-Nissan du OAK Racing. Nicki Thiim, fils du célèbre pilote de Tourisme Kurt Thiim s’est montré digne de la famille en étant très performant durant toute la quinzaine, troisième meilleur temps en course derrière Nygaard et Pedro Lamy.
Z comme ZEOD RC
Cinq petits tours et puis s’en vont…La Nissan ZEOD RC, occupante du 56ème stand, a été une des déceptions de cette édition. Pour certains, elle a même pu jouer l’arlésienne, car il n’est pas sûr que tout le monde ait pu la voir en piste…
Satoshi Motoyama a théoriquement dépassé la barre des 300 km/h en mode électrique durant les essais de jeudi et Wolfgang Reip a accompli un tour de circuit suivant le même mode durant le warm-up. La voiture a atteint les objectifs que Nissan avait fixés, mais globalement il n‘est pas certain que la ZEOD RC laisse un profond souvenir sur les spectateurs de cette édition, car Le Mans c’est une course d’endurance, et cinq tours, c’est un peu maigre…
Nissan, on l’espère, marquera davantage les esprits l’année prochaine avec ses GT-R LM, sachant quand même que la firme nippone peut être fière du succès remporté en LMP2 par ses moteurs.
Z comme Zytek
Avec un châssis déjà ancien et donc vieillissant, le constructeur britannique –voir les parties de cet abécédaire consacrées au Jota Sport et à Harry Tincknell et Oliver Turvey- a néanmoins damé le pion aux Morgan, Ligier ou ORECA françaises qui étaient davantage tenantes de la modernité…
La Z11SN n°38 du Jota Sport était en première position après le premier tour de circuit, elle a ensuite attendu son heure pour reprendre la tête de la catégorie à un peu plus d’une heure de l’arrivée seulement. Quand on parle du finish et du fighting spirit britannique, ce ne sont pas des vains mots.
Zytek a également durant la quinzaine mancelle jeté un pont vers l’avenir en présentant un dessin de sa future arme, un proto fermé, la Z16S, une LMP2 fermée qu’on devrait voir au Mans en 2016.