Pour la cinquième partie de notre abécédaire 2014, commençons par un des jeunes les plus en vue de ces 24 Heures 2014.

M comme Mardenborough Jann

Le britannique, bien qu’il n’ait que 22 ans, n’était pas à proprement parler un inconnu au Mans puisqu’il y a pris l’année dernière la troisième place du classement LMP2 avec la Zytek du Greaves Motorsport, associé à Lucas Ordoñez et Michael Krumm.

Cette année, le lauréat de la Nissan GT Academy 2011 a réussi une prestation impressionnante au volant de la Ligier JS P2 Nissan n°35 du OAK Racing, même si la course de la Ligier JS P2 n’a été récompensée que par une cinquième place dans la catégorie.

Mardenborough avait réussi le troisième chrono en qualifications derrière la Ligier-Nissan de Tristan Gommendy et la Zytek-Nissan de Harry Tincknell, en 3’37’’892. En course, il fut tout aussi impeccable. Alors qu’il était en tête de la catégorie peu après 22 heures samedi, il ne cédait pas à la pression et était le plus rapide en piste. Plusieurs fois auteur du tour le plus rapide au cours de l’épreuve, il réalisait finalement la quatrième tour le plus rapide derrière Nelson Panciatici, Tristan Gommendy et son coéquipier Alex Brundle. Epatant !

M comme McMurry Matt

Matt McMurry est entré dans l’histoire des 24 Heures du Mans en devenant le plus jeune pilote de  l’histoire des 24 Heures à participer à la classique mancelle. Il succède à une des icônes des 24 Heures, le mexicain Ricardo Rodriguez. Ricardo Rodriguez avait 17 ans et 4 mois lorsqu’il disputa les 24 Heures du Mans 1959,  associé à son frère Pedro, sur une Osca 750TN. Matt a nettement battu ce record puisque le samedi 14 juin, lorsqu’il a pris son premier relais à bord de la Zytek Z11SN Nissan n°42, il avait 16 ans et 202 jours.

Il est devenu également le plus jeune pilote de l’histoire des 24 Heures à terminer la course. Il succède à son compatriote Gunnar Jeannette qui a pris part aux 24 Heures du Mans 2000 et qui a terminé la course à bord d’une Porsche 911 GT3-R du Manthey Racing, et qui avait 18 ans et un mois, alors que Matt avait 16 ans et 203 jours dimanche dernier.

Ricardo Rodriguez demeure le plus jeune pilote à être monté sur le podium. C’était en 1960. Il avait 18 ans et 4 mois lorsqu’il a pris la deuxième place du classement général sur une Ferrari 250 TR du North American Racing Team associé au belge André Pilette.

M également comme maturité. En dépit de son très jeune âge, Matt a fait preuve d’une maturité impressionnante, tant sur la piste qu’en dehors. Il a réalisé son rêve qu’il mûrissait depuis plusieurs années avec son père Chris. Il ne s’est pas laissé impressionner par l’évènement, a pris les choses méthodiquement et avec humilité, tenant son rang plus qu’honorablement. Il est resté au volant en course pendant 114 cours contre 116 à Chris Dyson et 99 à Tom Kimber-Smith. Il a également fait preuve d’une résistance physique impressionnante puisqu’il a établi son meilleur tour en course durant la 110^ème des 114 qu’il a couvertes ! 16 ans et 202 jours, c’est un record qui sera difficile à battre…

M comme Michelin

Le manufacturier clermontois a remporté son 23^ème succès au Mans en équipant l’Audi R18 e-tron quattro n°2 de Lotterer/Treluyer/Fässler, le 17^ème succès consécutif pour Michelin dans la Sarhe !  Michelin était d’ailleurs le fournisseur de toutes les LMP1, qu’elles soient LMP1-H ou LMP1-L.

Par ailleurs, Michelin a également triomphé en GTE Pro (victoire de la Ferrari 458 Italia AF Corse n°51 de Bruni/Fisichella/Vilander) et en GTE Am (victoire de l’Aston Martin Vantage n°95 de Nygaard/Poulsen/Thiim), ne laissant échapper que la catégorie LMP2 au bénéfice de Dunlop.

Par ailleurs, le Prix de la Communication 2014 a été décerné à Alessandro Barlozzi, le Responsable de la Communication de Michelin.

N comme Nakajima Kazuki

Le pilote de la Toyota n°7 a été le premier pilote japonais à décrocher la pole position dans les 24 Heures du Mans. Dans la troisième et dernière séance qualificative, Nakajima a réussi un chrono de 3’21’’789, temps qui allait demeurer le meilleur de la quinzaine mancelle.

Il était en tête de la course dimanche matin avec la TS040 n°7 peu avant 5 heures quand il a dû s’arrêter à Arnage, sa voiture ayant un début d’incendie, avant de devoir renoncer définitivement à 5h25. Le japonais a joué de malchance, le staff de Toyota s’étant aperçu d’un problème électrique à bord de la Toyota et ayant demandé au pilote de regagner le stand. Il s’en est fallu donc de quelques kilomètres seulement….

O comme OAK Racing (ou Onroak Automotive)

Si l’équipe sarthoise n’a pu rééditer son succès en LMP2 de 2013, Jacques Nicolet peut néanmoins être satisfait en tant que constructeur. Pour leurs débuts aux 24 Heures, les Ligier JS P2 ont été performantes, avec un podium pour le Thiriet by TDS Racing. La Ligier n°35 du G-Drive by OAK Racing a été en tête de la course pendant 254 tours, soit pendant deux tiers de la course, et aurait mérité un meilleur sort que sa cinquième place. La Ligier HPD n°33 du OAK Racing – Team Asia qui faisait ses débuts prend une septième place plus qu’honorable.

Les Morgan, si elles ont été un peu en retrait, ont cependant fait une belle prestation. Elles étaient quatre au départ, elles sont trois à l’arrivée, la Morgan-Nissan G-Drive Racing n°26 ayant éliminée sur accident. Olivier Pla l’avait qualifiée avec le quatrième chrono des LMP2  en 3’38’’00 et il fut également un des plus rapides de la catégorie en course. La Morgan-Judd n°43 du NewBlood by Morang Racing termine sixième de la catégorie, la Morgan-Judd n°50 de Larbre Compétition est neuvième de la catégorie et la Morgan-Nissan n°29 du Pegasus Racing prend la dixième place.

Six des sept voitures au départ sont à l’arrivée, et toutes dans le Top 10 d’une catégorie très relevée

O comme ORECA        

Les ORECA 03 ayant reçu un nouveau kit devenaient des ORECA 03R. Six exemplaires étaient au départ, cinq motorisées par Nissan et une par le Judd BMW, l’ORECA 03R Race Performance n°34.

Trois de ces six 03R sont à l’arrivée et si ,pas plus que Jacques Nicolet, Hugues de Chaunac n’a vu une de ses voitures s’imposer, gageons que le patron de ORECA doit avoir eu moins de satisfactions que le patron du OAK Racing –même si à la base le châssis de l’Alpine A450b est un châssis ORECA-.

Cependant, tout n’a pas été négatif pour ORECA en LMP2 dans ces 24 Heures. L’Oreca KCMG n°47, avec un très beau début de course de Alexandre Imperatori, et l’Oreca Race Performance n°34 ont toutes deux figuré en tête de la catégorie, soit 54 tours à l’avant de la course. En début de course, Imperatori puis Karun Chandhok (ORECA Mrphy Prototypes n°48) étaient les plus rapides en piste et si ces deux voitures n’avaient pas été accidentées dans la soirée de samedi, le résultat final aurait été peut-être davantage à la hauteur des espérances du constructeur varois.

Au final, c’est le Sébastien Loeb Racing (Oreca 03R n°24) qui obtient le meilleur classement des ORECA 03R, avec une quatrième place en LMP2, échouant à un tour du podium  après une course régulière et soutenue du trio René Rast/Vincent Capillaire/Jan Charouz, l’Oreca Race Performance prenant la huitième place alors que les deux ORECA du SMP Racing ont eu une course difficile.

P comme Pantiatici Nelson

Le pilote rémois, champion European Le Mans Series 2013, a fait une course à la hauteur de son talent avec l’Alpine A450b-Nissan n°36 Signatech-Alpine et a été sans conteste un des pilotes les plus en vue d’une catégorie LMP2 qui n’en manquait pourtant pas.

Cinquième temps des qualifications en 3’38’’089, il a été encore plus vite en course, réalisant le meilleur tour de la catégorie LMP2 en 3’37’’787. Il a contribué avec Paul-Loup Chatin et Oliver Webb à donner à l’Alpine Signatech-Alpine une belle troisième place, à un tour des vainqueurs et dans le même tour que le deuxième.