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Quel avenir pour la catégorie LM P2 ?

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La catégorie LM P2 est à un tournant de son histoire. Avec seulement quatre autos en Championnat du Monde d’Endurance, le plateau n’a jamais été aussi pauvre depuis les débuts du championnat. L’effectif s’est réduit de plus de moitié au contraire de l’European Le Mans Series qui ne demande qu’à s’étendre. Le Tudor United SportsCar Championship peine à séduire tandis que l’Asian Le Mans Series devrait voir quelques unités supplémentaires dès le début de la saison 2014. Au total, on a un plateau LM P2 mondial d’environ 25 autos. Pourtant, les constructeurs ne manquent pas : Onroak Automotive (Morgan et Ligier), HPD, ORECA, Zytek. ADESS, Tiga et les Russes du SMP Racing devraient arriver sous peu sur le marché. On ne manque donc pas de constructeurs…

On est bien loin des débuts du LM P2 (LMP 675) où pour gagner, il fallait juste terminer la course. Au fil des saisons, les autos sont devenues capables de disputer de vrais sprints de longue durée. La catégorie séduit de plus en plus de jeunes pilotes qui ne demandent qu’à se faire repérer pour passer en LM P1.

juliesueur_lm2014_course_055Rien ne devrait changer à moyen terme avec des LM P2 ouvertes qui vont devoir cohabiter avec les coupés encore deux saisons complètes. Devant l’afflux de LM P2 avec un toit, le fameux “cost capped” devrait passer de 370 000 à 450 000 euros.

C’est du côté des pilotes que les choses pourraient évoluer dès 2015 où il est prévu tout bonnement de supprimer la catégorisation de pilotes en FIA WEC. Chacun pourrait donc réunir l’équipage de son choix sans tenir compte de Platinium, Gold, Silver et Bronze. Une partie du paddock milite pour la levée des catégorisations afin d’attirer des jeunes pilotes.

La catégorie LM P2 se veut de plus en plus professionnelle. Pour preuve, seuls quatre pilotes Bronze étaient au départ des 24 Heures du Mans (Munemann, Brandela, Ihara, Zlobin). “Pour gagner, il nous faut la meilleure association” nous confiait un patron d’équipe à l’arrivée de la course. “L’association de pilotes est plus importante que le choix de la voiture. Le problème reste que les équipes doivent réunir le budget, et sans l’apport d’un pilote payant, on ne peut pas rouler. La suppression de la catégorisation peut rassurer mais qui va payer la différence ? Les constructeurs ? Une aide du promoteur ?” On aimerait voir des juniors teams mais il faudrait pour cela que des constructeurs placent des jeunes pousses dans des autos ayant de l’aéro. Sauf que les places en LM P1 sont chères et que le turn over est rare. Les Tréluyer, Lotterer, Fässler, Dumas, Lapierre, Bernhard, Wurz et consorts n’ont pas l’intention de laisser leur place. Seuls Brendon Hartley et Mathias Beche ont séduit les décideurs de la catégorie reine. Les Pla, Martin, Turvey rongent leur frein en LM P2 et les Tincknell, Mardenborough, Rast, Panciatici, Brundle, Gommendy, Chatin, Klien, Mailleux and Co brillent eux aussi. On aimerait bien voir Estre, Vanthoor, Parente, Sims, Dillmann, Berthon, Roussel, etc…

juliesueur_lm2014_course_128L’autre solution serait de placer les jeunes en LM P2 dans l’attente d’un retour en monoplace à haut niveau. Cependant, un jeune est prêt à payer très cher pour rouler en GP2 Series ou World Series by Renault, mais ce même pilote sera-t-il prêt à débourser une somme rondelette pour rouler en Endurance ? Rien n’est moins sûr. La mise en place d’un vrai titre de Champion du Monde FIA LM P2 pourrait à coup sûr séduire car quoi qu’on en dise, un Trophée Endurance ne reste qu’un trophée. D’où une aide des constructeurs…

Si on regarde de plus près les chiffres des 24 Heures du Mans, on constate que Ho-Pin Tung (OAK Racing Team Asia) a été le plus actif en piste des quatre catégories avec 173 tours couverts. En LM P2, les Platinium ont limé le bitume même s’ils ne sont que sept à avoir vu l’arrivée (Panciatici, Gommendy, Turvey, Tung, Rast, Salo, Klien). L’équipage le plus complet reste celui de la Zytek/Jota Sport qui s’est imposé avec Oliver Turvey (131 tours), Harry Tincknell (121 tours) et Simon Dolan (104 tours). Du côté des Bronze, Zlobin a couvert 129 tours, Brandela 67 et Ihara 55. Seul le trio de la Morgan LM P2 du Pegasus Racing faisait rouler trois Silver.

juliesueur_lm2014_essaislibres_079L’absence de catégorisation pourrait faire venir de nouvelles têtes car tous les jeunes n’iront pas en Formule 1. Cependant, cette règle ne serait valable qu’en FIA WEC, ce qui pourrait poser des problèmes au Mans où les équipes des deux championnats seront réunies. On pourrait alors laisser le choix aux équipes roulant dans les championnats Le Mans continentaux de changer leurs équipages pour la classique mancelle sauf que les pilotes veulent être sûrs de disputer les 24 Heures avant de signer. On a vu les problèmes rencontrés par Signatech-Alpine, Boutsen Ginion Racing ou Larbre Compétition.

L’autre solution serait de dissoudre la catégorie en FIA WEC pour laisser le champ libre aux LM P1-H et LM P1-L, les P2 trouvant refuge en ELMS et AsLMS. Les nouvelles autos fermées ont vocation à passer en LM P1-L. De notre point de vue, il va tout de même être compliqué de voir à l’avenir des LM P1-L et des LM P2 en FIA WEC. Philippe Dumas, team principal du G-Drive Racing, et d’autres, sont aussi de cet avis.

La catégorie LM P2 est à un tournant de son histoire alors qu’elle n’a jamais été aussi disputée. En attendant, une “antique” Zytek vieille de près de dix ans d’âge magnifiquement préparée et bien pilotée a maté tout le monde aux 24 Heures du Mans.

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