Poursuivons notre petite promenade dans l’alphabet des 24 Heures du Mans 2014 avec aujourd’hui le quatrième volet de cet abécédaire, avec pour débuter l’évocation de la performance du vainqueur en LMP2.
J comme Jota Sport
Les britanniques, une de fois de plus venus en masse au Mans, ont dû être comblés avec la victoire de la Zytek Z11SN Nissan n°38 du Team Jota Sport.
Le team de Sam Hignett a terrassé les équipes françaises qui avaient des ambitions légitimes elles aussi pour triompher en LMP2, que ce soit Thiriet by TDS Racing ou encore Signatech-Alpine.
On le sait, Jota Sport a dû modifier à la hâte son équipage à la suite du passage de Marc Gené de la Zytek n°38 à l’Audi n°1, Oliver Turvey regagnant la Sarthe précipitamment pour épauler Simon Dolan et Harry Tincknell.
Malheureuse à Silvestone mais victorieuse à Imola en European Le Mans Series, la Zytek figurait certes dans le peloton bien fourni des favorites en LMP2 au Mans mais on pouvait se poser quelques questions au sujet de l’équipage, après les sorties de route de Simon Dolan, au vu de l’inexpérience au Mans de Harry Tincknell qui faisait ses débuts dans les 24 Heures, et de la nécessaire adaptation de Oliver Turvey –indépendamment du talent de celui-ci- qui devait impérativement prendre ses marques avec le team immédiatement.
L’équipe était néanmoins rassurée après les qualifications après le brillant deuxième chrono réussi par Harry Tincknell, tout près de la pole de Tristan Gommendy, et la rapide mise en jambes de Oliver Turvey.
En course, Harry Tincknell s’emparait de la première place de la catégorie au premier tour pour la céder rapidement à l’Oreca 03R KCMG de Alexandre Imperatori. La Zytek garda ensuite le contact avec les voitures de tête pendant toute la course, se rapprochant progressivement des toutes premières places avant de s’installer définitivement en première position durant la 23ème heure de course. Good job, guys !!
Le succès de la Zytek Jota Sport est également un peu celui de Dunlop, qui a accaparé les trois premières places et donc monopolisé le podium en LMP2.
K comme Kristensen Tom
Difficile, sinon impossible de parler des 24 Heures du Mans sans parler de Tom Kristensen. Le pilote danois, déjà vainqueur à neuf reprises au Mans, a bien failli ajouter une dixième couronne à son incroyable palmarès dans la Sarthe.
Dimanche matin, après le renoncement de la Toyota n°7, l’exploit était plus qu’envisageable avant que le turbo ne fasse des siennes. L’exploit semblait pourtant difficile à réaliser après l’accident de Loïc Duval mercredi. Pourtant, Tom K, déjà orphelin de Dindo Capello et Allan McNish et cette année donc de Loïc Duval, a encore parfaitement tenu son rôle. L’histoire aurait été belle, mais la mécanique en a décidé autrement…
Néanmoins, Kristensen a obtenu cette année au Mans son 14ème podium en 18 courses dont neuf victoires ! Tom a abandonné quatre fois depuis 1997 (1998, 1999, 2007 et 2011). Avec le pilote danois, c’est simple : quand il est a l’arrivée, ou il est vainqueur, ou il est sur le podium (un ratio de près de 78%). Chapeau bas !!
L comme Lapierre Nicolas
La malchance a frappé Nicolas Lapierre. Nico a été victime à son corps défendant d’une averse en début de course, après 1h30. Lapierre, qui avait fait un début d’épreuve brillant, ferraillant avec les Audi de Lotterer et de Bonanomi, réussissait à repartir malgré une Toyota n°8 très endommagée et pouvait ramener la TS040 à son stand.
La course de Nico allait être de toute beauté. Il a réalisé le troisième meilleur tour en course, derrière Lotterer et Alexander Wurz, en 3’23’’117 (à cinq millièmes du chrono de l’autrichien), ayant été en course le plus rapide dans le secteur 2, en 1’17’’412.
Au terme de la troisième heure, la Toyota n°8 était redescendue en 41ème position et au fil des tours Lapierre, Davidson et Buemi ramenèrent la voiture vers l’avant, avec pour récompense une troisième place peut-être inespérée après l’accident, et qui doit beaucoup à l’acharnement de Nico.
L comme Larbre Compétition
Les 24 Heures du Mans, l’équipe de Jack Leconte les connaissent bien pour y a voir remporté cinq victoires de catégorie (1993, 1994, 2010, 2011 et 2012). Cependant, c’était la première fois que le team venait dans la Sarthe en protos, avec une Morgan-Judd pilotée par Pierre Ragues, Ricky Taylor et la japonaise Keiko Ihara.
L’objectif de l’équipe pour cette première n’était pas la victoire mais d’obtenir un bon résultat. Mission accomplie, avec une 14ème place au classement général et une neuvième en LMP2.
L comme Ligier
On n’avait plus vu de Ligier au Mans depuis 1975 et la deuxième place au classement général de la Ligier JS2 de Jean-Louis Lafosse et Guy Chasseuil.
En 2014, l’accord passé entre Onroak Automotive et Ligier ramenait le nom de Ligier avec un proto fermé, la JS P2, une LMP2 donc. Trois JS P2 étaient engagées, deux JS P2-Nissan pour le Thiriet by TDS Racing et le OAK Racing et une JS P2-HPD pour OAK Racing – Team Asia.
Première sortie réussie pour les JS P2 qui sont toutes trois à l’arrivée, avec une deuxième place pour la Ligier Thiriet by TDS Racing n°46, une cinquième place pour la Ligier n°35 du OAK Racing et une septième pour la Ligier-HPD n°33 du OAK Racing – Team Asia.
Le dimanche à 13 heures la Ligier n°35 du OAK Racing était toujours en tête après une course fantastique qui l’a vu mener l’épreuve pendant 254 tours alors que la Zytek victorieuse n’a été en première position que pendant 24 tours. Depuis un peu plus de 22 heures samedi jusqu’à près de 14 heures dimanche, on a toujours vu une Ligier en première position !
Retour au Mans plus que réussi donc, le ramage valant le plumage de plus.
L comme Patrick Long
L’américain a été un des hommes forts du début de course au volant de la Porsche 911 GT3 RSR n°77 Dempsey Racing-Proton. Il prenait la tête de la catégorie GTE Am durant la deuxième heure de course et allait rester au volant de la Porsche pendant près de 3h30 consécutives, sans se faire piéger par les caprices de la météo.
On savait que Patrick Long, officiel Porsche, était rapide et talentueux –triple champion ALMS GT2, vainqueur au Mans en GT n 2004 et en GT2 en 2007, et il l’a encore confirmé ce week-end au Mans. Au terme de son long relais, il cédait le volant de la Porsche à Patrick Dempsey non seulement en première position du GTE-Am, mais également devant toutes les GTE-Pro ! Eblouissant…
L comme Lotterer André
A sa troisième victoire commune avec Benoît Treluyer et Marcel Fässler, le pilote allemand a ajouté le meilleur tour en course en 3’22’’567 –chrono nettement plus rapide que celui réalisé en qualifications par l’Audi n°2-, chrono réussi dimanche en fin de matinée, au 317ème tour, au moment d’ailleurs où la Porsche 919 Hybrid n°20 prenait la tête de l’épreuve après les ennuis de turbo de l’Audi n°1.
C’était le début de la charge victorieuse de Lotterer qui a fait parler une nouvelle fois sa pointe de vitesse.