A l’applaudimètre, la Ligier JS P2 du Thiriet by TDS Racing est très certainement en pole pour ces 24 Heures du Mans 2014. Onroak Automotive a conçu une LM P2 pour le moins agréable à regarder, et si on y ajoute la livrée signée GaazMaster, cela donne un résultat qui attire l’oeil des fans .
Le team dirigé par Jacques Morello et Xavier Combet a remporté la manche inaugurale European Le Mans Series avec une Morgan LM P2 avant de passer tout près d’un second succès de rang à Imola. Le team champion 2012 pointe aux commandes du championnat en arrivant aux 24 Heures du Mans avec sa Ligier JS P2 partagée par Pierre Thiriet, Ludovic Badey et Tristan Gommendy. Changer de monture pour la plus grande échéance de l’année est osé mais un tel changement ne fait pas peur à une équipe technique rodée à l’Endurance.
En cette fin de printemps, le Thiriet by TDS Racing est sur tous les fronts avec un passage de Morgan à Ligier, un déménagement de Vendres à Montpellier, une préparation des 24 Heures de Spa où deux BMW Z4 GT3 seront alignées. Malgré un emploi du temps pour le moins chargé, on sent de la sérénité chez Thiriet by TDS Racing. Avant le début d’une semaine bien chargée, Xavier Combet revient avec nous sur la catégorie LM P2 actuelle, les coûts et les débuts de la Ligier JS P2. Quel est ton regard sur la catégorie LM P2 ?
« Je pense qu’il faudrait être un peu plus ferme au niveau de la catégorisation de pilotes. Il est impératif de garder les gentlemen. La clé du succès en ELMS est justement la présence d’un gentleman dans chaque équipage. Cependant, il faudrait peut-être revoir le profil des gentlemen. De plus en plus de jeunes arrivent en Endurance sans pour autant avoir la vocation à devenir pilotes professionnels. »
La solution serait de mettre en place des « Junior Team » ?
« C’est utopique de penser cela. Il est clair que c’est l’objectif de chaque équipe. Quelle raison aurait un constructeur de dépenser autant d’argent pour cela… Aujourd’hui, les budgets se signet autour de 150 000 euros pour un pilote. Il faut absolument réduire les coûts. Une saison tout compris en LM P2 ou GTE ne devrait pas dépasser 800 000 euros. Au-delà, on va au clash. A titre d’exemple, une saison en World Series by Renault coûtait 450 000 euros, et maintenant on dépasse le million d’euros. »
Comment réduire les coûts ?
« Comme je l’ai dit, on ne doit pas dépasser 800 000 euros pour une saison complète. Les nouvelles technologies ont permis d’accentuer la sécurité, mais cela a un coût. Je ne parle pas de la sécurité de l’auto qui est primordiale, mais bien des divers boîtiers que l’on doit installer dans les autos. Malgré les 24 Heures du Mans, il devient de plus en plus compliqué de réunir les budgets. Tout tourne autour du Mans. Lorsque l’on discute avec un prospect, sa première question est : « Est-ce que Le Mans sera au programme ? » Si l’on ajout Le Mans et les essais pour préparer la saison, on arrive à un coût global d’environ 1.2 millions d’euros. On doit faire avec. »
L’arrivée des LM P2 fermées fait forcément augmenter les coûts…
« C’est dans la logique des choses. Il faut donc trouver des budgets supplémentaires. Par mécanisme, tout va augmenter mais nos budgets ne montent pas chaque année. Pour notre part, nous avons sensiblement le même budget qu’il y a quatre ans. »
Quel intérêt aurait le Thiriet by TDS Racing à passer de l’ELMS au FIA WEC ?
« Aujourd’hui, je n’en vois pas. Ce n’est pas que le FIA WEC n’est pas intéressant, bien au contraire. Cependant, notre partenaire n’aurait pas plus de retombées à passer en FIA WEC. Sans le soutien d’un constructeur, il est quasiment impossible de bien figurer. Quel partenaire a un vrai intérêt à être présent sur la scène mondiale ? Le Thiriet by TDS Racing est ravi de sa présence en ELMS qui est un championnat de qualité. On revient à un championnat de tout premier ordre comme c’était le cas dans le passé. L’équipe de LMEM a su redonner un nouveau souffle à la série, et on ne peut que s’en féliciter. »
Le Thiriet by TDS Racing avait fait le déplacement au Petit Le Mans. Une expérience à renouveler ?
« Disputer l’ELMS et deux ou trois courses exotiques serait pour nous l’idéal. L’ILMC était une bonne idée. Les clients étaient heureux car il y avait ce partage de la piste avec les LM P1. Un paddock doit vivre. Les concurrents de l’ELMS sont euphoriques la semaine du Mans, alors pourquoi le faire qu’une seule fois… »
Place maintenant aux 24 Heures du Mans avec la toute nouvelle Ligier JS P2. Un pari osé ?
« Il y a eu un gros travail de préparation de la part de Onroak Automotive et de notre équipe, qui est restée sur place au Mans pour bichonner la Ligier. La Journée Test a été positive. Il faut maintenant transformer l’essai en course. Nous suivons le même rythme que le constructeur. Nous avons compris le fonctionnement de base. La Ligier JS P2 est une très belle auto et nous sommes enthousiastes à l’idée de la faire rouler au Mans. Nous n’avons aucune pression particulière, si ce n’est celle de bien figurer. Nouvelle auto ou pas, le challenge est toujours là ! »