Quelle course ! On parlait de revanche, avant le départ. La Ginetta avaitconquis la pole position au prix d’un bel effort de Lawrence Tomlinson (calcul de la moyenne, ndlr), tandis que chez Visiom, après les déboires récurrents du début de saison (dernier abandon en date au Mans), on voulait briller et gagner. Bref, si on ajoutait la Ferrari Ombra pilotée par … Andrea Montermini (ex-F1), les places sur le podium promettaient d’être chères.
La course lancée, on l’ignorait encore mais la disparition rapide de la Ginetta, décidément aussi rapide que malchanceuse, allait présager de nombreux abandons.
Pourtant, devant, très vite, les très discrets Lafargue père et fils prenaient la tête, Patrice au volant, devant les meilleurs des essais, les Ferrari 458 GT3 et Porsche 997 GT3-R, devançant la Mercedes SLR, la nouvelle McLaren, les Audi etc…
Juste derrière ces leaders, en GTV2, Manuel Ferreira prenait la suite d’Eric Van de Vyver, auteur d’un très beau début de course. En GTV3, ce sont les pilotes suisses de RMS et leur Porsche #56 qui caracolaient en tête dès les premiers relais. Un début de course tonitruant – comme ses essais – de David Loger qui portait la Porsche GT3-R #44 à un niveau stratosphérique, en troisième position au général. Et quand il s’arrêtait à une heure de la fin pour repasser le relais à Eric Mouez, avec une belle marge, même le podium est alors en vue ! Michel Nourry n’en revient toujours pas.
Chez Ombra, nouveau venu avec leur 458 italienne, la stratégie semble avoir été radicalement opposée avec un Montermini qui avait dominé de la tête et des épaules les autres Ferrari aux essais et qui allait reprendre le volant autour des deux heures de course pour le sprint final. Immédiatement, il descend les chronos de manière spectaculaire et se met en tête de l’emporter, malgré ses deux tours de retard. Un rêve éveillé ? Il a cinquante cinq minutes pour cela, même si cela commence mal : il y a quatre voitures devant lui à la pompe et doit repasser au stand, deux tours plus tard. Son troisième arrêt est donc effectué. Il ressort sixième. Est-ce pour autant perdu ? Lui y croit et charge comme un damné, battant record du tour sur record du tour.
En GTV2, la Mosler espagnole prend la tête et roule même en 5ème position au général, puis même en 4ème avec Campos au volant, à la faveur des ravitaillements. Elle rentre au stand au 58ème tour pour, à son tour, ravitailler en essence, changer ses pneus et installer De Martin au volant. Las, le gentleman driver De Martin qui avait jusque là accompli un job solide derrière son volant, sort de la piste peu après. La voiture rentre à nouveau au stand, perd deux tours, mais repart heureusement. Pourtant, ses espoirs de victoire en GTV2 se sont évanouis.
C’est alors l’inattendue Porsche RMS qui s’installe en septième place au général. Et si ce n’est pas à proprement parler un exploit, cette septième place est aussi la première en … GTV3. ET là, la performance mérite d’être soulignée. Etonnante.
La dernière heure de course étant alors bien entamée, Paul Lafargue semble sérieusement arrivé à la position de tête. Reste LA question : les Ferrari Visiom et Ombra de Bouvet et Montermini réussiront-elles à remonter sur la tête ? Jean-Bernard Bouvet est au volant de la 2. On attend son dernier stop, d’une seconde à l’autre. Montermini remonte en quatrième position et tourne en 2’08’’982, record du tour. Sa remontée s’effectue à raison de trois ou quatre secondes au tour.
Et puis, la Solution F #94 de Pourquie/Gasperini sort et arrache une roue. On craint pour Paul Lafargue la sortie du Safety Car qui annulerait son avantage. Ouf, ce n’est finalement qu’un drapeau jaune. C’est ensuite la McLaren de Raceworks qui perd son pare-choc et rentre ensuite au stand pour pneus et pilotes… On s’éternise. On la rentre au stand.
Pendant ce temps, Montermini passe en troisième position, juste derrière la 17 et la 2 qui ne se sont toujours pas arrêtées. Et puis, coup de tonnerre : la Ferrari #2 tombe en panne sur le circuit ! A 25 minutes de l’arrivée, nouveau coup du sort. La boîte de vitesses à cédé. C’est l’abandon.
Un soulagement pour Paul Lafargue qui mène donc devant la Ferrari de Montermini, avec deux tours d’avance, mais un stop à effectuer. Le suspense est plein. La 17 passe finalement au stand et y perd 25 secondes, mais sauf erreur, elle doit conserver la tête. Après les succès de Barcelone et du Mans, ce serait une sérieuse option prise sur le titre pour la Porsche Ruffier. Pour Visiom, après une course magnifique, c’est un deuxième résultat vierge en deux courses, après le bris de la boite de vitesses…
En GTV2, Franck Perera revient en 8ème position. Il remonte et prend la tête du GTV2, devant la Mosler n°11 et l’Audi n°45. La Porsche ANT Performance de Patrick Schmaltz roule en quatrième position, juste derrière la GT3-R de Nicolas Dupuy.
Après trois heures de course, la Porsche des Suisses de l’équipe bretonne RMS, signe un exploit avec une sixième place au général et la tête du GTV3. L’autre voiture RMS des Suisses Feller/Piergiovanni fini 2ème GTV3 devant la Ferrari de Metzger/Sarrea/Piguet.En GTV2, c’est la #36 de Porsche Lorient qui ravitaille la première, puis la Mosler #11 suit. La Porsche n°65 de Franck Perera, en tête de la classe, ferme la marche et emmènera la voiture Porsche Almeras sur la plus haute marche du podium GTV2, devant la Mosler V de V et l’Audi N°45 de AB Sport Auto.
Et Paul Lafargue, déjà sur le podium en Proto hier, s’impose, avec 6 minutes et cinq secondes d’arrêt seulement, contre plus de 6 minutes 40 pour ses suivants. La différence est énorme. La victoire tient aussi à cela. A cela, à une belle gestion en piste et à… un peu de chance aussi. On l’apprend au pied du podium de Paul Lafargue : “depuis quelques tours, nous nous disions que tout était perdu, le moteur semblait cassé, plus rien ne marchait. On se demande encore comment il a fait pour tenir jusque là”. ET son père Patrice de louer le talent de Jean-Claude Ruffier : “il nous a tant appris, c’est vraiment un grand bonhomme. Son émotion est immense. IL mérite à lui seul cette victoire.”
Dernier coup de théâtre, Gilles Blasco n’a pas fait son temps de pilotage et la Porsche Lorient #7 est alors rétrogradée en cinquième position. Ce sont donc les Suisses de ANT Performance qui conquièrent la troisième marche du podium pour leur première apparition en V de V. A noter également la victoire de Charriol/Carugati, vainqueur des Silhouettes sur leur terrible SF V8.
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