La course principale de ce week-end britannique n’a pas tout à fait offert le même suspense que la course qualificative disputée quelques heures plus tôt. Ne cherchez pas les coupables, nous les tenons ! Harry Proczyk et Jeroen Bleekemolen ont nettement confirmé le succès matinal de leur Lamborghini par une nouvelle victoire cet après-midi. Un succès net et sans bavure puisque hormis les quelques minutes de l’arrêt aux stands obligatoire, jamais la Gallardo LFII n°28 du Grasser Racing Team n’aura quitté le commandement de l’épreuve…
Au départ, Harry parvenait à conserver l’avantage de sa pole position en conservant la trajectoire intérieure à l’approche de Druids. Les deux BMW brésiliennes conservaient leur 3ème et 4ème position même si l’ordre s’inversait, la n°30 devançant la n°0. « Le départ ne m’a pas été très favorable car la Lamborghini a freiné un peu tôt et m’a gêné. J’ai donc perdu ma 3ème position. » déclarait Sergio Jimenez après la course. Surgissant comme un pantin de sa boite, Giorgio Pantano hissait sa McLaren de la 8ème à la 5ème place dès le premier virage. Quelques virages plus loin, il débordait Jimenez et s’intercalait entre les deux Z4 jaunes et vertes ! La McLaren, transparente lors de la première course, retrouvait ainsi des couleurs. Dans les tours suivants, il perdait quelque peu le contact sur le trio de tête au sein duquel Proczyk reprenait sa défense acharnée de la tête, entamée dans la course qualificative. Il semblait relativement à l’aise durant le premier quart d’heure mais les 10 minutes suivantes semblaient un peu plus difficiles et Buhk pouvait se faire plus pressant sans jamais toutefois pouvoir réellement porter une attaque tranchante. « Dès que je me rapprochais trop de la Lamborghini, ma Mercedes perdait son aéro et il m’était donc impossible de le passer. » justifiait le pilote allemand. Toujours est-il que Proczyk faiblissait un peu en fin de relais et les 5 premiers se regroupaient de nouveau juste avant que la 25ème minute n’arrive et ne signifie l’ouverture de la période des changements de pilote.
Proczyk était le premier des pilotes du groupe de tête à rentrer afin de céder le volant à Bleekemolen. Buhk en profitait pour tenter de creuser un petit écart le mettant à l’abri lors de son propre arrêt. Mais à peine revenu en piste, Jeroen Bleekemolen profitait de ses pneus neufs et signait une série de chronos impressionnants, tous sous les 1’26″. La Mercedes HTP rentrait dans les stands deux tours après la Lamborghini. L’arrêt ne se passait pas de manière très fluide et la SLR GT3 restait loin derrière la Gallardo. Un tour plus tard, la BMW n°0 parvenait même à déborder la Mercedes grâce à un arrêt aux stands plus rapide. « Mais lorsque je l’ai vue revenir en piste juste devant moi, j’ai vu que la portière n’était même pas encore fermée ce qui est illégal » déclarait Maximilian Götz. Effectivement, quelques tours plus tard, Valdeno Brito Filho était obligé de marquer un stop&go pour un pit-stop non réglementaire et la BMW n°0 plongeait alors au 8ème rang, juste devant un René Rast extrêmement rapide (recordman du tour sur cette course) mais englué dans le trafic.
Les pit-stops ont également mis fin aux espoirs de la McLaren n°60. A peine ressorti des stands, Fabio Onidi perdait sa roue ARG et un temps précieux à rejoindre son stand.
Pendant que Bleekemolen creusait un écart confortable, plus de 6 secondes, lui permettant de gérer la fin de course tranquillement, un certain Alex Zanardi signait une perf étourdissante en remontant progressivement de sa 17ème place sur la grille. Après 10 tours, il avait déjà repris 7 places.15 boucles plus tard, il était revenu 6ème ! Le drive through infligé à la BMW n°0 lui donnait même sa position finale, la 5ème. Pas mal pour un « old man » comme il se définissait lui-même au micro de John Watson ! Malgré une petite erreur au 37ème passage, il parvenait à endiguer la pression exercée par Mateusz Lisowski. le pilote de l’Audi n°4. Bien menée en première partie de course par Vincent Abril, la 4ème R8 du WRT s’offrait de nouveau la Silver Cup, comme à Nogaro. Pour l’équipe de Vincent Vosse, ce sera la vraie satisfaction du week-end car pour le reste, on peut parler de déception. Les R8 étaient pourtant rapides. Laurens Vanthoor a signé la Pole samedi et René Rast s’adjuge les meilleurs tours lors des deux courses. Mais la vérité des chronos n’a pas été celle de la piste et Ramos-Vanthoor se contentent de la 4ème place de la course principale, perdant ainsi quelques points supplémentaires au championnat face au duo de la Mercedes HTP. Rast et Ide se contentent quant à eux de la 8ème position. C’est toutefois mieux que Ortelli/Rusinov, remontés de leur 19ème place sur la grille à la 12ème tout en ayant subi eux aussi un drive-through pour dépassement sous drapeaux jaunes. Quand ça ne veut pas… Remarquez, ça n’est pas mieux pour la Mercedes n°85, qui n’a couvert qu’un seul tour dans cette 2ème course après Stefan Dusseldorp ait perdu son pare-choc avant. Le contact dans le virage de Druids a certainement eu quelques conséquences mécaniques pour l’équipage le plus malchanceux de ce dimanche…
Après 42 tours et une course claire, Jeroen Bleekemolen recevait donc le Chequered Flag. Harry Proczyk vivait un rêve. « C’est le week-end parfait. Je n’ai quasiment rien à dire. Je suis tellement content pour notre petit team, petit mais très compétent ! » Jeroen quant à lui ne pouvait que confirmer. « L’équipe GRT a été incroyable. Entre les deux courses, ils ont changé un roulement de roue en 40 minutes seulement, là ou il en faut 60 habituellement ! C’est fantastique… Et même lors du pit-stop, ils ont été impeccables et m’ont donné l’avantage dont j’avais besoin. »
Maximilian Buhk était quelque peu « frustré des 30 minutes passées derrière la Lamborghini sans pouvoir la passer. Notre pit-stop n’a pas été parfait non plus mais finir à la deuxième place reste toutefois un très bon résultat ! » Son coéquipier ajoutait que « de toute façon, la Gallardo était impossible à battre… »
Dans le clan brésilien, la troisième place de Jimenez-Bueno consolait l’équipe de la mésaventure survenue à la n°0. Sergio avouait que « j’ai eu un peu peur que nous perdions des places lors de notre arrêt aux stands car lorsque j’ai voulu actionner la portière, rien ne s’est passé. Le système était cassé. » Caca Bueno quant à lui, disait « avoir du lever le pied en fin de course car j’avais un bruit bizarre et des vibrations. Je n’ai donc pas poussé au maximum mais je suis très satisfait du week-end. Nous avions un excellent rythme et la voiture s’est nettement améliorée depuis Nogaro. »
Au championnat, les deux « Maxi » comptent désormais 51 points tandis que Bleekemolen/Proczyk pointent à 9 longueurs. Viennent ensuite Bueno/Jimenez avec 33 unités, juste devant les étonnants Abril/Lisowski, 4èmes avec 23 points, tout en étant engagés en Silver Cup ! Ramos/Vanthoor pointent dans leur foulée avec 22 points soit 29 de retard sur le duo du team HTP…
Le prochain rendez-vous des Blancpain Sprint Series nous emmènera dans les dunes de Zandwort, le week-end des 5 et 6 juillet.
Le classement de cette course principale est ici.