La Morgan LM P2-Judd du Pegasus Racing est l’une des voitures suppléantes réintégrée dans la liste des engagés des 24 Heures du Mans à lla suite de plusieurs forfaits.
Julien Schell, pilote et une des cheville ouvrières du team strasbourgeois, nous a confié sa satisfaction :
Julien, j’imagine que tu es très heureux que la Morgan puisse courir au Mans…
« Oui, évidemment. On avait été un peu déçus de ne pas avoir été acceptés d’entrée, mais on n’a jamais désespéré. On espérait que ça bouge un petit peu, car c’est rare qu’il n’y ait pas de forfaits au Mans, mais on ne sait jamais trop…Depuis le début, notre objectif c’était de faire l’European Le Mans Series et les 24 Heures, c’est pour ça qu’on s’était engagé. Le fait de ne pas avoir été pris tout de suite a un peu compliqué nos plans du point de vue économique, mais ce n’est pas encore trop tard, donc je suis très content. »
Est-ce que l’équipage du Mans sera le même qu’à Silverstone en ELMS ?
« Non. Jonathan Coleman fait uniquement la saison European Le Mans Series, mais pas Le Mans. Pour l’instant, les deux seuls pilotes certains pour les 24 Heures , c’est moi et Nicolas Leutwiller. Pour le troisième pilote, rien n’est encore finalisé, même si c’est en bonne voie. On devrait pouvoir avoir un équipage complet dans les deux semaines à venir. »
Pour revenir sur Silverstone, es-tu content de la voiture et du moteur ?
« Très content. Honnêtement, la voiture fonctionne très bien. C’est vraiment une très bonne voiture. Le seul souci qu’on a eu, c’est un problème interne, totalement de notre faute. J’ai fait les deux premiers relais et Nicolas a pris le troisième. La radio est tombée en panne à la fin de son relais et comme on craignait la panne de carburant, on l’a panneauté. Seulement, il était pris par la course et les dépassements car il y avait beaucoup de trafic avec les GT, et il n’a pas vu le panneau et ça a été la panne…On a fait la boulette de l’année ! Ce que je retiens vraiment de Silverstone, c’est qu’au niveau des performances en course, on était bien. Je pense que sans cette panne de carburant, on aurait pu faire entre 5 et 7 sans problème… C’est vrai qu’en qualification, on était un petit peu loin, mais les autres ont mis des pneus tendres alors que nous nous sommes concentrés à préparer l’auto pour la course. Quand tu regardes les temps, hormis les premiers tours, on était dans le rythme. Il y avait deux voitures anglaises qui roulaient très fort devant et derrière on était à peu près sur le même rythme. En plus, il ne faut pas oublier qu’on était le seul équipage à ne pas avoir roulé avant. Les autres teams connaissaient leur voiture, les réglages. Je connaissais le LM P2 mais je n’avais jamais roulé avec la Morgan, Jonathan Coleman n’avait jamais fait de LMP2, Nicolas non plus…On était vraiment débutants, débutants… »
Pour la Journée Test, comment ça va se passer ? Il y aura besoin de passer par les simulateurs ?
« Moi, je suis dispensé, parce que j’ai fait Le Mans en 2010 et ça compte encore. Pour Nicolas, c’est différent. Ce passage est obligatoire et il va passer au simulateur, le 12 mai je crois. Ensuite, il fera ses 10 tours règlementaires pendant la Journée Test. »
Est-ce que le fait d’avoir été pris pour Le Mans va changer la préparation ?
« Bien sûr et pas qu’un peu. Le Mans, ça demande beaucoup d’organisation en logistique et en terme de personnel et de budget. Il faut davantage de pièces de rechange pour les 24 Heures : moteur, transmission, triangles… Il faut aussi toute la logistique pour aller sur place. C’est le problème de ne pas avoir été pris avant, il va falloir tout régler extrêmement rapidement. Il me reste pratiquement quinze jours pour faire ce que les autres ont fait depuis janvier. »
Pour Imola, ça ne change rien ?
« Imola, non, ce n’est pas le problème. Tout est déjà réglé, on est dans les clous, la voiture est OK. Pour Le Mans, l’avantage, c’est d’avoir Onroak Automotive sur place, ça peut faciliter les choses en cas de besoin grâce à leur structure sur place, en termes de pièces, tout ça. »
Nicolas Leutwiller n’a jamais tourné au Mans ?
« Non, jamais. Ce sera une grande découverte pour lui. »
Il s’est bien adapté à la LMP2 ?
« Honnêtement, oui. Il a fait un très bon relais à Silverstone, indépendamment du problème d’essence. Il a été un petit moins rapide que moi, mais il a été très solide et très régulier. Il a bien géré le trafic, avec des chronos pas ridicules du tout. Je suis vraiment très content de ce qu’il a fait : pas de touchettes, pas de sorties de piste comme certains ont pu faire.”
“Je suis content d’aller au Mans, parce ce que avec Nicolas, quand on a couru en Speed Euroseries l’année dernière, on s’était promis d’aller au Mans en 2014 avant qu’on choisisse la Morgan C’est l’aboutissement du projet. »