Frédéric Makowiecki est l’un des transfuges notables de l’intersaison en passant du camp Aston Martin Racing à celui du Porsche Team Manthey. Pour ses premiers pas chez les Allemands, le pilote officiel Porsche est reparti avec la victoire à Silverstone à l’occasion du coup d’envoi du Championnat du Monde d’Endurance. Victoire chanceuse, certes, mais victoire quand même. Marco Holzer, Richard Lietz et Fred Mako se sont imposés suite à l’arrêt de la voiture sœur, quelques minutes seulement avant l’interruption de course. En fin de semaine, seuls Mako/Holzer seront dans le baquet de l’auto pour les 6 Heures de Spa, dernière course avant les 24 Heures du Mans, où l’Arrageois espère bien monter sur la plus haute marche du podium après une édition 2013 mouvementée où la victoire lui tendait les bras sans un souci le dimanche matin. Entretien avec un homme heureux d’avoir rejoint les rangs de Porsche…
Que retenir de cette course à Silverstone ?
« On ne peut pas nier que notre victoire a été quelque peu chanceuse. Nous avons perdu un peu de temps durant la course mais ce doublé Porsche est bon pour tout le monde. La #91 comptait une dizaine de secondes d’avance sur notre auto avant de ravitailler. L’équipe a parfaitement travaillé tout le week-end avec aucune erreur de stratégie et de très bons ravitaillements. La Porsche 911 RSR est une auto très polyvalente. Le début de course a été chaud avec une belle bagarre face à la Ferrari/ AF Corse de Gimmi Bruni. Il a fallu aller au charbon. »
La fin de course a été compliquée ?
« J’étais en pneus intermédiaires, ce qui a compliqué la donne. Si nous étions en « full wet », cela passait bien malgré une importante quantité d’eau sur la piste. Cela ne pose pas trop de problème pour les GT au contraire des prototypes. La direction de course a pris la sage décision de mettre un terme à la course. A la différence de Fuji où il pleuvait par intermittence, là la pluie a continué même à l’issue de la course. »
On ne sent aucune fébrilité chez Porsche Team Manthey. C’est aussi ton avis vu de l’intérieur ?
« Le gros point fort de l’équipe est qu’elle est parfaitement structurée. Tout le monde travaille bien ensemble. »
La Porsche 911 RSR est une auto plaisante à piloter ?
« Elle procure beaucoup de sensations et je prends énormément de plaisir à son volant. Je me régale ! Je dois tout de même faire un maximum de kilomètres afin d’en comprendre totalement le fonctionnement. L’entente avec mes coéquipiers est parfaite. Le package global est très bon. Richard et Marco connaissent les Porsche depuis longtemps, ce qui fait qu’ils sont d’une aide précieuse. »
L’adversaire principal reste Ferrari ?
« On sait que les Ferrari sont très fortes mais je n’enterre pas Aston Martin car la #97 était anormalement pas rapide en Angleterre. Je connais bien l’auto et elle sera au rendez-vous lors des prochaines manches. On s’attend à de belles bagarres sur toutes les courses, notamment au Mans avec la présence des Corvette. »
La rivalité avec la #91 est saine ?
« Le plus important est que ce soit une Porsche qui gagne. Ce début de saison est solide. Il ne faut pas oublier que c’est aux 24 Heures du Mans que les gros points seront distribués. On fera les comptes à l’issue du double tour d’horloge sarthois mais chaque Porsche fait sa propre course. Nous allons tout mettre en oeuvre pour que Porsche gagne le championnat. »
A Spa, il va falloir composer avec 25 kg en plus. Un vrai handicap ?
« Ce n’est jamais agréable d’avoir un lest supplémentaire. A nous de tout faire pour limiter les effets de ce changement, surtout que les Aston Martin vont quant à elles perdre 15 kg et que les Ferrari seront une nouvelle fois de redoutables adversaires. Il va falloir repartir au combat pour tenter de faire la passe de deux… »