Il est des courses dont une grande partie de l’issue se joue avant même qu’elle ne soit lancée. Et c’est le cas aujourd’hui à Nogaro ou Audi s’est tiré une balle dans le pied. Dans le tour de chauffe, ensoleillé, il y a eu un contact entre l’Audi n°6 et la n°1 qui partait en Pole. « En voulant chauffer leurs pneus, ils ont croisé leurs trajectoires et le choc a été violent. J’ai immédiatement prévenu le stand que le pneu de Cesar Ramos était crevé pour éviter un Big One lors du départ. » confie Grégory Guilvert. Effectivement, lorsque Cesar veut mettre plein gaz au tout début de la ligne droite des stands pour le départ effectif, son Audi R8 se dérobe immédiatement, probablement avec une suspension arrière cassée en plus de la crevaison… Le brésilien rentre donc définitivement aux stands ! Dans le choc, les attaches du capot de la n°6 sont endommagées, cela aura son importance. Tout cela crée en tout cas, une certaine confusion au départ, confusion dont vont profiter Sergio Jimenez sur la BMW Brasil n°0 et Maxi Bühk sur la Mercedes HTP n°84. Mayr-Melnhoff conserve la troisième place devant Grégory Guilvert sur l’Audi n°3. Grégory estimait d’ailleurs qu’un second tour sous safety-car aurait du être effectué avant de donner le départ, au vu des circonstances et des écarts déjà creusés.
Il ne faut que deux tours à Bühk pour jauger correctement Jimenez et le passer dans le 3ème passage, au freinage de l’école. « Dès lors, je me suis appliqué à creuser l’écart tout en préservant au mieux mes pneus. » expliquait le pilote Mercedes.
Il peut d’autant plus facilement construire son avance que Jimenez retient le peloton. Derrière la BMW jaune se forme un groupe compact et turbulent. Grégory Guilvert, aux prises avec une Audi « qui n’avait pas, loin de là, le meilleur set-up du week-end avec toutes ces évolutions de la météo » commence par se défaire de l’Audi Phoenix dont le capot avant commence à battre allègrement suite à l’accrochage du tour de chauffe. Dès lors, il peut s’attaquer à la Z3 n°0 mais il lui manque quelques km/h en Vmax face à la BMW. « Je me devais toutefois de faire ma part du travail et de rendre la voiture dans une bonne position à Stéphane Ortelli. Jimenez freinait très tard et ça me compliquait la tâche. Mais j’ai pu croiser la trajectoire après le virage de l’école et infiltrer le bout de mon capot à l’intérieur de sa ligne. C’est passé. Juste mais c’est passé. »
Dès lors, Guilvert entame sa remontée sur Bühk. Remontée lente dans un premier temps mais soudain plus rapide. « J’ai anticipé notre arrêt stand car je commençais à souffrir avec mes pneus. » confie Maxi Bühk qui s’est en effet engouffré dans les stands dès la fenêtre de ravitaillement ouverte ! Maxi Götz prend le relais. « Chaussé de pneus neufs, avec une piste libre devant moi, j’ai pu pousser vraiment très fort car nous savions que l’Audi passerait moins de temps que nous aux stands. Toutefois, je me devais de ne pas taper dans mon capital pneus ! »Pendant ce temps, le capot avant de l’Audi de Mayr-Melnhoff bat de plus en plus au vent. Et lors du 12ème tour, il prend définitivement la voie des airs dans la ligne droite de l’aérodrome. Le temps pour Niki de s’habituer au nouveau comportement routier de son Audi R8 et la Mercedes n°85 d’Afanasiev le déborde au bout de la ligne droite des stands. L’Audi sera renvoyée en piste tel quel par le team Phoenix lors de l’arrêt pour changement de pilote obligatoire mais la direction de course imposera un retour supplémentaire afin de réparer par le biais du drapeau noir et orange lors du 21ème tour. Markus Winkelhock ne sera plus renvoyé en piste.Greg Guilvert quant à lui retarde au maximum son pit-stop jusqu’au 22ème tour. Il tarde même peut-être un peu trop car durant cette période ou il est en pneus usagés et Max Götz en pneus neufs, c’est quasiment une seconde qui s’envole à chaque passage. Pourtant, lorsque Stéphane Ortelli ressort des stands, l’Audi ne compte plus que 5 secondes de retard ! Les mécanos G-Drive ont véritablement joué à Buzz l’éclair ! Greg Guilvert parlera même d’un « pit stop de folie ! » Mais même avec ses pneus neufs, Stéphane ne peut combler l’écart sur la Mercedes dans un premier temps. Dès lors, c’est derrière ces deux hommes que les yeux se tournent. Deux groupes de trois voitures nous donnent un très beau spectacle. Caca Bueno tente de contenir Vincent Abril en retardant au maximum ses freinages au bout de la ligne droite de l’aérodrome, Vincent qui contient lui-même la Mercedes de Düsseldorp. Quelques secondes plus loin, on trouve un Jeroen Bleekemolen déchaîné en début de relais, qui fixe d’ailleurs le record du tour lors du 19ème passage en 1’27″404, nouvelle preuve que la Lamborghini était vraiment rapide sur ce circuit ce week-end et qu’elle aurait mérité meilleur sort hier. Il doit toutefois contenir Nelson Piquet Jr sur la deuxième BMW brésilienne ainsi que René Rast dont l’Audi n°2, tout comme la Lamborghini est partie en fond de grille et a effectué une jolie remontée.
En tête, à 10 tours de la fin, le capital pneus de la Mercedes de tête commence à être entamé et la tendance s’inverse. Stéphane Ortelli débute sa remontée. Il n’est plus qu’à 4 secondes au 31ème passage. 4 tours plus tard, il est sous les 3 secondes. Mais Maximilian Götz ne s’inquiète pas trop. « Je ne dirai pas que j’étais serein mais je contrôlais le retour de Stéphane. » De son côté, Stéphane avouait qu’« il m’était impossible d’utiliser mieux mes pneumatiques et nous manquions tout simplement un peut de vitesse face à la Mercedes aujourd’hui. » Il finira par passer sous les deux secondes et même tomber à 1″7 sur la ligne mais Maximilian avait alors ralenti pour saluer ses assistants sous le drapeau à damiers.Derrière, Vincent Abril à force de perséverance, finit par trouver l’ouverture sur Caca Bueno. « J’ai du taper dans mes pneus pour le remonter et je manquais un peu de Vmax. Mais je le voyais pomper de plus en plus au freinage et j’ai fini par trouver l’ouverture. » Cela ouvrait la voie du podium aux vainqueurs de la Silver Cup. « Pour moi, ce podium est encore plus important que la Silver Cup elle-même » déclarait Vincent. « Que voulez-vous, je suis un pilote et lorsque j’en ai un devant moi, je ne suis pas bien ! » Quant à Mateusz Lisowski, son coéquipier, il avouait : « J’étais surpris d’avoir pu tenir le rythme de certains pilotes chevronnés devant moi en début de course. Jamais auparavant, je n’aurai pu rêver de finir sur un podium d’une course internationale de GT. » Le polonais était véritablement aux anges… Caca Bueno finissait également par céder aux attaques de Stef Düsseldorp qui plaçait ainsi la seconde Mercedes HTP au pied du podium. La fin de course était d’ailleurs pénible pour les BMW brésiliennes puisque, comme hier, la n°21 subissait une crevaison qui la retardait considérablement (et toujours à l’AVD semble-t-il!)Au classement du championnat, après ces deux premières course, les deux Maximilian comptent 27 points et devancent Ortelli/Guilvert avec 21 points. Viennent ensuite Sergio Jimenez avec 14 pts puis Afanassiev/Düsseldorp avec 13 unités. Prochain rendez-vous : Brands-Hatch les 17 et 18 mai !
Les résultats de la course sont ici.