Les gens heureux n’ont pas d’histoire dit le dicton. En tout cas, pas de mauvaise histoire. Car aujourd’hui à Nogaro, Laurens Vanthoor et Cesar Ramos n’ont pas eu à souffrir de contact au sein du peloton. Pour une simple et bonne raison. Dès le premier passage dans la ligne droite de l’aérodrome, le pilote belge avait déjà porté en tête son Audi R8 LMS n°1 au détriment de Jeroen Bleekemolen, le poleman et sa Lamborghini Gallardo n°28. « Je savais que Jeroen n’avait jamais roulé ici sous la pluie. Je pensais que j’aurai donc une bonne chance de le passer dans le premier virage et je l’ai exploitée. Par la suite, j’ai été capable de creuser l’écart. La piste a commencé à sécher légèrement mais ça restait gras-mouillé. Puis une légère pluie est revenue et j’ai vu la pression de mes pneus monter. Mais cela restait acceptable. » Vanthoor parvenait à porter son avantage à plus de 12 secondes avant de céder le volant à son coéquipier brésilien. « Laurens m’a bien facilité la tâche », reconnaissait Cesar Ramos « mais j’avais tout de même la pression car il s’agit de la voiture victorieuse l’an passé. Cependant, avec de l’avance et un pit-stop excellement géré par le team WRT, j’ai pu contrôler la deuxième partie de la course et l’emporter. »
Contrôler n’est pas le terme qui peut s’appliquer à la course de la Lamborghini n°28. Après un premier tour difficile ou Jeroen Bleekemolen perdait également une autre place au profit de la seconde Audi WRT de René Rast, il se reprenait et remontait sur le pilote allemand. Au cours du 9ème tour, il reprenait la 2ème place devant les anciens stands. René Rast admettait : « J’ai pu prendre le dessus sur lui lors du premier tour. Je suivais même Laurens durant les deux premières boucles mais rapidement, j’ai perdu le contact. Il était dans une autre dimension aujourd’hui… Puis, je n’ai pu éviter la remontée de Jeroen et j’ai cédé le volant en 3ème position. »
Bleekemolen parvenait donc à creuser un peu l’écart sur Rast sans toutefois reprendre du temps à Vanthoor. Hélas, cet avantage sur l’Audi n°2 était totalement annihilé lors du pit-stop de la mi-course puisque Hari Proczyk peinait longuement pour relancer la Gallardo. Enzo Ide, ayant relayé René Rast, lui collait immédiatement aux basques. S’ensuivait un duel qui allait durer plusieurs tours. Enzo parvenait régulièrement à recoller à Hari dans l’escargot de Nogaro. Au 25ème passage, Enzo insistait encore un peu plus, le contact était inévitable et la Lamborghini échouait dans le bac à graviers. Hari parviendra à repartir mais en avant-dernière position… Indiscutablement, le Grasser Racing Team méritait mieux… Surtout dans l’optique de la course de demain ou la voiture s’élancera de la pénultième position.
Enzo Ide admettait sa responsabilité dans l’accrochage mais pas l’intention. « Je ne l’ai pas fait exprès. J’avais déjà testé à plusieurs reprises ce que je pouvais faire à cet endroit. J’étais plus rapide que lui et il me faisait perdre du temps. J’ai tenté ma chance, retardé mon freinage mais il a refermé sur moi. Je suis désolé pour lui mais cela peut arriver lors d’une course sur piste humide… J’ai pu ensuite conserver ma petite avance pour prendre cette deuxième place. »
Au troisième rang venait l’Audi n°6 du Phoenix Racing qui complète ce nouveau triomphe gersois pour la firme d’Ingolstadt. Pour cela, Niki Mayr-Melnhoff avait du résister à la longue remontée de Caca Bueno et de sa BMW jaune. Finalement, un peu moins de deux secondes séparent deux voitures qui sont restées « en contact visuel » 60 minutes durant… Nikki avouait n’avoir jamais été très inquiet. « Je connais la BMW et je savais que sur un tel circuit, il aurait des difficultés à me doubler… »
Derrière vient l’Audi G-Drive de Ortelli-Guilvert. Stéphane avait très bien commencé la course en reprenant quelques positions. Mais Grégory quant à lui, allait matraquer à plusieurs reprises le record du tour en piste avant d’en être mystérieusement dépossédé, de plus d’une seconde, par Mateusz Stumpf et sa BMW brésilienne n°21, considérablement retardée lors de la première moitié de course par une crevaison à l’avant droit. Celle-ci alors aux mains de Nelsinho Piquet, devait effectuer un tour complet au ralenti car la crevaison était intervenue en pleine ligne droite des tribunes, trop tard pour se glisser dans l’entrée des stands. Dommage car Piquet Jr était alors dans le top 10…
Les Mercedes n’ont jamais été tout à fait dans le coup sur ce tracé et terminent aux 6ème et 7ème rangs pour le compte du HTP. La Ferrari de la Scuderia Villorba Corse a effectué un joli début de course aux mains de Andrea Montermini pour terminer au 9ème rang.
En Silver Cup, c’est l’Audi n°4 de Mateusz Lisowski et Vincent Abril qui s’imposait relativement aisément, terminant même à la 8ème place du scratch. L’unique SLS du team Fortec terminant 2ème (14ème du scratch) à près d’un tour de l’Audi n°4 tandis que la n°62 durement accidentée lors des qualifs hier, était finalement forfait.
Seul équipage en Pro-Am Cup, Peter Kox s’était longtemps maintenu au 4ème rang en début de course avec sa Lamborghini du Blancpain Racing. Hélas, Marc Hayek perdait l’usage du 5ème rapport de boite et ne pouvait dès lors maintenir sa position… La Gallardo LFII noire plongeait à la 13ème place finale.
Cesar Ramos s’élancera donc en tête de la course de championnat demain à partir de 14H15.
Les résultats de cette course qualificative sont ici.