Partagé entre ORECA et le Toyota Racing, David Floury est un homme pressé. Lors des meetings FIA WEC, le directeur technique du constructeur varois est détaché au sein du Toyota Racing. Avec la sortie de la TS040 HYBRID lors du Prologue FIA WEC, la construction de la Rebellion R-One et le début de l’étude de la ORECA 05, David Floury est un homme demandé. Malgré un emploi du temps pour le moins serré, nous sommes allés lui rendre une visite dans les ateliers d’ORECA à l’issue du Prologue FIA WEC.

 Que retenir du Prologue FIA WEC et du roulage des deux Toyota TS040 HYBRID ?

 « Nous avons passé notre programme d’essais. La première journée n’a pas été idéale à cause du vent qui soufflait par rafales. Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions car ce n’était que des essais libres. Audi et Toyota repartent sur des bases, au contraire de Porsche. De plus, les trois constructeurs emploient des technologies différentes. Le règlement 2014 n’est pas simple, ce qui rend le challenge relevé. »

Il faut s’attendre à des surprises en début de saison ?

 « Les premières courses pourraient bien ne pas être simples sur tout ce qui est lié à la gestion de l’énergie. Tout le monde est comme qui dirait en mode découverte. Tout le monde travaille dans son coin pour se dévoiler le plus tard possible. Il reste encore un peu de temps avant Le Mans et nous allons tirer profit des deux premières courses pour être prêts en juin. Le changement de réglementation n’a pas changé l’organigramme ORECA détaché chez Toyota Racing. Pour le reste, tout est nouveau : auto, règlement, aéro, dimensions. Même si la TS040 HYBRID est une nouvelle auto, elle bénéfice de l’expérience de sa grande sœur. Il y a toujours intérêt à se baser sur l’expérience que l’on a pour se servir de ses atouts. Nous avons pris la piste plus tard que nos adversaires. »

La construction de la Rebellion R-One arrive à son terme ?

 « Elle va prendre la piste sous peu. Il faut garder à l’esprit que le projet a débuté il y a moins de 12 mois. C’est un très gros challenge pour une structure comme ORECA. Pour un gros constructeur, il faut environ 18 mois pour concevoir une auto sachant que les moyens mis en œuvre sont bien plus importants. Les deux autos sont montées de front sachant qu’il est prévu trois châssis. »

 Il faut s’attendre à un look différent du visuel montré en juin dernier ?

 « Il y aura des différences à tous les niveaux. Le visuel n’était qu’un support de communication. A ce moment-là, nous n’étions qu’au début du projet. Tous les tests d’homologation ont été passés avec succès. Comme beaucoup, nous avons mis du temps à recevoir certaines pièces. Les sous-traitants sont très pris, ce qui n’a pas été sans poser de soucis. Le Rebellion Racing prendra la décision de l’engager à Silverstone à l’issue du premier roulage. Bien entendu, on a toujours envie de courir le plus vite possible, mais il faut des essais pour corriger les éventuels pépins qu’une nouvelle auto peut rencontrer. »

L’autre gros projet d’ORECA Technology est la ORECA 05. Le projet suit son cours ?

 « On a les idées avec l’établissement du cahier des charges. A l’heure actuelle, nous sommes bien occupés avec la R-One et la ORECA 03-R. D’ici un mois, nous nous lancerons dans le programme 05. La R-One est un produit exclusif. A l’inverse, la ORECA 03 est une auto pour les clients et qui sert à montrer le savoir-faire d’ORECA. »

 En théorie, un constructeur ne peut pas aligner directement une auto de sa conception. ORECA a la vocation de dédier une équipe de course sous un autre nom avec la ORECA 05 ?

 « Nous l’avons fait une seule fois lors de la première année de la ORECA 03 à l’occasion des 24 Heures du Mans. C’était important pour nous car il nous fallait un retour. A l’avenir, ce n’est pas du tout notre volonté. ORECA est constructeur, pas équipe de course. Nos équipes gagnent pour nous. Ce n’est pas la politique d’ORECA de rouler contre ses clients. »

La ORECA 03-R va évoluer dans quel sens ?

 « Son aéro sera différente. Il n’y aura pas un gain énorme en termes de performance. Il nous faut proposer une évolution qui réponde aux besoins des équipes sans que le coût en soit prohibitif. »

Quid d’une étude d’une LM P3 ?

 « On regarde mais aucune décision n’a été prise sachant qu’il faut avoir une bonne visibilité sur l’avenir. »