Pour sa chronique hebdomadaire consacrée à sa préparation des 24 Heures du Mans 2014, Audi Motorsport met une nouvelle fois l’accent sur l’efficacité. Après l’efficacité de l’éclairage et l’efficacité énergétique, la marque allemande met cette fois en exergue l’efficacité des pilotes.
Cette efficacité devra être exigée des pilotes davantage cette année en raison des nouvelles réglementations.
Dr Ullrich : « Reproduire des chronos au dixième de seconde près, cela a été depuis longtemps la caractéristique des pilotes professionnelles tels que les notres. Cependant, en 2014, nous allons encore avoir davantage d’exigences pour nos pilotes du WEC. Tour après tour ils devront cibler une consommation de carburant exacte tout en continuant de se battre pour la meilleure place possible sur la piste. Ainsi les fans continueront à avoir une action en piste passionnante.”
Deux exemples de ces nouvelles exigences : seule une quantité limitée d’énergie par tour peut être injectée dans le moteur de la voiture par l’entremise du système hybride ; 2,4, 6 ou 8 megajoules par tour au Mans, selon la catégorie. Si ces limites sont dépassées, les pilotes sont sous la menace des stop-and-go de 10, 40 ou 60 secondes en cas de violations répétées. Les mêmes pénalités s’appliquent si l’allocation de carburant par tour autorisée est dépassée de manière répétée. De la même manière, le débit de carburant et le taux de pression du moteur sont limités.
Leena Gade, Ingénieur de course de chez Audi (ingénieur des Audi victorieuses en 2011 et 2012) : “Pour les pilotes et les ingénieurs, il est essentiel de comprendre la complexité de la nouvelle règlementation et d’en appliquer la connaissance en conditions de course de manière optimale. Ceci requiert un flux d’informations continu. Nous devons sans cesse indiquer par la radio aux pilotes s’ils restent dans ces limites. »
Audi s’est bien évidemment déjà penché sur le problème pour voir comment les pilotes peuvent le gérer au mieux, en pensant tout d’abord à la gestion du trafic. Par exemple, dans l’optique d’une économie de carburant, il sera peut-être préférable de doubler un retardataire en sortie de virage et non au freinage, mais d’un autre côté, une approche trop lente de ce virage pourrait avoir une incidence néfaste sur le comportement de la voiture.
« Les pilotes ne mettent plus systématiquement la même charge sur les pneus et les suspensions qu’auparavant. C’est pourquoi la réponse dynamique de la voiture est différente. » poursuit Leena Gade.
Lucas di Grassi, qui a déjà testé l’Audi R18 e-tron quattro 2014 : « Il ne semble pas que je doive modifier maintenant mon style de pilotage. Même par le passé il y a eu des situations où nous devions surveiller notre consommation de carburant afin de mettre en place certaines stratégies sur la piste. Désormais, nous conduisons aussi vite que possible dans perdre de vue la imite de carburant définie. Et, si nous dépassons une fois cette limité, nous avons deux tours pour compenser cet excès en réduisant notre consommation. Donc, c’est un nouveau challenge qui s’ajoute à notre liste de tâches, ce qui veut dire que nous devons être à la fois efficaces et rapides. Pas d’inquiétude pour les fans, même si la consommation peut fortement varier, les temps au tour sont similaires et c’est pourquoi nous roulons à des vitesses similaires. Il s’agit à la base d’économiser beaucoup d’énergie dans certains secteurs, par exemple en levant le pied plus tôt sans pour autant conduire plus lentement sur un tour complet. Je suis impressionné de voir comment Audi a déjà bien pris en main ces tâches et de manière précise et comment la marque est toujours capable de nous aider avec des calculs spécifiques et des conseils. Notre sport va continuer à être super agréable. C’est juste que nous utiliserons moins d’énergie qu’auparavant.”
