Le continent asiatique n’a plus de secret pour Rémy Brouard. Avant de rejoindre les rangs de la structure dirigée par Jacques Nicolet, notre chroniqueur asiatique a œuvré pour la mise sur pied de l’Asian Le Mans Series au sein de l’ACO. Il est donc tout à fait logique de le voir sur l’intégralité du championnat asiatique mais habillé aux couleurs OAK Racing. Au gré des meetings et entre deux chroniques Endurance-Info, Rémy Brouard n’hésite pas à mettre la main à la pâte quitte à troquer la chemise pour la combinaison. Voir le OAK Racing en Asian Le Mans Series est dans la logique des choses.
OAK Racing Team Total a été l’un des premiers teams à rejoindre le championnat asiatique. Quelles en sont les raisons ?
« Jacques Nicolet est de toutes les campagnes mancelles. Il a été dans les premiers à s’inscrire pour la manche Asian Le Mans Series à Okayama en 2009. Ensuite, il y a eu l’Intercontinental Le Mans Cup où là aussi Jacques a relevé le défi. Cela fait un bon moment que l’ACO souhaitait mettre en place un championnat Le Mans continental en Asie. Le territoire asiatique était vierge en Endurance mais aussi en prototypes. Il fallait s’y implanter. En venant rouler en Asian Le Mans Series, nous avons découvert de nouveaux pilotes, de nouveaux partenaires et une culture différente du sport automobile. Nous sommes ravis de notre présence. Sur les autres championnats, OAK Racing ne roule pas contre ses clients mais là le team a souhaité aider au lancement du championnat, le tout en accord avec KCMG. »
A terme, l’objectif est d’amener un équipage asiatique aux 24 Heures du Mans ?
« C’est ce qui est prévu. Le Mans est la cerise sur le gâteau. Il faut commencer par former les pilotes chinois avant de passer à l’étape supérieure. En Asie, la réglementation LMP2 est différente de l’Europe et du FIA WEC car les équipages ont un pilote professionnel contre deux gentlemen, et non pas l’inverse. »
OAK Racing devient une équipe connue en Asie ?
« Le doublé des dernières 24 Heures du Mans a bien aidé, sans oublier le titre FIA WEC. Avec l’aide de Total Lubrifiants, la communication se développe autour du championnat. Si nous parvenons à décrocher le titre, nous espérons bien aller au Mans avec comme je l’ai dit précédemment un équipage asiatique. Si tel devait être le cas, ce serait pour bien figurer et pas seulement pour le fait de rouler. Il y a un vrai potentiel de jeunes pilotes en Asie. Nous avons pu le constater en faisant rouler Shaun Tong qui n’avait même pas 17 ans. Avec Ho-Pin Tung, nous avons un pilote de référence et voir David Cheng progresser nous satisfait pleinement. C’est aussi pour cela que nous restons à Sepang à l’issue de la course pour tester de nouveaux pilotes en vue du futur. Des contacts sont également en cours pour Onroak Automotive. »
L’arrivé des prototypes CN est une bonne chose ?
« Oui car les budgets sont nettement inférieurs et cela permettra de mettre en place une filière et de suivre les pilotes pas à pas. Onroak Automotive est intéressé par ce marché mais il n’est pas prévu de rouler contre nos clients. »
Selon toi, l’Asian Le Mans Series est promis à un bel avenir ?
« C’est une première année et il ne fallait pas s’attendre à avoir 30 autos dans une région qui découvre l’Endurance. Bien sûr, Le Mans est très connu en Asie. Tous les jeunes connaissent les 24 Heures et la monoplace est bouchée pour beaucoup d’entre eux. Rouler en prototype est quelque chose qui ne peut que se développer. L’objectif est d’avoir entre 16 et 20 autos en 2014 où ce sera la première vraie saison avec cinq courses. Le FIA WEC permet de développer l’Asian Le Mans Series. On a pu voir que David Cheng a roulé dans les deux championnats, tout comme KCMG. Je pense que rouler sur les mêmes meetings à Fuji ou Shanghai ne serait pas une bonne idée. Les deux se complètent bien. Cela permet d’apporter des concurrents sur le FIA WEC. C’est aussi ce qui se passe en Moto GP où des invitations sont données à des teams selon les pays traversés. »