Pour leur dernière prestation de la saison, Benoît et ses équipiers Marcel Fässler et André Lotterer entendent bien faire souffler un vent de folie sur le Royaume de Bahreïn. Samedi, rejoindre l’oasis en vainqueur sera leur objectif.
Voilà, la caravane du WEC atteint sa destination finale ce week-end sur la piste de Sakhir près de Manama, capitale du Royaume de Bahreïn. Benoît Tréluyer et ses compères y arrivent avec pour seul objectif de signer leur quatrième succès de la saison en Championnat du Monde d’Endurance FIA et de conclure en beauté un exercice 2013 qui n’aura pas été des plus faciles.
« Nous garderons de belles images de cette campagne, affirme le Français. Notre deuxième place de Silverstone acquise au terme d’une belle bagarre lors de la manche d’ouverture, notre victoire de Spa sur les terres qui ont vu grandir André, celles d’Interlagos au Brésil et de Shanghai en Chine, mais il y a également eu pas mal de poisse… Au Mans, surtout ! Finir sur une victoire nous permettrait d’aborder la trêve hivernale dans les meilleures conditions et de tourner définitivement le dos à la malchance. Mécaniciens, ingénieurs, pilotes, équipe, tout le monde a fait de l’excellent travail et personne n’a de reproche à se faire. Pour moi qui n’avais jamais cru au facteur chance jusqu’alors, j’ai changé d’avis en cours de saison ! La crevaison en début de course à Shanghai aurait pu nous condamner, mais nous n’avons rien lâché. Actuellement, nous sommes tous les trois sur-motivés. »
Sur le circuit de Sakhir, l’équipage de l’Audi R18 quattro e-tron n°1 entend donc faire se lever la tempête. Au programme, attaque, bagarre et plaisir, histoire, aussi, de célébrer comme il se doit le titre de Champion du Monde Constructeurs de la firme d’Ingolstadt.
« J’ai découvert le tracé l’an passé et j’ai été agréablement surpris, indique Benoît. Le dessin est intéressant. Le tracé correspond mieux à la R18 que celui de Shanghai où nous avons malgré tout réussi à être compétitifs, mais le choix des pneus va être important. La température va également jouer un rôle. Il va falloir effectuer les bons choix en termes de pneus et de réglages aérodynamiques pour être capables d’évoluer dans la bonne fenêtre d’exploitation. Toyota a bien progressé au cours des derniers mois et la lutte promet d’être encore très serrée ! »
Quand Benoît quittera le Moyen-Orient après la course pour rejoindre son « oasis » de Gordes dans le département du Vaucluse, ce sera pour souffler un grand coup après un calendrier de fin de saison des plus chargés…
« Dans la foulée de Shanghai, on m’a proposé d’aller donner un coup de main à l’équipe Paul Miller Racing pour la mise au point de l’Audi R8 LMS qu’elle va aligner en United SportsCar Championship, souligne Benoît. J’ai accepté de suite tout en me demandant si j’allais vraiment leur être utile car je n’avais jamais piloté de vraie GT puisque les Super GT Japonaises sont plus proches des protos. Je me suis adapté assez rapidement, et je me suis bien amusé. C’est aussi la première fois que je travaillais avec une écurie américaine et je n’ai pas été déçu. Bien qu’ils n’aient cessé de me répéter durant tout le week-end qu’ils n’étaient qu’une petite écurie privée, ils ont fait de l’excellent boulot. Bons pros, bonne ambiance, j’ai été ravi de l’expérience. Nous avons roulé à Sebring, puis à Daytona que j’ai découvert à cette occasion. Cela m’a fait un peu bizarre la première fois que je me suis retrouvé sur le banking… »
Y aura-t-il une suite ? Verra-t-on le natif d’Alençon dans quelques manches de l’USCC en 2014 ?
« Bryce Miller et l’équipe semblent satisfaits de mon travail et je ne serais pas mécontent qu’ils m’appellent pour savoir si je suis d’accord pour faire quelques apparitions, avance Benoît avec un brin de malice. Maintenant, nous allons aussi avoir beaucoup de travail avec le nouveau Sport-Prototype Audi. J’ai arrêté de courir au Japon justement pour ne pas me disperser et si cela se fait, ce ne sera pas au détriment de mon programme principal. »
De retour des États-Unis, Benoît a effectué un court détour par Paris pour participer au lancement de la nouvelle console Xbox One et du jeu Forza Motorsport 5. En tant qu’ambassadeur français du jeu, Benoît n’a pas voulu manquer pareille occasion.
« Je n’ai pas encore eu la chance de tester la version finale avec le volant à retour de force mais le résultat est déjà très impressionnant. Pour moi qui revenais de Sebring, j’ai eu la sensation d’y être retourné ! Le graphisme est d’un réalisme sidérant. C’est la référence des jeux vidéo maintenant, et je suis fier de le représenter. On arrive vraiment à des trucs de fou ! »
Ce week-end, il se pourrait bien que la réalité dépasse la fiction tant le trio de l’Audi n°1 fera tout pour faire lever un vent de folie sur la manche de clôture du WEC 2013.