En terminant quatrièmes au Portugal dans les Six Heures d’Endurance Protos d’Estoril, David Zollinger et Philippe Mondolot ont reconquis le titre pilotes Protos en VdeV Endurance Series. Ce titre a été chaudement disputé puisque les deux pilotes de la Norma Palmyr M20 FC n°40 n’ont devancé, avec 161 points, Vincent Capillaire, pilote de la Norma TFT n°8, qu’au nombre de victoires –deux pour Zollinger et Mondolot, à Barcelone et à Motorland Aragon, contre aucune à Capillaire, abonné aux podiums mais qui n’a pas gagné de course en 2013. C’est également le cinquième titre consécutif de Norma depuis 2008 et le succès de la Ligier JS49 de Julien Schell et David Caussanel.
2013, c’est donc l’année de la reconquête pour David et Philippe, qui depuis 2009 ont en VdeV un palmarès incroyable, puisqu’ils ont été sacrés en 2009, 2010 et 2011 et ont pris la deuxième place du classement pilotes en 2012 derrière Thomas Accary et Sébastien Dhouailly, décrochant donc cette leur quatrième titre en cinq ans. Si Jacky Ickx et Tom Kristensen ont été surnommés « Mr Le Mans », on pourrait bien surnommer les deux pilotes Palmyr « Mrs VdeV » !
De retour du Portugal, David Zollinger –dont la Norma n°40 porte les couleurs de Endurance-Info !- a répondu à quelques questions :
David, quelles sont tes premières impressions après ce nouveau titre de champion ?
« C’est un grand plaisir de retrouver le titre après notre deuxième place de 2012. C’est le quatrième en cinq ans, donc nous sommes bien sûr très contents, mais il faut aussi dire que c’est un résultat qui récompense le travail de toute une année, et c’est aussi en grande partie grâce au travail de toute une équipe, l’équipe Palmyr. »
Est-ce le titre le plus difficile depuis 2009 ?
« Ce qui est sûr, c’est que le niveau s’est beaucoup élevé ces dernières années. Le niveau d’ensemble de la discipline est en net progrès général. Cette année, il fallait vraiment être irréprochable pour pouvoir s’adjuger le titre qui ne s’est joué que dans la dernière course. Dans le championnat, il y a en ce moment beaucoup de bonnes équipes, avec de bons pilotes, dont pas mal de jeunes pilotes ; et des voitures performantes, avec en plus des Norma, les Tatuus, les Wolf, les Ligier… Ceci étant, même si nous avons remporté le titre, nous ne sommes pas pour autant des extra-terrestres, nous avons simplement fait notre maximum. C’est certainement l’expérience que nous avons accumulée au fil des saisons qui nous a beaucoup aidés. »
As-tu douté pendant un moment de la saison ?
« Pas particulièrement. Nous avons pris un bon départ à Barcelone en remportant la première course de la saison. Dans la course suivante, au Mugello, nous nous sommes tirés une balle dans le pied en n’étant pas classés, ce qui fait que nous avions déjà grillé notre joker. Ensuite, ça s’est dans l’ensemble bien passé – troisièmes au Paul Ricard, troisièmes à Dijon- et on savait que la course la plus importante de la saison, celle qu’il ne fallait pas rater, c’était les 12 Heures de Motorland Aragon, avec son coefficient 2, le plus fort de l’année. A notre avis, c’est là que devait se jouer le titre, et ça s’est bien terminé pour nous, avec une belle victoire devant Vincent Capillaire et beaucoup de points marqués. A Estoril, pour finir, le déroulement de la course a fait qu’il nous fallait gérer pour être titrés et c’est ce que nous avons fait, avec une aide importante de la part de Fabien Thuner qui nous avait rejoints pour cette dernière course. »
Etant pilote « A », tu ne pouvais pas faire les qualifications. Ce n’était pas trop frustrant ?
« Pas trop. Chez nous, c’est Grégory Fargier et Philippe qui s’en sont chargé, plutôt bien. C’est sûr que faire un bon chrono, ça fait du bien. Vincent Capillaire, qui n’était pas « A » a fait pas mal de poles et avait un plus un temps de conduite autorisé plus élevé. De toutes façons, en endurance, la pole position, ce n’est pas le plus important. »
Avec Philippe Mondolot, vous formez maintenant un duo confirmé. Est-ce que Philippe a encore progressé ?
« Oui, c’est certain, ça a été une belle année pour lui avec sa participation aux 24 Heures du Mans, cela l’a mis beaucoup en confiance et d’ailleurs il a très envie d’y retourner. Comme d’habitude, il a été très régulier et très fiable, il ne fait quasiment jamais de faute, c’est vraiment quelqu’un sur qui on peut compter. »
Grégory Fargier et Fabien Thuner ont apporté tous les deux leur contribution à votre succès. Tu peux en dire un mot ?
« Grégory a fait quatre course avec nous : Barcelone, Mugello, Motorland Aragon et Magny-Cours, soit les course les plus longues. Dans ces quatre courses, c’est lui qui a fait les qualifications et chaque fois il nous a bien placés sur la grille de départ. Il a fait une excellente saison et sa contribution a été importante. »
« Fabien, qui a couru avec nous à plusieurs reprises ces dernières années, nous a rejoint en dernière minute pour Estoril où il a fait un travail considérable puisqu’il est resté très longtemps au volant, faisant deux relais. Il a été très rapide au Portugal et a apporté sa pierre au titre. L’an prochain Fabien va repartir en Porsche Carrera Cup allemande, avec une Porsche plus performante, celle de la Supercup actuelle. C’est un excellent pilote lui aussi. »
Tu parlais de travail d’équipe. C’est dire que le team Palmyr a eu une part dans votre titre, tout comme Norma ?
« Absolument, l’équipe de Kozma Zarazik fait un gros boulot tout au long de l’année. La préparation des voitures est toujours impeccable, tout comme la gestion des courses. C’est une équipe très, très professionnelle.
Pour Norma, c’est la même chose. Norbert Santos fabrique toujours des voitures excellentes. C’est son cinquième titre consécutif, alors que cette année il y avait des clients sérieux avec les Tatuus PY012, les Wolf GB08 et les Ligier JS53. C’est vraiment une belle réussite, et les Norma M20 FC sont vraiment dans le coup et sont très fiables. »
As-tu déjà des objectifs pour 2014 ?
« A l’heure actuelle, c’est défendre l’année prochaine le n°1 que nous allons retrouver sur la voiture grâce à notre titre. Nous voudrions bien également, Philippe et moi, faire Le Mans tous les deux. Peut-être que notre palmarès en endurance pourrait intéresser quelqu’un. En tout cas, je suis partant… »
Tu vas aussi continuer tes activités de coaching (http://coaching-driving-koncept.com/ )?
“Oui, j’ai déjà repris cette semaine à Lédenon, où est aussi basé l’équipe Palmyr.”
Combien d’élèves as-tu eu?
“A peu près une trentaine.”
En route pour un cinquième titre en 2014?
