FIA World Endurance Championship

Emerson Fittipaldi : "Il faut démocratiser le sport automobile."

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Depuis plusieurs mois, Emerson Fittipaldi ne compte pas ses heures pour faire que les 6 Heures de Sao Paulo soit un nouveau succès après une première édition prometteuse l’année passée. Avoir un entretien avec « Emmo » n’est donc pas chose facile par les temps qui courent compte tenu d’un emploi du temps pour le moins chargé à quelques jours du quatrième round du Championnat du Monde d’Endurance. Véritable star au Brésil, le double Champion du Monde de Formule 1 (1972/1974) mais aussi champion CART et double vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis est retiré de la compétition depuis 1996 sans jamais avoir inscrit son nom au palmarès des 24 Heures du Mans. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas “Le Mans Addict”. Le dernier Fittipaldi à avoir disputé la classique mancelle est Christian (neveu d’Emerson) dont la dernière participation remonte à 2008 sur une Aston Martin DBR9. Les sujets à traiter avec Emerson sont nombreux : le FIA WEC, les pilotes brésiliens en FIA WEC, le futur des pilotes brésilien, la fusion ALMS/Grand-Am ou son récent test en Formule 1. Il y a peu de temps, Emerson Fittipaldi a repris le volant pour promouvoir la manche brésilienne du FIA WEC après avoir renoué avec la F1 lors d’un roulage sur le Paul Ricard sur une Lotus. Entretien avec un vrai passionné du sport automobile…

 

Laurent Mercier : Qu’attendez-vous de cette manche FIA WEC de Sao Paulo ?

Emerson Fittipaldi : « Nous sommes vraiment très heureux. Nous attendons encore plus de monde que l’année passée. Il y a eu pas mal de choses changées sur le concept du meeting et je suis certain que cet événement va être une grande fête pour les familles. Nous aurons un film pour les enfants à l’intérieur du circuit avec beaucoup de divertissements pour les enfants et adolescents dont des stands sur la sécurité routière. Nous aurons une exposition de voitures et de camions de collection, sans oublier des courses de Superbike mais aussi de Porsche Cup.


Mon nouveau partenaire sur la course est une compagnie qui s’appelle Playcorp. Ils ont mis en place de grands évènements à Sao Paulo avec plus de 30 ans d’expérience derrière eux. Playcorp a notamment travaillé sur le Réveillon du Nouvel An dans les rues de Sao Paulo avec plus de deux millions de personnes. Notre objectif est de faire monter cet événement. Nous allons vendre des souvenirs, chapeaux et tout ce qui a trait à la course. C’est ce que nous nous sommes appliqués à développer. Il faut motiver les jeunes enfants et adolescents à s’impliquer dans le sport automobile. Le prix du billet est très attractif pour les familles. Il faut que le coût soit faible pour que les gens viennent voir de près les voitures. Il faut démocratiser le sport automobile. »

 

Voir des pilotes brésiliens en FIA WEC est forcément un atout supplémentaire…

« Avoir Bruno Senna est quelque chose de très bien pour le pays. Il a l’expérience de la Formule 1 et c’est quelqu’un de très rapide. Nous sommes heureux de l’avoir dans la course. Il peut bien figurer en GTE-Pro, gagner et peut-être même remporter le championnat avec Aston Martin Racing. Pour le Brésil, ce serait génial. Il y a également Fernando Rees qui fait son retour sur la Corvette C6.R du Larbre Compétition. Lui aussi peut bien figurer dans la classe GTE-Am. Les Brésiliens ne connaissent pas tous les voitures du Mans. Nous avons un Grand Prix durant 41 ans mais cela est encore nouveau pour le public. Je suis certain que cette course deviendra encore plus populaire dans les prochaines années. »

 

Il y a la prochaine génération de pilotes qui arrive, notamment avec Pietro (ndlr : petit-fils d’Emerson). L’Endurance est une voie pour ces jeunes pilotes ?

« J’étais au Festival of Speed de Goodwood en juin dernier. J’ai eu l’occasion de discuter de Formule 1 et des nouveaux pilotes qui viennent en FIA WEC. Je pense que cela va croître au cours des cinq prochaines années. Ce championnat va ouvrir des possibilités pour les pilotes. C’est tellement compliqué d’arriver en Formule 1 et cela va donner une opportunité aux pilotes de venir en FIA WEC pour devenir des pilotes d’endurance aguerris. Il y a de plus en plus de pilotes en FIA WEC qui arrivent de la Formule 1. Mark Webber est confirmé pour la saison prochaine et je pense que ce type d’opportunités va faire que les jeunes pilotes vont se diriger vers cette discipline. »

 

Selon vous, la plate-forme du FIA WEC est bonne ?

« Oui et je pense qu’elle va le devenir encore plus et ce pour plusieurs raisons. De plus en plus de constructeurs s’impliquent et il va y avoir la nouvelle réglementation LMP1. Il n’y aura pas de limitation sur les moteurs quel que soit le type de carburant et il faudra utiliser une certaine quantité d’énergie au tour. Ce sera un sacré challenge ! Il sera possible d’avoir 5 litres ou 1,5 litres mais il n’y aura bien qu’une quantité de kilojoules au tour à consommer. Celui qui sera le plus rapide sera celui qui aura conçu le moteur le plus efficace. »

 

En 2014, le championnat United SportsCar va faire ses débuts. Une bonne idée ?

« J’aime beaucoup cette initiative. Ce championnat va encore être plus populaire. Les voitures sont belles et elles deviennent aussi sophistiquées que les Formule 1. »

 

Vous avez roulé il y a peu dans une Formule 1. Beaucoup d’émotions ?

« J’étais très excité à rouler dans cette auto qui est une Formule 1 moderne. La voiture a beaucoup d’appuis, un grip terrible et très équilibrée. Elle était très agréable à piloter. J’ai bouclé 18 tours et chaque tour était plus rapide. C’est une belle machine mais différente de ce que j’ai connu avec un freinage pied gauche et une boîte de vitesses à sept rapports. Je pense n’avoir utilisé que 80% de la capacité de la voiture. Lors de chaque tour, j’appuyais de plus en plus sur les freins. Ces autos ont une puissance de freinage énorme. Plus je roulais plus la voiture en demandait. C’était un sentiment fantastique. C’était très émouvant de faire mon retour dans un cockpit d’une Formule 1 moderne. J’ai apprécié chaque seconde. C’était vraiment bien ! »

 

Laurent Mercier (avec Covy Moore)

 

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