Le team SARD fait partie des concurrents réguliers du SUPER GT depuis bien des saisons. Cette année, l’équipe dirigée par Shin Kato fait rouler une Lexus SC430 pour Juichi Wakisaka et Hiroaki Ishiura, l’auto étant alignée sous la bannière Denso Kobelco SC430. Avant le rendez-vous de Suzuka, l’équipage pointe au deuxième rang du championnat à un petit point de la tête. Créé en 1972 avec des débuts en Fuji Grand Champion Series, Sigma Advanced Racing Development a débuté sous le nom de Sigma Automotive Co Ltd. Dès 1973, la Sigma MC73 faisait ses premiers pas aux 24 Heures du Mans, l’auto étant motorisée par un Mazda Wenkel. Malgré des problèmes électriques qui ne lui a pas permis de voir l’arrivée, la MC73 a été la première auto japonaise à se qualifier pour la classique sarthoise. L’équipe est revenue l’année suivante avec une MC74 puis la MC75. SARD est arrivée en 1985 pour rouler en Championnat du Monde des Voitures de Sport avec le Toyota Team SARD et l’engagement d’une Toyota 89C-V. Durant plusieurs années, l’équipe a mixé JGTC et 24 Heures du Mans. On a revu SARD en Endurance en 2006 avec une participation aux 24 Heures de Tokachi avec une Lexus GS450h hybride (17ème au général). Toujours proche de Toyota, SARD aimerait bien faire son retour au Mans dans le futur comme nous l’a confié son Président Shin Kato lors d’un entretien privé grâce à Mamiko Hosoda.
Laurent Mercier : SARD poursuit son engagement en SUPER GT mais qu’en est-il d’un retour de votre structure au Mans ?
Shin Kato : « Le Mans est toujours dans mes rêves, et ce même à mon âge (rires). C’est compliqué d’exprimer quelque chose de concret actuellement mais nous réfléchissons à un retour au Mans. J’ai quelques idées en tête mais il faut maintenant les concrétiser. Le plus compliqué reste les moyens financiers. On ne veut pas y aller uniquement dans le but de participer mais bien pour figurer honorablement. Sous quelle forme, je ne sais pas encore mais on veut apporter quelque chose sur le plan de la motorisation. Pour cela, il faut également que Toyota soit intéressé. La période actuelle n’est pas très favorable mais on regarde à faire quelque chose. »
Vous avez de bons souvenirs du Mans ?
« Sur le plan sportif, il nous reste beaucoup de choses à faire mais sur le plan de l’ambiance c’est quelque chose. Les 24 Heures du Mans restent la plus grande course au monde. Demandez à toutes les personnes du paddock, ils vous diront la même chose. Je suis quelqu’un qui regarde vers le futur donc je reste concentré sur ce qu’il reste à faire. »
Venons-en au SUPER GT. Le rapprochement avec le DTM est quelque chose qui vous satisfait ?
« Les GT500 étaient jusqu’alors des voitures vraiment identifiables à ceux produites par les marques, ce qui ne sera plus vraiment le cas en 2014. Les instances avancent le fait que tout est fait pour réduire les coûts mais je penche plus pour des décisions de constructeurs. Je ne suis pas persuadé du bien fondé de ces nouvelles règles. Je pense que cela aurait plus favorable si la décision venait de la FIA et non des constructeurs. Personnellement j’aime beaucoup les GT comme les GT300. Tous les constructeurs peuvent venir rouler comme on peut le voir actuellement. Peut-être que des autos du DTM vont venir rouler en SUPER GT. Je reste favorable à ce qui se fait en GTE comme les autos qui roulent au Mans. »
Propos recueillis par Laurent Mercier