Kyoto Jour 2 ! Je vous avais laissé en fin de première chronique où Fred était parti limer le bitume dans les montagnes autour de Kyoto et vous allez voir que le vélo va prendre une place importante dans la journée du mercredi. Côté température extérieure, rien à signaler si ce n’est que dès 8 heures du matin, on doit flirter avec les 30 degrés. Pour en revenir au vélo « Voss », l’objectif est de l’amener chez un spécialiste pour un check-up complet, celui-ci appartenant au team manager du Weider Modulo Dome Racing. Après 500 km en un mois malgré de nombreux déplacements, il fallait redonner le vélo en bon état à son propriétaire. Le hic est que trouver un spécialiste deux roues à Kyoto sur un plan tout en japonais, il n’y a rien de plus compliqué… Il a fallu deux plans plus Google Maps pour arriver à en trouver à environ 5 km de notre point d’attache. Par chance, Fred est équipé d’une borne wifi portable, ce qui va avérer très utile. L’idée est de prendre le bus s’est avérée le meilleur choix possible sachant que la température venait de grimper encore d’un step. Déjà, comment peux-t-on partir faire du vélo durant deux heures sous cette chaleur ? Décidément, ces pilotes n’ont pas le même entraînement que tout le monde.
Nous partons donc vers le premier arrêt de bus non sans s’être arrêté dans une vraie boulangerie pour prendre un petit encas salé. A la différence de l’Europe, la majorité des arrêts de bus sont en plein soleil et on cuit une dizaine de minutes. Notre bus arrive et au moment de monter le vélo dans le bus (alors qu’il est quasiment vide), refus catégorique du chauffeur qui nous fait bien comprendre qu’il nous est impossible de monter le deux roues. Ouais enfin t’es gentil coco mais il fait 1000 degrés… Pas d’autre moyen que d’y aller à pied avec un téléphone à la main sur la page Google Maps pour la direction. Nous partons en pleine chaleur pour un périple de 5 km, ce qui reste court et très long à la fois. Pas d’ombre mais heureusement on trouve de très nombreux distributeurs de boissons dans toutes les rues. Au bout de 100 mètres, on a déjà bu un demi litre d’eau et personnellement j’ai la nette impression d’avoir fait un marathon tant l’air est humide. Nous quittons les artères principales pour nous enfoncer vers la montagne (oui oui la montagne). Deux Français avec un vélo à la main n’est pas chose courante dans ce type de rues. De plus, même si l’endroit reste assez désert, il faut bien prendre la précaution de ne pas se faire écraser. Malgré une certaine habitude, j’ai toujours eu du mal à être piéton dans un pays où l’on roule à gauche. J’ai encore en souvenir une visite à Silverstone où ma copine et moi avions bien failli terminer sous les roues d’un car. L’idée de regarder à l’inverse de la Francei n’est pas naturel.
Et nous marchons, marchons, marchons, toujours en jetant un coup d’œil sur la carte. A un moment, la ville s’éloigne et Fred me lance : « il faut tout de même faire attention avec les cartes GPS car ici il arrive qu’elles ne soient pas très précises. » Comment ça pas très précise ? Le problème est qu’il faut passer une colline dont la cote pourrait être classée en 1ère catégorie au prochain Tour de France. Pourtant pas mal de vélos nous dépassent allègrement mais ils sont à assistance électrique. Les chanceux… Il nous reste encore bien 2 km et une idée nous trotte dans la tête. Si l’un montait sur la selle pendant que l’autre pédalait en danseuse. Comment dire que cette idée est tellement saugrenue qu’elle ne m’est même pas venue à l’esprit. Se mettre à deux sur un vélo au Japon sur une route avec des voitures des deux côtés. On passera sur les détails de l’expérience mais il a bien fallu terminer à pied. Miracle, la carte était parfaite et nous avons trouvé l’endroit indiqué. Merci Google Maps !
Le temps de boire au moins 300 litres d’eau en dévalisant le distributeur, il faut prendre une décision quant au retour vers le centre de Kyoto. Marche ? Bus ? Métro ? Marche on va éviter, bus on a déjà fait la veille. Hop, direction la première station de métro située à quelques mètres. Là aussi on est loin du métro parisien, ne serait-ce déjà que par la langue mais le nom des stations est inscrit en Anglais. Propreté impeccable.
Il nous faut passer sept stations pour arriver à bon port où l’on prend un nouveau coup de massue en sortant. Il fait de plus en plus chaud, il est 16 heures et nous n’avons pas encore mangé. Le périple cycliste nous a bien creusé. Dans chaque pays traversé, j’essaie un McDo afin de voir les différences. On ne va tout de même pas se transformer en critique culinaire mais on doit bien avouer que le burger japonais est celui qui ressemble le plus au français excepté la salade qu’il n’y a pas. Nous cherchons ensuite un Starbucks pour un café mais nous ressortons aussi vite que nous sommes rentrés. Si à l’extérieur il fait 40 degrés, le Starbucks doit être à 15 degrés. Choc climatique bonjour ! Nous poursuivons notre visite dans le centre de Kyoto en rendant une visite à “Relax” pour un bon massage des pieds. Un bien fou ! Nous repartons chacun avec une paire de chaussettes en cadeau. Nous terminons la journée dans un restaurant italien afin de rester dans le move européen. Avant de rentrer, un passage par un bar s’impose pour un dernier verre, vu qu’il n’est que 21 heures. Pour moi, ce sera bière japonaise avant une photo de groupe avec le barman ravi de voir des français. Le service de bus étant terminé, il nous faut rentrer en taxi. En France, il est 3 heures du matin alors qu’ici il est 10 heures lorsque cette chronique se termine. Nous allons quitter Kyoto vers Suzuka par le Shinkansen où nous allons rejoindre en chemin Naoki Yamamoto, le coéquipier de Fred. Suzuka, here we go…
Laurent Mercier