Quelques heures avant de s’envoler pour le Dakar où il pilotera une Peugeot 3008 DKR, nous avons fait le point avec Romain Dumas, vainqueur des 24 Heures du Mans 2016, Champion du Monde d’Endurance de la FIA, mais pourtant éjecté comme un malpropre du programme LM P1 au même titre que Marc Lieb. Plutôt que de regarder dans le rétroviseur, nous avons préféré évoquer l’avenir. Jamais à court d’idées, l’Alésien n’a pas l’intention de prendre du bon temps dans sa chaise longue sur sa terrasse (ndlr : qu’il nettoyait juste avant notre conversation) en 2017.
La priorité du moment passe par le Dakar ?
“C’est clairement la priorité du moment ! Mon objectif est d’être en embuscade derrière toutes les usines et d’être le meilleur privé. Les ambitions sont élevées car en cas de défaillance des pilotes de pointe, il faudra être là. Avant tout, il faut déjà terminer, ce qui n’est pas une mince affaire. Le Dakar, c’est les 24 Heures du Mans puissance trois ou quatre, tant les inconnues sont nombreuses.”
Et la suite ?
“Ce sera le Rallye Monte Carlo avec la Porsche en R-GT. Je pense que nous serons dans le coup face aux deux Abarth d’usine.”
Quid des 24 Heures de Daytona ?
“Je pourrais bien faire trois courses en trois semaines (rire). Cependant, si je vais à Daytona, c’est pour avoir une chance de l’emporter. Rouler pour le simple fait de rouler n’a pas vraiment d’intérêt. Trouver un bon volant n’est pas évident.”
On verra tout de même Romain Dumas sur un programme complet sur circuit en 2017 ?
“J’ai quelques idées, mais il n’y a rien d’arrêté. Mon premier souhait est de prendre part aux courses de 24 Heures : Nürburgring, Le Mans et Spa. La fin du programme LM P1 est arrivée assez tardivement, ce qui laisse moins de temps pour se retourner. J’espère bien être au départ des 24 Heures du Nürburgring et de Spa dans une auto pour la gagne. Compte tenu du programme LM P1 ces dernières années, je n’ai pas pu rouler sur la Nordschleife et je compte bien y remédier dès 2017.”
Et les 24 Heures du Mans ?
“On verra bien mais mon objectif est clairement de rouler dans un prototype. Les solutions ne sont pas nombreuses mais la catégorie LM P2 est intéressante. Les nouvelles autos ne peuvent que donner envie. Ce serait quelque chose de nouveau pour moi car la victoire se construit autour du gentleman. La Porsche RS Spyder, qui était une auto sensationnelle et certainement la plus aboutie, tournait en 3.34. Maintenant, les LM P2 vont descendre en-dessous de la barre des 3.30.”
Le GT fait aussi partie des pistes ?
“Je pense que la catégorie GT est promise à un bel avenir même si on s’éloigne de plus en plus du concept GT. Au début des années 2000, les GT étaient des voitures de routes modifiées pour la piste, ce qui est de moins en moins le cas. Qu’une GT tourne en 3.50 mn au Mans ou en 4.02 mn ne fera pas beaucoup de différence pour le spectateur. Le revers de la médaille reste l’augmentation des coûts.”
Pikes Peak sera à nouveau au menu en 2017 ?
“(on sent le gamin qui attend son nouveau jouet pour Noël). Oui avec une toute nouvelle auto. C’est un très beau projet. On fait de la CFD. Ce projet me tient à coeur et on s’y prépare très tôt. La carrosserie sera nouvelle, de même que les pneumatiques. La base sera toujours la Norma. On conserve la coque mais on change tout autour.”
D’autres projets en cours ?
” (il sourit) En circuit, il ne met reste pas beaucoup de nouveautés. Pour le moment, le plus important reste le Dakar. Je pense faire plus de rallyes en 2017, mais je compte bien disputer un championnat complet dans une discipline. Nous verrons fin janvier. Enchaîner trois courses différentes fin janvier avec Dakar, Monte Carlo et Daytona serait quand même sympa…”
Avec ou sans programme LM P1, Romain Dumas reste passionné comme au premier jour et l’essentiel est bien là…