Suite à notre visite du Nissan Heritage Collection (lien), nos guides de Motul Japon nous ont accompagnés chez NISMO, toujours dans la proche banlieue de Tokyo à Yokohama. Fondé en 1984, NISMO (NISsan MOtorsport) est actif sur bien des fronts. Entre WRC, IMSA, JGTC, GT3, Le Mans, SUPER GT, sans oublier les nombreuses préparations, la branche compétition de Nissan a brillé dans beaucoup de disciplines.
On l’a vu en SUPER GT, les constructeurs ne font pas dans le bling bling. L’argent est investi dans les voitures, pas dans le paraître. On peut en dire autant des locaux de NISMO situés dans une zone industrielle à l’intérieur d’une ancienne usine Nissan. Seuls quelques drapeaux rappellent l’endroit avec un design extérieur volontairement très samouraï. Manque de chance, porte close. Impossible pourtant de rester à l’extérieur ! Il suffit de jeter un coup d’oeil derrière la vitre pour apercevoir une Nissan R390 accrochée au mur et quelques autres joyaux en arrière-plan. Un appel téléphonique plus tard, on vient nous ouvrir la porte. Rien que le hall d’entrée respire la compétition avec une Group C, une Pulsar WRC et une GT-R du SUPER GT de Motoyama/Krumm. Les coupes, les casques et les combinaisons sont bien en place. L’aileron arrière de la R390 GT1 de Hoshino/Suzuki/Kageyama est signé par Carlos Ghosn, patron de l’Alliance Renault-Nissan, pourtant tout sauf passionné de sport automobile. On ne peut pas dire qu’à cette époque il ait beaucoup aidé à ce que le programme se poursuive.
Derrière l’immense baie vitrée, une dizaine de GT-R de route attendent une révision ou un coup de boost. L’atelier NISMO est digne d’une clinique. Pas un outil qui traîne, pas une tache au sol. Avoir la norme ISO ne doit pas poser le moindre problème. Le magasin de pièces détachées permet de faire son marché. Entre les différents produits Motul griffés NISMO, les moteurs (oui oui les moteurs) et la face avant en carbone, tout est disponible à l’achat. NISMO dispose d’un banc moteur totalement insonorisé pour les voitures des clients.
Après une heure passée à visiter les lieux et même les toilettes qui ont un lien étroit avec le sport automobile, nos amis japonais nous proposent de revenir dans l’atelier pour arriver vers un couloir. Seule contrainte : aucune photo.
Et là on pénètre dans l’antre de NISMO. Les maquettes de soufflerie des NP35, GT500, R90C et R390 sont sous verre accrochées au mur derrière une vitre. Le premier atelier est en ébullition avec plusieurs autos complètement démontées pour préparer le NISMO Festival qui doit se tenir quelques jours plus tard. Une R391 ayant participé aux 24 Heures du Mans aux mains d’Erik Comas attend sa révision. Plusieurs personnes s’affairent sur le châssis tout neuf d’une GT-R GT3. Yutaka Suzuki, team manager de NISMO, vient nous serrer la main avant de disparaître derrière une rangée de paravents blancs. On arrive à distinguer quelques futurs projets en cours de réflexion voire même bien avancés.
La visite se poursuit. NISMO possède pas moins de cinq bancs moteurs pour la compétition au sein des anciennes installations Nissan où travaillent près de 200 personnes. On arrive dans département SUPER GT où des ingénieurs sont rivés devant leurs écrans. Une ligne jaune peinte au sol rappelle qu’il ne faut pas aller plus loin. Quelques pièces plus loin, un ancien châssis de SUPER GT sert d’entraînement à l’équipe pour changer les roues en moins de 4 secondes. La salle de sport attenante permet à l’équipe de s’affûter. Le programme de chacun est inscrit au tableau. Trois fois par semaine, un coach professionnel est présent pour assurer le suivi sportif de l’équipe.
Le magasin de pièces détachées est aussi à voir avec des étagères aussi toutes bien rangées les unes que les autres. On passe ensuite par le hall d’accueil garni de cadres au mur avec tout de même une photo de la GT-R LM NISMO. C’est en réalité une photo Motul et non NISMO. Le sujet LM P1 est encore sensible quand on aborde la chose. La question que l’on se pose est simple : comment un constructeur comme NISMO capable de concevoir des autos diaboliques comme peuvent l’être les GT500 a pu se laisser berner par un tel projet ? Le projet LM P1 a fait pschitt et il ne faut surtout pas y voir là une quelconque responsabilité de NISMO. Quand on pose la question de savoir si Nissan reviendra un jour en LM P1, la réponse est dite sur le bout des lèvres avec un léger sourire : “pourquoi pas…”
NISMO revient déjà en Endurance sur la pointe des pieds avec le programme DPi aux Etats-Unis. Miyatani-san, patron de NISMO, suit de près le développement du programme et on ne peut que souhaiter que le DPi ne soit qu’une première étape car NISMO a toutes les capacités à concevoir un prototype capable de remporter les 24 Heures du Mans…
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Un grand merci à Motul et NISMO pour la confiance accordée.