Alors que les championnats GT3 continentaux fonctionnent bien, on peut se poser la question de savoir quel est l’intérêt d’organiser une Coupe du Monde FIA GT dans les rues de Macau où le titre est pour le moment honorifique sachant que toutes les GT3 au départ ne concourent pas pour la couronne. On aurait pu avoir un vainqueur de la course différent du champion, le tout sur une épreuve unique. Au lieu de cela, la deuxième édition a vu un Laurens Vanthoor, bien malgré lui, terminer sa course sur le toit et mis fin prématurément à l’événement. (In English)
Porsche, qui a relevé le défi avec deux 911 GT3-R pour Earl Bamber et Kévin Estre, a menacé de ne pas revenir si des changements n’étaient pas apportés au format. « La course de Macau est un événement très spécial avec un marché intéressant et un nombreux public, ce qui donne un intérêt médiatique » a déclaré le Dr Frank-Steffen Walliser, patron de Porsche Motorsport, à Sportscar365. « Les courses en ville dont partie du paysage GT et il n’y a aucun mal à cela. Mais si on garantit une Coupe du Monde sous l’égide de la FIA, il est clair qu’il faut avoir autant de temps que possible. Manquer de temps dans une Coupe du Monde FIA n’est pas approprié. Si vous me demandez mon avis, ce n’est pas assez professionnel. C’est en quelque sorte un piège pour les organisateurs. Des incidents peuvent se produire sur une course comme celle-ci, c’est bien connu. Nous ne nous plaignons pas sur ce sujet. C’est un peu un pari, mais la mise en place du timing n’est pas appropriée. »
Avec la Formule 3 et le retour du WTCC en 2017, il faut s’attendre à un calendrier encore plus compact. « Dans ces circonstances, nous ne reviendrons pas » a indiqué Walliser. « Nous verrons s’il y a du changement et si le tout va être optimisé. Nous allons en discuter avec la FIA en janvier. C’est entre la FIA et les constructeurs que cela va se passer. Nous verrons ensuite le résultat et une décision sera prise. » Le Dr Frank-Steffen Walliser a précisé que Porsche ne reviendra pas en 2017 si le meeting tombe le troisième week-end de novembre, soit en même temps que la finale FIAWEC : « Si la course de Bahrain est en même temps, nous ne pourrons pas disputer les deux. C’est la deuxième chose qu’il faut résoudre. La date de Macau est connue depuis 35 ans, ce qui n’est pas le cas de celle du WEC. Générer un nouvel événement n’est pas si facile. »
Plusieurs marques ont même fait part de leurs interrogations sur le fait même de revenir rouler dans les rues de Macau, malgré le prestige de l’endroit.
« Pour un événement spécial comme la Coupe du Monde FIA GT, vous avez besoin d’un lieu spécial et un circuit spécial, et il ne fait aucun doute que Macau est un tel endroit » a déclaré Chris Reinke, à la tête du service compétition-client d’Audi Sport. « C’est un circuit qui a sa propre ADN et que l’on peut comparer à Bathurst ou la Nordschleife. Bien entendu, la sécurité doit toujours intervenir en priorité et nous devons enquêter sur les accidents qui ont eu lieu cette année, mais nous devons éviter toute réaction prématurée suite à la course de cette année. De plus, l’Asie est un marché important pour nous et notre importateur local, basé à Hong Kong, utilise cet événement pour promouvoir la marque. »
Stéphane Ratel a repris à son compte la coordination de l’épreuve, notamment la mise en place de la BOP. « C’est toujours un débat » a souligné le patron de SRO Motorsports Group. « Macau est un défi pour les puissantes GT. On l’a vu dans le passé et encore cette année avec des accidents. Cependant, je ne vois pas un autre endroit que celui-ci pour une Coupe du Monde. Le public est là, l’endroit est fantastique et je soutiendrai toujours l’idée de rouler à Macau. »