En peu de temps, Onroak Automotive s’est fait un nom. Entre CN, LM P3 et LM P2, le constructeur sarthois est sur tous les fronts, ce qui n’est pas sans réjouir Philippe Dumas, son directeur général adjoint. Depuis son arrivée au Mans, l’ancien team principal d’Hexis Racing peut se targuer d’avoir fait fructifier le nombre de victoires des châssis Onroak des deux côtés de l’Atlantique. Entretien…
Le développement de la Ligier JS P2 DPi suit son cours ?
“Le shakedown doit avoir lieu la semaine suivant les essais de Sebring en décembre. Le projet s’est décidé tardivement. NISMO travaille de son côté et nous du notre. Il faut finaliser les modifications sur l’auto demandées par l’IMSA. C’est une belle aventure pour tout le monde car je suis persuadé que ce championnat est promis à un bel avenir. Les courses s’annoncent très disputées. Pour Tequila Patron ESM, c’est valorisant d’être en exclusivité avec NISMO.”
Déçu de ne pas voir les DPi au Mans ?
“Je peux comprendre que l’ACO et l’IMSA ne soient pas tombés d’accord sur le sujet.
La confiance est de mise sur la grille FIA WEC LM P2 en 2017 ?
“Oui et j’espère qu’on aura une belle diversité au niveau des châssis. C’est l’éternel problème de réunir le budget nécessaire. J’ai encore en tête 2011 où avec Hexis Racing on a décroché la couronne mondiale GT1. L’intersaison suivante a été la plus compliquée pour trouver des budgets. Là est tout le paradoxe.”
Le propre de la catégorie LM P2 est de mixer Pro/Am. Ne vaudrait-il pas mieux ouvrir afin que les équipes fassent ce qu’elles veulent ?
“Le sujet est compliqué. Mon amour de la course dit qu’il faut ouvrir, mais nous avons des gentlemen qui investissent. Vu la beauté de la grille, on ne peut que constater que ça fonctionne. En revanche, il faut éviter les dérives. Tequila Patron ESM et RGR Sport respectent l’association Pro/Am.”
La saison de Tequila Patron ESM est positive ?
“C’est quasiment une année parfaite. L’osmose entre notre équipe et les Américains est parfaite. Nous avons des fins stratèges. Avec le programme de deux ans qui s’annonce, l’effectif américain va être plus nombreux. Je vais garder en parallèle mon rôle de directeur général adjoint d’Onroak Automotive. Je vais m’impliquer à 100% dans le programme américain. Pour ce qui est du FIA WEC, l’avenir nous le dira. Il faut assembler toutes les pièces.”
Le développement de la Ligier JS P217 suit son cours ?
“Nous avons déjà bouclé pas mal de journées de roulage avec un panel de pilotes qui viennent d’horizons différents. Le roulage nous a permis de collecter un grand nombre de données. On a une belle auto de qualité, performante et fiable. La JS P217 a bouclé 1100 km à Estoril sans connaître le moindre souci, y compris lors de longs relais. Au total, plus de 5000 km ont été couverts. Nous avons également roulé de nuit pour tester l’électronique et l’éclairage.”
Combien verra-t-on de JS P217 ?
“Le nombre n’est pas arrêté. Les trois premiers châssis vont à PR1/Mathiasen et Tequila Patron ESM. Nous travaillons d’autres dossiers pour le FIA WEC où l’objectif est d’avoir un maximum d’autos. Le FIA WEC reste la vitrine, mais on ne met pas de côté l’European Le Mans Series.”
Le bilan 2016 est positif ?
“Sur un plan sportif, il est plus qu’excellent. Les châssis Onroak Automotive ont remporté les trois classiques américaines. Il convient d’adresser un grand coup de chapeau à Jacques Nicolet, qui un mois avant les 24 Heures du Mans, a cru dans une Ligier à moteur Honda. Un mois avant Le Mans, il n’y avait que la coque. RGR Sport s’est battu pour le titre jusqu’au bout dans une philosophie Pro/Am au sein d’une équipe composée à 75% de free lance. C’est un véritable succès et personne n’a à rougir.”
Les pilotes que vous suivez ont eux aussi brillé…
“Je suis si content de la victoire d’Olivier (Pla) au Petit Le Mans. C’est tellement mérité, compte tenu de son talent. Pipo (Derani) va tester la Toyota à Bahrain et c’est pour lui un petit aboutissement. Pipo poursuivra avec ESM sur les quatre grandes courses américaines. Je ne désespère pas qu’il puisse rouler dans une Ligier en European Le Mans Series. Quant à Côme (Ledogar), sa saison 2016 est un conte de fées. Comme Pipo, Côme est une valeur sûre.”