L’un des objectifs de CD Sport à Estoril était de conserver la 3ème place du Challenge Endurance Proto V de V occupée par les pilotes de la Norma n°32 Jean-Ludovic Foubert, Nicolas Maulini et Kévin Bole-Besançon. L’équipe périgourdine championne en titre a finalement obtenu cette médaille de bronze que convoitaient deux teams concurrents. A défaut d’un résultat concret, les deux autres voitures engagées par l’équipe basée près de Périgueux ont montré de belles dispositions, à l’image du meilleur tour en course signé Johan-Boris Scheier.
Norma #32 (Qualif P3 / course P4) > Les essais qualificatifs se déroulent sous la pluie et les candidats au podium final sont dans le coup. Nicolas Maulini établit le 2ème meilleur temps absolu et la 32 se hisse en 3ème position sur la grille de départ. Hélas, dès le début des 6 heures de course, le Suisse est en difficulté : il ne peut rétrograder normalement. « Nous avions déjà rencontré des problèmes de boite aux essais libres. Les mécanos avaient tout démonté, en vain. La course a ressemblé à un chemin de croix car il n’est pas évident de sortir des virages quand on devrait être en 2 et qu’on se retrouve en 5 ! Surtout dans le cas d’un virage serré suivi d’une ligne droite en côte. Il m’est arrivé de me faire percuter par un pilote surpris par ma vitesse. Il n’était pas facile non plus de dépasser… »
Compte tenu de la situation au championnat, et du temps qu’une réparation ferait perdre à l’équipage, les trois pilotes décident de prendre leur mal en patience et d’essayer d’atteindre l’arrivée coûte que coûte. Malgré une aggravation du problème, qui les empêche aussi parfois de monter les rapports, ils parviennent à terminer à une incroyable 4ème place, atteignant ainsi leur objectif ultime. « En quatre ans de Proto CN 2 litres, je n’avais jamais rencontré un tel problème » complète Nicolas. « Avec Jean-Ludo et Kévin, on tenait à aller chercher cette 3ème place au championnat. » Elle n’en prend que plus de valeur.
Norma #31 (Qualif P10 / course P16 / P11 catégorie Prestige) > Auteur d’une bonne qualification, l’équipage Open/Gentlemen du team s’élance de la 10ème place mais dès la huitième boucle, Ludovic Cochet crève un pneu devant les stands. Il doit effectuer un tour complet au ralenti. Six minutes supplémentaires sont perdues un peu plus tard quand un « indoublable », après avoir fait mine de lui laisser le passage, braque sur Ludo qui doit s’arrêter de nouveau avec une lame avant abîmée. Le relais de Rémy Kirchdoerffer est perturbé par un capteur récalcitrant et des pneus dégradés, tandis que Gérard Faure bénéficie de conditions plus favorables pour allier vitesse et régularité. Ludo reprend le volant pour la fin de course mais il doit garer son bolide à 12 minutes du but suite à ennui électrique. Le trio de la trente et un a affiché un bon potentiel tout au long de la saison en étant classé sept fois sur sept dont trois fois dans le Top 10 du général… et trois fois au pied du podium de la catégorie Prestige !
Norma #30 (Qualif P8 / course P17) > Cet équipage a créé la sensation du week-end portugais en réunissant trois pilotes renommés et médiatiques. Remarquée par ses performances en V de V, notamment au cours de ses trois saisons passées chez CD Sport, Inès Taittinger sort d’une saison complète en LMP2, aux 24 Heures du Mans ainsi qu’en European Le Mans Series. A Estoril, elle était associée à son coach Johan-Boris Scheier, qui a fait une très belle carrière en monoplace, GT et voitures de Tourisme, et à Jonathan Cochet, test-driver de l’équipe Prost F1 au début des années 2000.
« Inès a fait un relais de toute beauté, elle a rendu la voiture en 2ème position après avoir fait de super temps. » Claude Degrémont dixit ! Johan-Boris Scheier est bien placé lui aussi pour parler de la prestation de celle qu’il conseille depuis plusieurs années. « C’était parfait, elle avait un très bon rythme. Malgré la dégradation des pneus et un relais de 2 heures 10, elle n’a pas faibli. » Jonathan lui succède mais un capteur fait des siennes. Lequel ? L’équipe les change un par un, jusqu’au plus inaccessible, placé entre la coque et le moteur et qui fait perdre trois quarts d’heure à la 30. Le mal étant réparé, « Jobo » hérite alors d’une auto idéale pour agrémenter sa première expérience en Proto V de V du meilleur tour en course.
Claude Degrémont tire les leçons de cette dernière épreuve et de la saison écoulée. « Ce fut une course difficile mais le staff et nos pilotes ont été super, personne n’a baissé les bras. Nos adversaires aussi ont eu des soucis et nous repartons avec la médaille de bronze. La fin de saison a permis de démontrer que nous étions dans le match en terme de performance, quelles que soient les conditions. A Estoril, nous avons signé le 2ème temps en qualification sous la pluie et le meilleur chrono en course sur le sec, c’est significatif. »