Depuis 2000, le destin d’Allan McNish est lié à Audi Sport. Son retrait de la compétition en décembre 2013 ne le laisse pas pour autant éloigné des circuits puisque l’Ecossais est présent sur les manches du FIA WEC avec la chemise Audi en tant qu’ambassadeur de la marque aux quatre anneaux. Avec trois victoires et neuf podiums aux 24 Heures du Mans, sans oublier trois couronnes en American Le Mans Series et sur le podium des 12 Heures de Sebring à neuf reprises en dix participations, Allan McNish sait mieux que tout le monde que le départ d’Audi porte préjudice à l’Endurance même si le Champion du Monde d’Endurance de la FIA se veut positif.
« A l’heure actuelle, ce n’est pas comme si le retrait d’Audi signifiait que les courses FIA WEC allaient s’effondrer » a déclaré Allan McNish à Sportscar365. « Je ne le crois pas et je ne le pense pas du tout. Bien entendu, c’est un sale coup, tout comme on a pu le voir avec l’American Le Mans Series, il ne faut pas voir que les voitures en moins sur la grille car cela concerne également tout le marketing autour. Comme l’a précisé Gérard Neveu : ‘c’est la vie d’un championnat. Les constructeurs vont et viennent’. » Allan McNish croit que le championnat est plutôt dans une position favorable, même si la FIA et l’ACO peuvent avoir besoin d’adopter une approche différente sur la croissance du LM P1.
« Je pense que les courses de voitures de sport sont saines parce qu’elles offrent une grille très variée et bon nombre de fabricants » poursuit Allan McNish. « L’annonce de la venue de BMW a été confirmée tout récemment en GTE et d’autres regardent. Je suis sûr qu’ils viendront à un moment donné. Pour ce qui est du LM P1, c’est toujours quelque chose qui est difficile à ouvrir. Au bout du compte, c’est attrayant pour un certain nombre de marques. Par conséquent, on peut appeler cela la Formule 1 des voitures de sport en termes de règlements. Cela doit rester restrictif. Une diminution des coûts est envisagée et c’est même quelque chose qui est en cours. Je pense que les nouveaux règlements devront être serrés afin de s’assurer que n’importe qui puisse entrer même avec une technologie légèrement différente. Ils ont la capacité de le faire. »
Allan McNish a connu la période dorée du LM P1 avec Audi Sport Team Joest, Audi Sport North America, Audi Sport UK Team Veloqx et Champion Racing. L’Ecossais estime qu’il n’y a pas forcément besoin d’avoir trois constructeurs pour créer l’excitation : « Si vous avez la qualité, alors je penche plus pour la qualité que la quantité. La quantité peut avoir sa propre excitation, mais je pense à ma carrière de pilote, certaines des meilleures courses l’ont été en face à face. Cela pouvait même être en interne chez Audi quand nous roulions contre la voiture sœur, ou aux Etats-Unis contre Penske, voire entre nous et Peugeot. On peut penser à Sebring ou au Petit Le Mans. Donc je pense que Porsche et Toyota, ce sera autre chose qui peut donner une bataille époustouflante. Oui, ça aurait été un plus avec Audi, mais je pense que cela reste fort. »
« J’ai vécu la chose en tant que pilote de course » souligne l’Ecossais. « J’ai été affecté à trois reprises de la même manière que cela affecte les pilotes Audi en FIA WEC. Je l’ai aussi vécu l’année dernière avec Harry Tincknell et le programme Nissan. Je ne suis pas totalement naïf sur le fait que cela peut arriver. Audi a été impliqué dans les courses de voitures de sport au Mans plus longtemps que la plupart des carrières des pilotes de voitures de sport. Ils ont été là très longtemps. J’ai couru pour Porsche en 1998 et j’ai vécu cela deux fois quand ils sont partis en 1998 et encore en 1999. Ils sont revenus en prototype il y a seulement quelques années avec un grand écart entre les deux. Dans le même temps, Toyota est aussi parti fin 1999 avant de revenir après une période Formule 1 où Audi est resté. »