Si la catégorie LM P1 reste le terrain de jeu de Michelin, la catégorie LM P2 est dominée par Dunlop, tout comme le LM P1 privé. Depuis le début de saison, le manufacturier est venu jouer dans la cour de la firme clermontoise en GTE avec Aston Martin Racing. L’hiver va être studieux chez Dunlop qui met la touche finale à sa gamme 2017 qui va connaître un gros changement en LM P2 compte tenu de l’arrivée des nouvelles autos. Nous avons fait le point sur le dossier avec Jean-Félix Bazelin, en charge de la compétition chez Dunlop.
Les nouvelles règles LM P2 imposent une refonte de la gamme ?
« Beaucoup de choses diffèrent. L’équilibre des autos est différent et il faut faire face à 15% de puissance supplémentaire, ce qui n’est pas rien. Il nous reste encore beaucoup de travail de développement à effectuer. Les premiers pneus ont pris la piste à Bahrain fin 2015 afin d’avoir une première idée. Un test a ensuite été organisé aux Etats-Unis l’été dernier avec une auto développant 700 chevaux. Nous allons maintenant mettre en place un test à Sebring en décembre avec les quatre constructeurs de châssis pour valider la gamme 2017. A l’heure actuelle, nous avons plus de données de la Ligier JS P217 car c’est elle qui a bouclé le plus de kilomètres. »
Pourquoi aller rouler à Sebring ?
« Le tracé de Sebring est représentatif de beaucoup de choses avec un bon revêtement et un nettement moins bon. On y trouve des virages rapides et des moins rapides. Nous avons constaté l’efficacité du circuit de Sebring lors de nos essais avec BMW il y a quelques années. De plus, rouler en Floride en décembre nous garantit une météo clémente, ce qui n’est pas le cas en Europe. Les constructeurs de châssis ont eux aussi un intérêt à aller rouler aux Etats-Unis. »
La confiance est de mise sur le nombre d’équipes en Dunlop la saison prochaine ?
« Nous poursuivrons notre présence en European Le Mans Series et FIA WEC. Dans les deux championnats, j’espère bien que nous aurons la moitié du plateau. 2017 va permettre de redistribuer les cartes car tout le monde part de zéro. »
Déçu du peu de concurrents en LM P1 privé ?
« Certes, le nombre de concurrents est faible, mais nous avons appris beaucoup de choses. Il n’y a pas le moindre regret à avoir relevé le défi. La catégorie permet de poursuivre le développement durant l’année et nous avons encore des idées pour le futur. Dunlop a l’envie d’être là en 2018. »
La catégorie GTE a beaucoup occupé Dunlop depuis l’hiver dernier ?
« Nos développeurs ont beaucoup travaillé et les pneus ont progressé. Il nous fallait rattraper trois ans d’absence. La question que l’on doit se poser est de savoir quelle est l’implication des pneus dans un processus de BOP. Pas facile de donner une réponse… Il nous reste maintenant à travailler pour être compétitif sur tous les circuits, sous la pluie et sur des basses températures. Il faut aussi rendre le pneu efficace plus rapidement. »
Dunlop est impliqué dans le programme BMW officiel ?
« Des discussions sont en cours mais rien n’est décidé. »
Il y a une volonté d’être présent en LM P3 ?
« La catégorie LM P3 est arrivée au moment où nous changions d’usine. Au début, c’était des pneus de Porsche Cup et nous n’avions pas la dimension. Aujourd’hui, le LM P3 nous intéresse. Nous avons terminé le transfert d’usine et nous avons le pneu correspondant. Il faut maintenant trouver le championnat et travailler en fonction des appels d’offres. »
Dunlop poursuit son implication en GT3 ?
« Le VLN est un gros morceau pour Dunlop. Là aussi, les règles doivent évoluer où il est fort possible que l’on doive rendre le produit commercial. »