Entre deux manches du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA chez Baxi DC Racing Alpine, David Cheng et Ho-Pin Tung sont de retour en Asian Le Mans Series. Titrés l’année passée en LM P3, le tandem est séparé cette saison, le premier roulant en LM P3, le second en LM P2. Pour cette campagne asiatique 2016/2017, les deux compères roulent sous la bannière du Jackie Chan DC Racing avec à sa tête Rémy Brouard, qui connaît bien le marché asiatique pour avoir contribué au lancement de l’Asian Le Mans Series il y a quelques années du temps où il officiait à l’ACO. A une semaine du rendez-vous crucial de Shanghai où Jackie Chan donnera le départ, le team principal du Jackie Chan DC Racing est revenu avec nous sur l’importance de l’Asian Le Mans Series et la première saison du team en FIA WEC sous les couleurs Alpine.

Que retenir du FIA WEC à une semaine de Shanghai ?

“Pour toute l’équipe, la saison est très positive compte tenu d’un environnement très pointu. Nous roulons dans une équipe de pointe qui gagne. Il n’y a aucune question à se poser sur le matériel et les hommes. Le seul bémol est que l’on donne trop de pression aux pilotes Silver dans le championnat. Pourquoi rajouter cette pression supplémentaire à disputer la qualification ?”

Les partenaires asiatiques sont satisfaits ?

“Le FIA WEC commence à prendre en Chine. Cependant, c’est important d’avoir des partenaires mondiaux pour absorber le coût d’une saison. La venue de Jackie Chan aux 24 Heures du Mans a été un gros buzz, d’autant plus que plusieurs acteurs connus mondialement étaient là. C’était une chance d’en avoir autant. L’ouverture sur les people est bonne. Jackie a été reçu comme une vraie personnalité dans la Sarthe. Comme tous les Chinois, il veut que l’on gagne des courses. Pour cela, il faut réunir le budget avec une bonne équipe, ce qui est le cas. Il y a forcément la pression sur les résultats.”

L’identité du team change de nom pour l’Asian Le Mans Series, mais pas en FIA WEC…

“Dorénavant, l’écurie s’appelle Jackie Chan DC Racing. En FIA WEC, ce n’est pas possible de changer un nom en cours de saison. C’est notre premier championnat sous cette étiquette. J’espère maintenant que nous allons briller en Asie avec l’envie de décrocher une deuxième invitation pour les 24 Heures du Mans si la première auto roule en FIA WEC. le David Cheng Racing a gagné en Asian Le Mans Sprint Cup, en Asian Le Mans Series et au Road To Le Mans avec Yvan Muller Racing. Pour une nouvelle équipe, c’est très positif.”

L’idée est de mettre deux LM P2 en FIA WEC la saison prochaine ?

“Pour cela, il faut réunir un budget conséquent. Pourquoi pas en mettre une en FIA WEC et l’autre en Asian Le Mans Series avec Le Mans au programme. La suite dépendra en partie des résultats de fin de l’année. La pression en Chine dans une semaine va être importante. Il faut aussi surveiller les équipages qui sont formés autour d’un Silver. L’esprit du LM P2 qui est de tourner autour d’un gentleman est dur à tenir. Actuellement, c’est plus axé sur un jeune qui vient de la monoplace. Cela peut changer la physionomie de la grille LM P2 en 2017. Les nouvelles autos vont très vite et il va falloir être capable de les emmener. Est-ce que cela ne va pas mettre les gentlemen en difficulté ?”

2017 passera à nouveau par Alpine ?

“L’idée est bien de poursuivre avec eux pour la partie LM P2. L’objectif de départ était de prendre part à l’Asian Le Mans Series avec Alpine, mais d’un point de vie logistique, c’était tout simplement impossible. La seule solution était de prendre cette ORECA 03R qui a encore un bon coup à jouer. Le châssis est celui qui a roulé l’an passé sous les couleurs Jagonya Ayam et qui vient de chez Sébastien Loeb Racing. Nous louerons la Ligier JS P3 pour l’Asian Le Mans Sprint Cup.”

Vu que Jackie Chan est une star aux Etats-Unis, peut-on envisager un programme américain ?

“Tout est possible. Jackie est très connu sur place et David a fait une partie de sa carrière aux Etats-Unis. De plus, le championnat est attrayant.”

Quel est votre regard sur l’Asian Le Mans Series ?

“Il y a encore quatre ans, tout le monde pensait que c’était un championnat mort-né et qu’il ne fallait pas insister. C’est tout à l’honneur de l’ACO d’avoir poursuivi. Le championnat a sa place et sa légitimité. C’est une vraie série hivernale qui doit se passer entre novembre et février. Il y a le succès du GT, mais le LM P prend de l’ampleur. Les LM P2 actuelles vont avoir une seconde vie. C’est une vraie réussite et bravo à toute l’équipe de l’Asian Le Mans Series de proposer un produit attrayant et qui ne demande qu’à se développer. Clearwater Racing est venu au Mans, AAI également et Absolute compte bien être là dans le futur. Les Asiatiques ont envie d’aller au Mans sachant que l’Asian Le Mans Series est bien un championnat à part entière.”