Il y a tout juste un an, Eric Trouillet faisait ses premiers pas en European Le Mans Series au volant d’une Ligier JS P3 du Graff ici-même à Estoril. Un an plus tard, le gentleman driver est en passe de décrocher la place de vice-champion en compagnie de Paul Petit et Enzo Guibbert. Le double programme ELMS/VdeV a permis à Eric Trouillet de gagner en maturité au volant d’un prototype après l’école CN. La prochaine étape pourrait bien passer par le LM P2, sans pour autant brûler les étapes.
“Je n’ai aucun regret à avoir fait le choix du LM P3″ nous a confié Eric Trouillet. “C’était la chose à faire pour un gentleman driver comme moi. Le produit est parfait pour s’acclimater à un championnat international qui permet de mettre un pied dans une série labellisée Le Mans. Quand on roule dans un prototype en endurance, l’aboutissement reste les 24 Heures du Mans. J’estime avoir encore une marge de progression, notamment dans toutes les parties rapides où il faut ressentir les effets de l’aéro. Il faut y aller centimètre par centimètre. Un gentleman est obligé de se construire.”
Chef d’entreprise la semaine, Eric Trouillet change de costume le week-end pour endosser la combinaison de pilote. Entre Porsche Carrera Cup France, Blancpain Endurance Cup, VdeV Endurance Series, le Parisien est passé par différentes disciplines et le LM P3 lui sert de transition pour passer à l’étape supérieure : “Mon objectif reste le LM P2 et le P3 est la marche parfaite pour y accéder après avoir fait ses gammes en CN. Le pilotage d’une CN est parfait pour apprendre le fonctionnement de l’aéro. Il faut aussi gérer son effort, les pneus et la consommation. Le trafic s’appréhende différemment.”
Depuis ses débuts en compétition, Eric Trouillet reste fidèle au Graff de Pascal Rauturier et il n’y a pas de raison que les choses changent à l’avenir : “Graff a grandi depuis la reprise de l’équipe par Pascal et l’équipe a aussi fait grandir ses pilotes. Il n’y a pas de secret, le travail paie. Le team se donne des objectifs atteignables. Pascal a beaucoup aidé à devenir ce que je suis en tant que pilote. Il est amené à calmer les objectifs et pondéré les choses. J’ai maintenant hâte de tester la LM P2.”
Graff a fait l’acquisition d’une ORECA 07 pour un programme ELMS avec une présence aux 24 Heures du Mans si le Comité de Sélection retient l’équipe francilienne. “Je vais tester la LM P2 afin de mesurer le travail qui reste à faire pour être compétitif” souligne Eric Trouillet. “Si je ne me sens pas prêt, je repartirai sur un programme LM P3. Aujourd’hui, la logique veut que je poursuive en LM P3 en me préparant à la catégorie LM P2 avec des essais.”
Il n’est pas question d’un point de vue réglementaire que la catégorie LM P2 soit divisée en deux avec du P2 Pro et du P2 Am, ce que regrette Eric Trouillet : “S’il y avait du vrai P2 Am, cela permettrait de passer en P2 plus rapidement. Un gentleman a besoin de pouvoir se comparer à d’autres pilotes du même niveau. C’est en partie pour cela que le LM P3 fonctionne aussi bien. Le Bronze d’aujourd’hui n’est plus le Bronze d’il y dix ans. Le pur gentleman reste en GT avec des autos qui disposent d’aides au pilotage. De nos jours, il y a le Bronze et le Bronze +. Pourquoi pas voir des associations Bronze/Bronze/Gold ou Silver/Silver/Gold en LM P2… Selon moi, il y a un vrai potentiel pour du P2 typé gentleman, même avec les nouvelles LMP2. Il faut offrir une solution aux gens qui sont en LM P3.”