Pilote complet s’il en est, Olivier Pla s’est offert le Petit Le Mans sur la Ligier JS P2 du Michael Shank Racing en compagnie de Ozz Negri et John Pew. Si le Français fait partie des pilotes de pointe partout où il passe, sa saison 2016 a connu jusqu’à présent quelques couacs bien indépendants de sa volonté. Son succès en Georgie est une juste récompense pour celui a découvert les courses américaines à Road Atlanta il y a maintenant 8 ans. En fin de semaine, il retrouvera le baquet de la Ford GT en FIA WEC avant de prendre la direction d’Estoril pour la finale European Le Mans Series chez Krohn Racing. En parallèle, Olivier Pla reste fidèle à Onroak Automotive où il amène toute son expérience pour le développement de la Ligier JS P217. Entretien avec l’un des pilotes incontournables de la discipline qui compte bien poursuivre sur sa lancée du Petit Le Mans en FIA WEC.

Avant de revenir sur la victoire au Petit Le Mans, tout a débuté aux Etats-Unis ici-même à Road Atlanta…

« (sourire). Oui et mes premiers pas sur le continent américain remontent déjà à 2008 sur une Ginetta-Zytek. Je roulais en Europe pour le compte du Quifel ASM et fin 2008, l’écurie portugaise cherchait à acheter une nouvelle auto. Ils m’ont demandé de prendre part à un test à Snetterton qui s’est bien déroulé. Je partageais les essais avec Danny Watts avec qui le courant est de suite passé. LNT m’a alors demandé de faire une pige au Petit Le Mans et j’en garde un très bon souvenir. J’ai découvert une ambiance totalement différente de l’Europe avec un circuit assez incroyable pour un pilote européen. On était loin d’un tracé aseptisé. La concurrence était rude car il fallait faire face aux Peugeot, Acura et Porsche RS Spyder. Il nous manquait de la vitesse max mais le rythme était bon. »

Ce succès au Petit Le Mans était attendu…

« Je ne peux pas nier qu’il fait du bien. La course s’est déroulée sans le moindre accroc. J’avais besoin de faire un week-end parfait. Aussi bien à Daytona qu’à Sebring, nous avions une bonne auto mais qui n’était pas toujours évidente à piloter. C’était aussi le cas à Watkins Glen. Au Petit Le Mans, l’équipe est de suite allée dans la bonne direction. La voiture était très bien dans le trafic. Cette victoire est une juste récompense pour tout le travail fourni par l’équipe. A Daytona et Sebring, nous avions également une auto pour gagner. »

L’équilibre entre les différents châssis était bon ?

« La Ligier JS P2 a perdu 10 kg depuis Austin, ce qui est positif pour lutter face aux Mazda. L’écart entre les deux est tout de même de 60 kg. C’était moins un problème à Watkins Glen. Lors des tours clairs avec des pneus frais, nous étions dans le bon rythme face aux DP. C’était un peu plus compliqué en fin de relais compte tenu du couple des DP. A Road Atlanta, le trafic est toujours compliqué à gérer et j’avais en mémoire l’édition 2011 avec OAK Racing et 55 autos en piste. Là, nous étions moins de 40. »

Le Michael Shank Racing a mis en place la stratégie parfaite ?

« Tout a été parfaitement géré et maîtrisé par l’équipe. John (Pew) a vite compris que l’on pouvait s’imposer et il a préféré se sacrifier en fin de course. Il fallait cette victoire pour récompenser tout le monde. Nous avons tout de même connu un petit accroc au moment où une Porsche a voulu s’arrêter un peu tard dans les stands. Par chance, il n’y a eu qu’un tête à queue. Dans les 30 dernières minutes, il a aussi fallu gérer un petit souci de pression d’essence. C’est une très belle satisfaction d’avoir pu gagner Petit Le Mans qui fait partie des grandes courses américaines avec Daytona et Sebring. »

Place maintenant au FIA WEC. Il reste trois courses pour retrouver des couleurs…

« J’espère bien poursuivre sur la lancée de Petit Le Mans et tous les ingrédients sont là pour le faire. Nous avons le rythme pour lutter avec Ferrari. Depuis Le Mans, nous avons connu quelques pépins qui ont coûté à chaque fois un bon résultat. Je suis confiant pour que tout rentre dans l’ordre avant la fin de saison. Je ne suis pas encore un vrai spécialiste du GT mais je prends beaucoup de plaisir à rouler dans la Ford GT. »

Comment se passe l’entente avec Stefan (Mücke) ?

« Tout se passe pour le mieux. Stefan est d’une simplicité extrême. Nous avons un style de pilotage identique et ce qui plaît à l’un plaît à l’autre. C’est un gros atout et il n’y aucun problème d’ego entre nous. On travaille de concert pour faire gagner la Ford GT. »

Le développement de la Ligier JS P217 se passe bien ?

« Les premiers essais se sont bien déroulés. Je suis persuadé que l’auto a un gros potentiel. Le feeling est bon et la JS P217 est tout sauf une JS P2 upgradée. C’est une vraie nouvelle auto… »