Le retrait d’une des deux Rebellion R-One pour la fin de saison avait tiré la sonnette d’alarme d’une classe LM P1 privée déjà bien terne. Il est bien loin le temps d’un Henri Pescarolo qui pouvait espérer faire chuter l’ogre Audi. Avec le passage de l’équipe suisse en LM P2 la saison prochaine, la classe LM P1 devrait se limiter à un cavalier seul du ByKolles Racing qui roulera contre lui-même.
Le nouveau règlement, arrivé tardivement, n’a pas permis de faire venir de nouvelles équipes pour 2017, tout reposant sur 2018. Maintenant, la question est de savoir qui va se risquer à dépenser beaucoup d’argent pour venir jouer les seconds couteaux surtout quand on sait que les LM P2 vont disposer de 100 chevaux supplémentaires. “Les nouvelles LM P2 vont tourner dans les mêmes chronos que ce que j’ai connu avec l’ORECA 01 LM P1″ nous confiait Olivier Panis. C’est dire le step en avant des LM P2 de dernière génération.
Le Rebellion Racing a donc tranché en allant en LM P2, et ironie du sort, c’est peut-être l’équipe suisse, qui sans le vouloir, va mettre un terme à cette classe LM P1 privée qui a toujours eu du mal à exister. Onroak Automotive y pense sans pouvoir appuyer sur le bouton vert, Strakka Racing devrait relever d’autres challenges, Alpine a décliné et ByKolles fait face à des incendies fréquents. Pourtant, on devrait revoir la CLM P1/01 la saison prochaine en FIA WEC, comme l’a précisé Boris Bermes à Sportscar365 : “C’est dommage que Rebellion stoppe son programme, mais cette nouvelle ne met pas un terme à nos plans. Certaines questions doivent toutefois être traitées. Y aura-t-il encore un classement pour les équipes privées ? Nous avons également besoin de savoir si une cérémonie de podium aura lieu. Compte tenu de l’intérêt de privés pour 2018, il est important de garder attrayant le LM P1 privé l’année prochaine.”
Pour ce qui est du Rebellion Racing, tout n’est pas encore finalisé. Contacté par nos soins, l’écurie suisse ne souhaite pas encore communiquer son châssis pour 2017, ni même le championnat et les pilotes. On ne sait pas non plus si l’engagement se fera avec la structure de Bart Hayden. N’oublions pas que Rebellion s’est rapproché du Thiriet by TDS Racing, l’équipe qui domine l’ELMS cette année. L’idée d’un retour aux Etats-Unis n’est pas à exclure non plus.
De 2,5 secondes au tour en 2011, l’écart avec les LM P1 hybrides est grimpé à 7,5 secondes, soit un handicap de 11 à 15 tours sur une course de 6 heures. Il a été décidé pour 2017 d’augmenter la corde et la largeur de l’aileron arrière des LM P1 privées, d’augmenter la largeur de la partie avant de la carrosserie, d’abaisser le poids à 830 kg, un seul débitmètre de carburant, suppression du couplemètre, pas de limitation du nombre de moteurs ni de la cylindrée du moteur. Un DRS reste à l’étude pour 2018. Le Rebellion Racing devait donc engager des frais supplémentaires pour mettre à niveau sa R-One, ce qui ne sera finalement pas le cas.