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Frédéric Vasseur (Renault Sport Racing) : “On a besoin d’un catalyseur”

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En juillet 2014, Frédéric Vasseur nous recevait à Spa-Francorchamps avec la casquette de patron de ART Grand Prix pour nous parler de GT3 aux 24 Heures. Deux ans plus tard, c’est avec la chemise de Renault Sport F1 qu’il nous a reçu dans le cadre de l’European Le Mans Series où il est présent pour suivre l’évolution de la Formule Renault 2.0 et du Renault Sport Trophy. Les passionnés d’Endurance que vous êtes sont sans aucun doute passionnés de sport automobile en général et c’est donc une discussion monoplace que nous avons eu avec Frédéric Vasseur, directeur de Renault Sport Racing.

Suivre les jeunes qui roulent en Formule Renault est important ?

« Le projet de Renault est bien de construire quelque chose avec les pilotes. L’engagement de la marque est sur le long terme et c’est important pour le futur de porter beaucoup d’attention aux séries labellisées Renault. On a besoin d’un catalyseur. Les jeunes qui jouent les premiers rôles aujourd’hui sont les stars de demain. On discute forcément avec les pilotes qui évoluent en Formule Renault. Ils sont d’ailleurs venus à Enstone pour découvrir le monde de la F1. »

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Les temps ont changé avec des pilotes qui arrivent de plus en plus jeunes en Formule 1…

« Le niveau entre les différentes séries et la F1 s’est resserré. La transition est plus facile qu’il y a 20 ans. Il y a un rehaussement des catégories inférieures. L’un des éléments clés d’un pilote de F1 est de savoir faire fonctionner les pneumatiques. C’est la même chose en GP2 Series et GP3 Series. Un championnat comme la Formule Renault doit rester une formule de détection de jeunes pilotes. Un jeune est surpris par la performance d’une F1 sur les quatre premiers tours. Le gros step reste la gestion du pneu. »

Tous les jeunes n’arrivent pas jusqu’en F1. L’Endurance devient de plus en plus un débouché ?

« Les gamins qui débutent en karting rêvent tous de Formule 1 et c’est bien logique. Ils veulent tous être des Champions du Monde sauf qu’il n’y en a qu’un par an. La sélection est plus que drastique. Il faut donc trouver des débouchés. L’Endurance fait partie des voies. Si je prends l’exemple de ART Grand Prix, on l’a vécu avec Loïc Duval ou Nicolas Lapierre pour ne citer qu’eux. Ils avaient tous les deux clairement leur place en F1. »

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Revoir un Championnat de France de Formule Renault est réalisable ?

« Au début des années 90, on comptait 25 à 30 Formule Renault. Idem en Formule Ford et Formule 3, ce qui fait un total d’environ 75 monoplaces. Aujourd’hui, il y a dix pilotes qui sortent du lot. Ce qui est vrai pour la France l’est pour les autres pays. Il y a moins d’argent et on internationalise le tout. La F3 est devenue internationale. Je ne pense que ce soit réaliste de revoir un championnat de FR en France. Rajouter des championnats n’est pas forcément une solution intelligente. Il faut maintenir des budgets raisonnables. La FFSA Academy a un rôle à jouer car elle propose un championnat à un coût abordable. C’est une très bonne formule d’accession. Notre intérêt est de préparer l’avenir en prenant des pilotes très tôt comme le fait Red Bull depuis des années. »

Robert Kubica roule ce week-end à Spa en Renault Sport Trophy. C’est comme qui dirait un retour à la maison…

« On a une bonne relation professionnelle avec Robert. Ce n’est pas un secret qu’il est venu tester le simulateur F1 à Enstone pour avoir son retour. »

AUTO -  RENAULT SPORT SERIES  SPA 2016

La Renault Sport R.S.01 donne satisfaction ?

« La voiture est à deux ou trois secondes d’une auto du DTM et on met des gentlemen derrière le volant. Renault Sport R.S.01 est une auto exceptionnelle. L’autre partie du rêve est de voir des pilotes professionnels rouler avec des gentlemen. Il faut que les pilotes prennent du plaisir. Tout le monde sait que la voiture est exceptionnelle en performance pure. Il faut maintenant la faire accepter dans d’autres évènements. Elle est plus rapide qu’une GT3 pour un prix inférieur. On réfléchit à comment aider les équipes qui veulent faire autre chose avec le produit. »

Renault pourrait s’investir un peu plus chez Alpine ?

« Le lien entre Renault Sport et Alpine existe. On suit de près ce qui se passe. Alpine a une activité séparée de Renault F1. Nous apporterons un soutien si on fait appel à nos services. »

Que retenir des débuts de Renault F1 ?

« En reprenant Lotus le 19 décembre, on savait de tout façon que 2016 serait compliqué. Le retard à combler était énorme. Les premiers essais ont débuté sept ou huit semaines plus tard. Nous avons roulé à Barcelone avec une auto datant de 2015 avec un moteur à installer. C’est un vrai exploit de toute l’équipe technique. On sa su très tôt qu’il fallait se concentrer sur 2017 et cela passe par une restructuration de l’équipe. De 570 personnes, l’effectif passe à 650 pour 2017. Le travail sur la piste ne peut pas payer la semaine suivante. Si on recrute un directeur technique en juin 2016, il ne peut officier qu’un an plus tard, donc il prépare la voiture 2018. »

Le règlement 2017 va modifier la donne ?

« Les nouvelles règles ne redistribuent pas totalement les cartes. Elles favorisent les structures déjà bien en place. »

 

 

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