FIA World Endurance Championship

Pipo Derani, l’ascension d’un prodige

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Vainqueur des 24 Heures de Daytona et des 12 Heures de Sebring, le Brésilien de 22 ans s’impose comme l’une des valeurs montantes en LM P2. Retour sur l’itinéraire de ce brillant conquérant.

Impossible d’échapper à son destin. Il était écrit, dès sa naissance, que Luis Felipe « Pipo » Derani, aujourd’hui âgé de 22 ans, consacre sa vie au sport automobile. Né à Sao Paulo, le jeune prodige s’inscrit dans les pas de son père, Walter, habitué des circuits en Amérique latine, et dans une tradition brésilienne ancrée et passionnée. « Au Brésil, tous les enfants rêvent de conduire sur des circuits, moi peut-être un peu plus » confie-t-il avec modestie. « Le souvenir d’Ayrton Senna reste puissant chez nous, même pour la nouvelle génération. »

Cette passion, il l’a partage dès l’âge de 10 ans sur les pistes de karting brésiliennes. Puis, « Pipo », quitte le pays pour s’aguerrir sur le Vieux continent. Il a 16 ans, participe aux côtés de Kevin Magnussen au championnat allemand de Formule 3 avant de concourir à la version anglaise, là où Emerson Fittipaldi, Nelson Piquet et bien sûr Ayrton Senna ont brillé. Pour Derani, l’adaptation est rude, brutale. « Quand on arrive en Europe, on abandonne tout : la famille, la nourriture, la météo… On se retrouve au Royaume-Uni, c’est impossible de faire tout le temps des allers-retours avec la maison. »

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« Donner tout ce qu’on a »

Pourtant, sur la piste, le jeune brésilien s’illustre. Il monte sur le podium à une reprise lors de sa première saison, avant de s’imposer l’année suivante à Oulton Park et à Brands Hatchs.

« Pipo » Derani ne compte pas ses efforts, lui qui, ensuite, pilotera en Formule 2 Euro Series (2012) puis en Toyota Racing Series (2013). Mieux, ces saisons loin du domicile familial l’endurcissent et façonnent le pilote qu’il est devenu.  « Quand on se retrouve tout seul pendant une longue période, il faut faire le nécessaire pour que ça fonctionne et donner tout ce qu’on a. Je suis très heureux d’avoir eu l’opportunité de courir en Europe et je pense que c’est ce qui fait de moi un meilleur pilote. »

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« Pipo » Derani se jette dans le grand bain de l’Endurance en 2014, en ELMS. Il participe à deux courses (au Castellet et à Estoril) avec l’écurie irlandaise Murphy Prototypes, où a également évolué le Néo-Zélandais Brendon Hartley. L’année suivante, l’ascension continue : le Brésilien concourt en LM P2, la première de ses deux saisons dans la catégorie. L’an dernier, sous les couleurs de G-Drive, il monte sur la 2e place du podium à Spa-Francorchamps.

« Les places sont plus chères en LM P1 qu’en F1 »

2016 aura des allures de consécration, au volant de la Ligier JS P2-Honda de Tequila Patron. Derani remporte ainsi les 12 Heures de Sebring et les 24 Heures de Daytona. « Ce sont de belles victoires, c’est indéniable, mais il faut surtout rendre hommage à l’équipe, explique-t-il. Du bureau d’étude au garage, ils ont fait vraiment un travail parfait. Le job du pilote finalement, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ».

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Pourtant, « Pipo » Derani s’est fait remarquer dans le paddock et de nombreux observateurs lui prédisent un avenir en LM P1. « Forcément, c’est un rêve. Mais les places sont chères en LMP1, plus qu’en Formule 1 ! Il faut que je continue à faire du mieux possible et on verra ce que l’avenir me réserve ».

Un changement de pneumatique stratégique

Avant de penser à l’avenir, il y a cette saison à terminer et, pourquoi pas hisser le team Extreme Speed Motorsport sur le podium du championnat. Avec quatre podiums en cinq courses, l’écurie a décidé d’effectuer un changement radical avant les 6 Heures de Nürburgring : changer de fournisseur de pneumatiques, et accorder sa confiance à Michelin. « Nous voulions améliorer nos performances globales et la meilleure des solutions, c’était de changer de pneumatiques, raconte Derani. C’était un peu expérimental puisque ça change la façon de conduire mais aussi de régler la voiture. On a bossé dur et ça commence à payer. »

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La voiture n°31 s’est ainsi hissée à la troisième place au Nürburgring. A Mexico, où il concourrait pour la première fois, devant des membres de sa famille, Derani et ses coéquipiers (Ryan Dalziel et Chris Cumming), 10e des qualifications, ont terminé la course à la 3e place chez les LM P2. L’apprentissage se poursuit mais une chose est sûr : Derani n’est pas prêt d’arrêter son ascension.

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