Avec deux victoires en trois manches FIA WEC, Signatech-Alpine arrive aux commandes du Trophée Endurance FIA des Pilotes LM P2 au Nürburgring. Nicolas Lapierre, Gustavo Menezes et Stéphane Richelmi comptent bien garder le leadership avant d’attaquer les manches lointaines. Sur la seconde Alpine A460, Ho-Pin Tung, David Cheng et Neslon Panciatici espèrent quant à eux faire briller les couleurs chinoises. Entre saison 2016 et les réflexions sur 2017, Philippe Sinault s’attend à un été assez chargé sachant que la période post Le Mans n’a pas été de tout repos.
Avec du recul, cette victoire aux 24 Heures du Mans est incroyable…
“Il aurait été difficile de faire mieux. Plusieurs éléments ont fait que nous n’avons pas été dans les positions de tête en début de course. Tout le monde s’est dit que le choix le plus judicieux était de passer des gommes ‘wet’ aux intermédiaires. Dans notre cas, on a regardé à passer directement en slicks pour éviter de perdre du temps à passer les intermédiaires. Quand nous sommes rentrés, la Corvette était dans le stand contigu du notre. Le changement de pilote sur la C7.R n’était pas prévu, ce qui a obligé notre équipe à mettre l’auto sur les planches pour la manoeuvrer. Résultat, 40 secondes perdues. Lors d’un safety-car, nous avons perdu 30s si bien que l’on s’est retrouvé avec 1mn de retard le samedi soir à 19h. Le seul souci a été une surchauffe moteur mais qui a été réglée. Malheureusement, l’autre Alpine n’a pas connu la même réussite.”
Place maintenant au FIA WEC…
“Il y a beaucoup d’adversaires dangereux et pas un seul ne sort du lot. Il faut se méfier de tout le monde. C’est comme si deux championnats étaient organisés. Il faut que la #35 soit récompensée de son niveau de performance.”
La #35 qui roule sous bannière chinoise pourrait rouler en Asian Le Mans Series ?
“C’est la volonté de nos pilotes asiatiques. Alpine est une belle plate-forme pour l’Asie. Il faut gérer le timing entre Zhuhai et le FIA WEC de Shanghai qui n’est qu’une semaine plus tard. Faire rouler l’Alpine A450b fait partie des discussions mais il faudrait remettre l’auto à neuf pour cela. Notre priorité reste clairement le FIA WEC. Nous irons donc en Asian Le Mans Series si cela ne met pas en péril le FIA WEC.”
2017 est déjà en préparation ?
“Le résultat du Mans est un bon accélérateur pour préparer l’avenir et nous entrons dans une période où on commence à discuter. Faire passer nos deux châssis d’origine ORECA à la réglementation 2017 est dans la logique des choses. L’objectif est clairement de poursuivre en FIA WEC car nos ambitions sont internationales.”
Un retour dans le giron Michelin est possible ?
“Nous sommes satisfaits de notre collaboration avec Dunlop. Comme toute équipe, on regarde ce qui se fait sachant que le curseur reste la performance. C’était un crève coeur pour nous de quitter Michelin en 2014. La bonne nouvelle este que les deux manufacturiers sont dans la course pour la victoire.”
On parle d’une possible suppression de la catégorisation de pilotes en FIA WEC en LM P2. Quel est votre avis sur le sujet ?
“La question a le mérite d’être posée. C’est un problème artificiel sur le plan du sport. Aujourd’hui, le but est de trouver le meilleur Silver. Si la catégorisation n’existe plus, que fera le Silver ? Cela peut changer le business modèle. Il faudra donc trouver le meilleur Gold qu’il faudra en plus payer. Je pense que ce changement n’est pas envisageable en ELMS. Le LM P2 n’a jamais aussi bien fonctionné et le vrai problème du LM P2 reste le dépassement des GT, ce qui ne devrait plus être un souci l’année prochaine avec des LM P2 plus puissantes.”
Votre châssis pour 2017 pourra s’appeler de nouveau Alpine ?
“On verra en fonction de ce que décide le législateur. Il faudra avoir une LMP2 qui provient de l’un des quatre constructeurs sélectionnés. Même si nous avons une auto qui porte le nom d’Alpine, l’esprit est respecté car cela ne nous donne aucun avantage technologique.”