Après avoir oeuvré en LM P2, ADESS AG a décidé de diversifier ses activités en relevant le challenge LM P3. L’ADESS-03 LM P3 est actuellement la seule vraie alternative à la Ligier JS P3. Plusieurs modèles ont roulé en Asian Le Mans Series et c’est maintenant les Etats-Unis qui intéressent ADESS et Stéphane Chosse, concepteur de l’auto, sans oublier les autres marchés. Toutefois, le constructeur allemand a une oreille attentive sur ce qui se passe dans le monde de l’Endurance, notamment le LM P1 privé.

Quel est le bilan un an après avoir lancé la construction des ADESS-03 LM P3 ?

Stéphane Chosse : « Nous avons débuté en juillet 2015 et nous montons actuellement le châssis #08. Une auto est en construction pour les Etats-Unis, une pour l’Asie et une pour l’Europe. Les débuts n’ont pas été faciles avec un manque de fiabilité. On comble ce handicap petit à petit. La décision de ne pas rouler en Europe a été prise début janvier et avec du recul, je pense que c’était judicieux. Sur le plan financier, la catégorie LM P3 n’est pas simple même si je persiste à penser qu’elle est promise à un bel avenir. Il faut juste bien s’assurer que tout le monde s’en sorte. Le produit est compétitif.  Il faut juste s’assurer de bien prendre en compte les coûts, notamment sur les à côtés. Le prix de la voiture est plafonné de même que celui des pièces. En plus des clients traditionnels, je suis satisfait d’avoir des projets en cours basés sur l’ADESS-03. »

Le prochain marché est les Etats-Unis ?

« Comme les autres constructeurs, ADESS AG est dans l’attente de voir ce que l’on va pouvoir mettre en place sur le continent américain. L’objectif était d’avoir au moins une auto d’ici l’automne, ce qui je pense sera le cas. Nous avons trouvé avec ANSA Motorsport le partenaire idéal. La structure basée dans la banlieue de Miami a un vrai pool de pilotes potentiellement intéressé par le produit LM P3. Rien n’est encore décidé sur le championnat qui accueillera les LM P3 car l’IMSA se donne du temps avant de prendre une décision. »

Le marché européen n’est pas oublié ?

« En 2017, nous allons clairement nous concentrer sur l’Europe où on espère avoir plusieurs autos. L’Asie sera également au programme avec au moins deux autos en Asian Le Mans Series. »

ADESS ne sera pas présent en LM P2 du fait d’un marché limité à quatre constructeurs. La classe LM P1 privée fait partie des réflexions ?

« ADESS AG n’a pas de licence LM P2. La catégorie est très belle et relevée. A titre personnel, avoir plusieurs moteurs aurait été plus intéressant. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Si comme en LM P3 le marché pouvait s’ouvrir à un constructeur supplémentaire, alors nous étudierons la chose. ADESS doit donc passer à autre chose à court terme. La piste privilégiée reste le LM P1 privé. On garde un oeil sur la catégorie. On attend les règles finales afin de voir si ADESS y trouve un intérêt technologique. Ce qui est sûr, c’est que c’est trop tard pour 2017. Le plateau actuel est composé de trois autos. Avoir deux classes est une bonne chose. Il y a toujours eu des Courage, des Pescarolo ou des Strakka. Avoir sa propre auto et choisir son moteur est intéressant même si le marché n’est pas très important pour un motoriste. Si on peut séduire des partenaires, alors nous irons. Pour rouler en 2018, il faudra prendre la décision d’ici la fin de l’année. »

ADESS AG a vocation à devenir une écurie de course ?

« Non. Il faut déjà que partions d’une feuille blanche pour un tel projet. Démarrer un tel programme demande beaucoup de moyens. Avoir une coque plus sûre en 2018 est un argument supplémentaire pour relever le défi. »