A quelques jours du départ des 24 Heures 2016, Jan Magnussen -quatre fois vainqueur en GT avec Corvette- a donné quelques réflexions sur la course :

Jan, êtes-vous satisfaits du meilleur chrono de la Corvette n°63 lors de la Journée Test ?

« Oui, ce furent de très bons essais. Je pense que nous avons passé en revue la majeure partie des points que nous avions prévus. La balance de la voiture a été agréable d’entrée et nous avons pu nous adapter aux conditions de piste du mieux que nous avons pu. Ricky est monté à bord de la voiture et a fait de nombreux tours et il s’est donc mis bien dans le rythme. Ce sont juste des essais, aussi c’est difficile d’en tirer quelque chose. Être P1, c’est sympa, mais ça ne veut vraiment pas dire grand-chose. Je pense que tout le monde était content et qu’on va se baser là-dessus. »

Avez-vous noté quelques modifications et progrès du circuit par rapport à l’année dernière ?

« Au milieu des virages Porsche, ils ont mis une SAFER barrière, donc le premier gauche dans les virages Porsche a désormais la barrière à l’extérieur. La SAFER barrière s’arrête juste avant l’endroit où je suis sorti l’année dernière. Cela rend ce premier gauche un peu plus excitant parce que maintenant on a des rails juste au bord de la piste. Cela lui ajoute un petit parfum de circuit urbain. A part ça, c’est tout bon. »

Vous avez parfois suivi la Ford pendant la Journée Test, comment les voyez-vous ?

“Je n’ai pas été vraiment proche des Ford à aucun moment, mais ils sont dans un groupe où tout le monde se tient en une seconde et demie. Nous verrons. Je pense qu’elles iront plus vite cette semaine. Je pense qu’aucune équipe en particulier ne se soit vraiment détachée . Les Aston Martin avaient une belle vitesse maxi, mais il ne faut pas y attacher trop d’importance. »

Personne n’a donc montré son plein potentiel durant la Journée test, comment voyez-vous la concurrence ?

« C’est très serré. Tout le plateau des GTE-Pro, je pense, se tient en une seconde et demie. C’est très serré et il semble qu’on va avoir une rude bataille. Ce sera vraiment intéressant de voir qui va vouloir faire les qualifs. La météo de la semaine paraît difficile mais on verra bien. L’an passé la Corvette n°64 s’est qualifiée au dernier rang et a remporté la course. Il s’agit donc d’avoir une bonne voiture pour la course et je suis sûr que nous l’avons. »

L’expérience du Mans est-elle importante ?

 ” Au Mans, l’expérience compte beaucoup. Le Corvette Racing a couru ici seize fois, a beaucoup appris et a été capable d’en appliquer les leçons. Nous avons gagné huit fois ce qui est plutôt bien au niveau du palmarès. L’une des choses qui jouent vraiment en faveur de Corvette, c’est qu’ils mettent beaucoup d’importance à la continuité des pilotes, des ingénieurs et des mécaniciens donc c’est un team qui grandit et apprend ensemble. Je pense que c’est vraiment ce qui paie d’habitude dans les courses d’endurance. »

En parlant de continuité, depuis pas mal d’années vous avez l’habitude d’entendre la voix de Dan Binks quand vous roulez sur le circuit du Mans…

« Oui, même si c’est de moins en moins vrai. Il est toujours là et il me donne toutes les informations dont j’ai besoin. Mais j’ai maintenant la plupart des infos par le système radar, qui est super utile aussi il n’y a pas trop de choses à demander au stand. Ce n’est pas comme avant quand il me parlait pratiquement non stop pendant toute la course. »

A quel point le système radar est-il important du point de vue de la performance et de la sécurité ?

« Je ne sais pas si tout le monde l’a, mais tout le monde a maintenant la possibilité de l’avoir. Cela vous donne une meilleure perception visuelle de ce qui se passe derrière. Le radar, ça donne la distance et le nombre de voitures qui arrivent. La nuit, c’est toujours difficile car les lumières des prototypes et des GT sont très brillantes. Cela rend difficile d’apprécier à quelle distance les voitures sont derrière et on ne peut se rendre compte de la vitesse à laquelle elles arrivent. On est pas mal aveuglé quand on regarde dans le rétroviseur. L’écran de la caméra repère également s’il y a une voiture derrière, mais alors le radar se met en action et vous donne la distance et on peut voir la vitesse de la voiture qui approche, de quel côté elle roule et combien il y en a et on peut savoir lesquels sont les protos et lesquelles sont les GT. Même en cas de pluie, alors que l’objectif de la caméra devient si sale qu’on ne peut plus se servir de la caméra, on a toujours le radar qui vous dit qui arrive, combien elles sont et quand elles vont être sur vous. »

Combien de fans ayant fait le déplacement depuis le Danemark vous attendez-vous à voir cette semaine ?

« Normalement, ils sont à peu près 40 000 ici au Mans chaque année. C’est une épreuve magnifique et elle est aussi énormément couverte au Danemark. Elle est retransmise sur la plus grande chaîne de télévision danoise, qui retransmet à peu près 27 heures. C’est super d’être un pilote danois au Mans, c’est toujours une sensation magnifique car on a le soutien de tous ces fans qui sont venus ici pour la course, pour faire la fête et pour encourager les pilotes danois. C’est magnifique. On les reconnaît à leurs drapeaux et à leurs visages peints aux couleurs du Danemark et cela contribue à une belle fête. »