Le Mans

Jacques Nicolet (Onroak Automotive) : “Notre responsabilité est de faire des produits qui intéressent les clients”

MOTORSPORT : EUROPEAN LE MANS SERIES  - 4 HOURS OF SILVERSTONE  (GBR) ROUND 1 04/15-16/2016
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Fidèle aux 24 Heures du Mans, Jacques Nicolet est passé par toutes les casquettes : spectateur, pilote, patron d’équipe, constructeur. La 84ème édition des 24 Heures du Mans mettra aux prises pas moins de onze châssis Onroak Automotive avec neuf Ligier JS P2 et deux Morgan LM P2. L’activité ne manque donc pas dans le Technoparc des 24 Heures du Mans où deux bâtiments bien distincts abritent maintenant les activités LM P2 du constructeur sarthois. 2017 verra l’arrivée de la nouvelle Ligier JS P217 et les ventes de la JS P3 restent au beau fixe. Avant d’aborder les 24 Heures du Mans, Jacques Nicolet nous a accordé un long entretien dans son bureau avant une visite guidée des ateliers.

Vous êtes un homme heureux avant d’aborder les 24 Heures du Mans ?

“Avec onze châssis Onroak Automotive, je ne peux qu’être satisfait. C’est le résultat d’une stratégie menée depuis plusieurs années. OAK reste OAK avec une prestation pour des clients de Onroak. Tequila Patron ESM en est le parfait exemple avec un service fourni en plus de l’achat des autos. Tous nos clients ont la possibilité d’avoir ce service. Nous avons un savoir-faire en interne qui est parmi les meilleurs au monde et une compétence des courses d’endurance qui n’est plus à prouver. Il faut se souvenir qu’en 2014 nous avions seulement trois Ligier JS P2 dont deux nous appartenait. Sur un plan plus général, environ 70 châssis Onroak Automotive roulent dans le monde entier.”

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Le marché asiatique reste en plein développement ?

“Il ne cesse de se développer. Il faut juste régler les problèmes de calendrier afin de donner satisfaction aux équipes. La JS P2 a encore une belle carte à jouer en Asie et les LM P3 sont encore en début de carrière.”

Où en est-on de la catégorie DPi ?

“Les choses ne sont pas encore très claires et le timing reste un problème à régler. Pour Onroak Automotive, la priorité est d’avoir un produit prêt pour les utilisateurs d’une LM P2. Nous ferons le maximum pour nous adapter aux contraintes américaines. Nous sommes les seuls à avoir investi dans une saison en tant qu’équipe en 2014 et les seuls à faire rouler un moteur Honda dans une LM P2. De plus, nous avons trois équipes américaines qui nous font confiance. Nous les avons toutes amenées au Mans et une roule en FIA WEC. Nous restons très proches des courses américaines. Il règne toujours une ambiance particulière aux Etats-Unis. La JS P2 a encore prouvé cette année que l’on pouvait s’adapter à tous les terrains : Daytona, Sebring, Laguna Seca.”

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Des commandes ont été passées pour la JS P217 ?

“Nous avons déjà un certain nombre de commandes fermes…”

La Ligier JS P3 a été présentée il y un an ici-même au Mans. Depuis, le marché du LM P3 n’a cessé de progresser…

“Dès le début, j’ai souhaité que l’on y travaille pour voir si nous pouvions proposer un produit de qualité en respectant le coût demandé sans avoir une ‘CN+’ mais plutôt une ‘LM P2-’. Lorsque j’ai reçu l’assurance que c’était possible, nous avons appuyé sur le bouton. C’est clairement une catégorie qui rencontre un public encore plus large que l’on pouvait imaginer. Nous avons livré près de 40 autos et d’autres sont en construction. Je pense que la catégorie LM P3 peut devenir planétaire.”

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Vu le succès rencontré, peut-on voir à l’avenir un championnat mono-marque ?

“Tout est possible… Il faut juste s’assurer que le LM P3 reste tel qu’il a été défini par l’ACO et ne pas le dénaturer. L’auto est efficace et utilisable telle qu’elle est aujourd’hui.”

Voir le Championnat de France Prototypes peiner à décoller est forcément une déception…

“On ne peut pas nier qu’il y a un désamour du GT dans le GT Tour que j’ai du mal à expliquer. Des équipes sont parties dans les championnats Blancpain, le prix des GT est en hausse et des séries restent plus attractives que d’autres. Il y a aussi les soucis de calendrier à gérer. Les gens paient pour avoir un temps de roulage qui soit proportionnel à l’investissement consenti.”

Le dossier LM P1 est toujours à l’étude ?

“Il reste d’actualité. J’attends juste les nouvelles règles. Si Onroak Automotive considère que le règlement peut aboutir à un produit intéressant, alors nous irons. Si les règles font que l’on ne pense pas à l’utilisateur, alors j’ai bien peur que l’on n’y aille pas. Notre responsabilité est de faire des produits qui intéressent les clients. Des réunions ont été faites depuis l’année passée entre les différents acteurs. Nous voulions des LM P2 avec un moteur issu du GT3. Pourquoi ne pourrait-on pas avoir 700 chevaux dans une JS P2 ? Il faut regarder la réalité en face. Les nouvelles LM P2 vont développer 600 chevaux et nous avons en face des LM P1 hybrides qui flirtent avec les 1000 chevaux. On peut avoir quelque chose entre les deux. Avoir 650 chevaux ne peut pas fonctionner. Il faut un produit entre 750 et 800 chevaux. Là, c’est entre LM P1 et LM P2. Il faut une vraie catégorie qui soit forte. Je reste convaincu qu’il y a de la place pour ces autos.”

Avec Philippe Dumas et Sébastien Metz, vous avez deux personnes issues du monde du GT dont les compétences sont reconnues de tout le monde. Voir Onroak Automotive en GT est envisageable ?

“Onroak Automotive a vocation à être sur des niches. Nous sommes le seul constructeur à avoir des produits du bas de l’échelle avec le CN jusqu’au LM P2. Notre gamme occupe une vraie place. J’espère bien que nous allons continuer de la même façon et pourquoi pas en diversifiant encore plus nos activités. On ne s’interdit rien. Nous voulons un schéma d’excellence sur des niches. Nous avons développé les compétences nécessaires pour avoir de bonnes autos avec la capacité de faire n’importe quel produit, du LM P1 au GT3. Pourquoi pas faire autre chose que de l’Endurance… Ce que nous avons mis en place peut servir à autre chose.

“Dans un premier temps, je préfère aller au bout du schéma Endurance. Mes aspirations sont d’intéresser un constructeur qui souhaite se positionner en nous choisissant comme bras armé. Nous avons deux positions géographiques idéales avec Le Mans et Magny-Cours. De plus, HP Composites nous donne une force que nous sommes les seuls à avoir avec une présence en GT, monoplace, LMP. En moins de cinq ans, plus de 750 châssis sont passés chez HP Composites.”

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