En moins de trois saisons de sport automobile, Jules Gounon s’est fait un prénom en plus d’avoir le nom. Après la Porsche Carrera Cup France en 2015, l’Ardéchois réoriente sa carrière vers le GT3. Son arrivée dans le très réputé ADAC GT Masters sur une Corvette C7 GT3 du Callaway Competition a été une surprise mais après deux meetings, Jules Gounon pointe au 3ème rang avec une victoire au compteur en compagnie de l’expérimenté Daniel Keilwitz. En parallèle, l’association Konrad/Gounon est reconstituée en Blancpain GT Series, même si Jean-Marc, le père, a laissé sa place au fils. Tout le monde a encore en mémoire la Saleen S7.R jaune qui roulait en FIA GT.
“Etant gamin, je suivais mon père qui roulait sur la Saleen” se souvient Jules Gounon. “La déco de la voiture a marqué les esprits. J’ai revu Franz en décembre dernier lors du Daytona Classic où je roulais avec mon père sur une Corvette. Franz était sur place pour le déverminage de sa Huracan GT3. Il m’a dit sur le ton de la plaisanterie qu’il pourrait me donner ma chance si les résultats étaient là.”
Au printemps dernier, c’est sur le tracé d’Oschersleben que Jules Gounon pose ses valises à l’occasion d’un test pour Callaway Competition, test qui se termine par une très belle performance. “Les essais se sont bien déroulés avec le 2ème temps à la clé alors que je découvrais le tracé” souligne Jules. “Franz a alors tenu parole en m’appelant à rouler à Monza sur la Lamborghini. Mon but est d’être au niveau de mes coéquipiers qui connaissent mieux que moi l’auto. J’ai tout de même réalisé le 2ème temps de l’équipage, ce qui est positif pour la suite.”
Le deal qui n’était prévu que pour une course est reconduit pour Silverstone où Jules Gounon partage son baquet avec Daniel Cammish et Christopher Zöchling. “Je devais disputer une course d’endurance de karting ce week-end” poursuit Jules. “Franz m’a appelé jeudi pour venir rouler à Silverstone. C’est une belle satisfaction qu’il me fasse confiance à nouveau, ce qui me permet d’acquérir de l’expérience sur un circuit que je ne connais pas. Silverstone est un tracé à connaître pour l’avenir.”
Contrairement à la majorité des jeunes pilotes, Jules Gounon n’a pas suivi le cursus habituel pour arriver en GT. Après une année de F4 et quelques courses de Formule Renault, le natif d’Aubenas a pris la direction de la Cup avant de rebondir en GT3. “Je me suis fait opérer des jambes durant l’hiver et j’ai passé plus d’un mois sans marcher” confie le jeune pilote âgé de 21 ans. “Je devais repartir en Cup. Mon père réalisait les essais de BOP au Paul Ricard et je suis allé le voir. Il m’a alors présenté au Callaway Competition avec qui le contact est de suite passé. Leur deuxième pilote devait être Andreas Wirth qui a finalement opté pour le LM P2. Je suis venu faire les tests qui ont été positifs. J’avais juste eu l’occasion de boucler 20 tours dans une Ferrari GT3 au Paul Ricard afin de voir si mes jambes fonctionnaient correctement.”
Jules Gounon a trouvé en Callaway Competition une vraie équipe qui se donne les moyens de briller avec une toute nouvelle auto qui doit se battre contre des GT3 développées par des constructeurs : “Je retrouve un esprit familial chez Callaway et je prends vraiment beaucoup de plaisir. Pour moi, tout est nouveau : le team, la voiture, le championnat, les circuits. On gagne dès la quatrième course, ce qui est positif car le but de Callaway est bien de vendre des autos.
“Je m’oriente vers le GT3 avec un vrai objectif de carrière où je pense qu’il est possible de rouler à terme pour un constructeur. Je suis vraiment épanoui à rouler dans la Corvette qui est une auto très agile et bien dans beaucoup de domaines. Je m’attendais à ce qu’elle n’aille que dans les lignes droites du fait de son gros moteur. Callaway Competition a énormément travaillé pour développer cette C7 GT3. La base est extraordinaire et on doit encore travailler dans les parties serrées. A Oschersleben, il y avait 20 GT3 dans la même seconde. Le 15ème temps m’a placé à 0.3s de la troisième place. Je me bats contre des Winkelhock, Vanthoor, Smith ou Bonanomi, ce qui n’est pas rien.” Callaway Competition avait dû attendre cinq courses pour assister au premier succès de la Z06 GT3.
Jules Gounon retrouve le même plaisir en Blancpain Endurance Cup sur la Lamborghini Huracan GT3 du Konrad Motrosport : “Les circuits sont plus internationaux avec un plateau très relevé. On sent bien que l’on est dans la cour des grands. Le 40ème temps décroché à Monza nous a mis à seulement 1.1s de la pole. Rouler dans ce championnat est très formateur pour moi. Aujourd’hui, le plus bel endroit pour vivre de son métier est le GT3. Je viens ici pour prendre de l’expérience, apprendre les changements de pilotes, le trafic en piste et jouer la régularité.”