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Le FIA WEC souffle ses cinq bougies !

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Cinq ans déjà ! Lancé en 2012 à Sebring, le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA a débuté dans l’incertitude suite au retrait tardif de Peugeot. Toyota a modifié ses plans pour affronter Audi afin de garantir un label mondial. Dans le passé, les relations entre la FIA et l’ACO ont été orageuses et ce nouveau FIA WEC parti d’une feuille blanche a suscité des interrogations. La collaboration entre les deux entités allait-elle tenir ? Comment développer un championnat mondial en plein marasme économique ? Quelle place pour les privés ? Autant de questions qui ne se posent plus de la même façon cinq ans après même si les équipes de Pierre Fillon et Gérard Neveu ne cessent de plancher sur des évolutions. Beaucoup voyaient un effondrement des grilles après les 24 Heures du Mans, mais tout le monde a tenu le cap.

“En 2012, nous avions un constructeur et demi en LM P1, maintenant nous en avons trois” nous a confié Gérard Neveu, directeur général du FIA WEC. “Je retiens une grande fiabilité des compétiteurs qui nous font confiance. Beaucoup des équipes actuelles étaient déjà là au début et c’est très rassurant de voir grandir la famille. C’est un peu comme lorsque l’on est devant une dame pour la première fois. On a beaucoup de respect et d’envie. C’est à la fois un sentiment agréable et désagréable. Cependant, une fois que l’action est partie, la crainte laisse place à l’appétit. Le championnat est monté en puissance petit à petit. Tout s’est fait naturellement étape par étape, plutôt avec la manière.”

Malgré une machine bien rodée entre FIA, ACO et LMEM (Le Mans Endurance Management), l’intersaison est toujours très studieuse, comme le rappelle Gérard Neveu : “Chaque hiver, nous entrons dans une période de gestation en cherchant les meilleures idées, tout comme les équipes et les pilotes. On peut toujours optimiser et s’améliorer. Le coût est quelque chose que l’on surveille constamment. Il faut être innovant, toujours avoir les statistiques et gommer les défauts.”

Le petit commando présent à Sebring en 2012 s’est développé en seulement cinq ans : “L’équipe s’est juste adaptée au développement du championnat. En 2012 à Sebring, nous étions 60. Maintenant, il y a plus de 150 personnes. Le paddock est à l’image du championnat. Nous sommes passés de 21 à plus de 30 autos avec une diffusion télévisée multipliée par cinq. Il faut faire en sorte de ne jamais perdre les valeurs de base. C’est ce que je partage tous les matins avec Pierre Fillon, président de l’ACO. Toutes les décisions que l’on prend tiennent compte des valeurs et de la qualité des relations humaines. L’intérêt individuel est au service de l’intérêt collectif. Il y a un profond respect des compétiteurs. C’est l’essence même du championnat. On peut proposer la meilleure organisation possible et la meilleure plate-forme, les stars restent les pilotes et les équipes. Les personnes qui composent le paddock partagent une belle aventure humaine, ce qui représente plus de 1000 personnes.”

“Le travail avec Pierre Fillon est basé sur l’honnêteté” poursuit Gérard Neveu. “La collaboration entre la FIA, l’ACO et les différentes personnes impliquées est harmonieuse. Les équipes se respectent et chacun a confiance en son voisin. Une confiance s’est établie au fil du temps avec les constructeurs, notamment avec la production télé qui sait ce qu’il est possible de filmer. Il n’y a pas de trahison. Les frayeurs de 2012 ne sont plus les mêmes. Cependant, il faut toujours veiller à prendre les bonnes décisions car cela peut avoir des conséquences. Le regard des autres importe peu. Il faut que tout soit dans l’intérêt du championnat. Ce sont les équipes et les pilotes qui font le show.”

“Ce championnat était nécessaire à la famille FIA” confiait Jean Todt, président de la FIA, à Sebring en 2012. Le seul changement dans l’échiquier depuis mars 2012 a été l’arrivée de Pierre Fillon à la tête de l’ACO. Passionné, pilote à ses heures perdues, Pierre Fillon a su donner un souffle nouveau à l’Automobile Club de l’Ouest en gardant le cap sur le développement du FIA WEC, le renouveau de l’European Le Mans Series et la mise sur pied de l’Asian Le Mans Series. Le tandem Fillon/Neveu a développé le bébé FIA WEC à la vitesse d’une LM P1 dans les Hunaudières.

Cinq ans plus tard, où en est-on ? Porsche a fait un retour fracassant en mettant la barre très haut. On a trois constructeurs qui ont refusé l’appel du pied de la F1. Malgré une crise sans précédent, Volkswagen Group poursuit son engagement. Certes, la catégorie LM P1 ne regroupe pas Ferrari, BMW, Mercedes, ni même Red Bull. Pourtant, le FIA WEC ne laisse pas indifférent les grandes marques, si bien que certaines ont étudié de près la faisabilité d’un programme en parallèle de la F1. Là où la discipline reine erre sans un vrai avenir, l’Endurance a le vent en poupe même s’il n’est pas question de détrôner la F1. Les disciplines sont si différentes qu’elles sont incomparables. Des écuries présentes en monoplace au plus haut niveau n’hésitent plus à franchir le pas, comme on le voit cette année avec Manor.

Combien de pilotes de monoplace aux portes de la F1 auraient dit oui sans rechigner pour piloter une LM P1, LM P2 ou GTE en 2012 ? Certainement pas beaucoup… En cinq ans, les choses ont nettement évolué. Le FIA WEC fait maintenant partie des plans de carrière. Au lieu de végéter en GP2 ou dans d’autres séries de monoplace, les pilotes viennent en Endurance avec l’envie d’y faire carrière. Il est loin le temps de la maison de retraite des anciens pilotes F1. Nico Hülkenberg a remporté les 24 Heures du Mans en parallèle de la F1 au grand dam de Bernie. D’autres aimeraient bien l’imiter et mettre un GP d’Europe à Baku en face de la plus grande course d’endurance au monde ne va pas diminuer l’intérêt pour Le Mans. Ce clash est juste dommageable pour les fans. Au fil du temps, le FIA WEC dérange au point de remettre en face une course de F1. On a un Président de la République qui est venu assister aux 24 Heures du Mans pour la première fois depuis des décennies. Les feux sont donc au vert…

Si les trois constructeurs LM P1 devraient se battre à coups de millièmes cette saison, gageons que cela renforcerait encore plus l’image du championnat. La catégorie LM P2 est à l’instar du GP2 pour la monoplace l’anti-chambre de la catégorie reine. Et que dire du GTE qui voit le retour de Ford avec de grandes ambitions ? Les GTE se veulent plus extrêmes, donc plus démoniaques pour le public. Porsche prépare sa nouvelle arme, Ferrari et Aston Martin sont déjà bien en place. Au moins deux autres marques attendent juste le feu vert pour appuyer sur le bouton.

Il faut maintenant contrôler les coûts, d’une pour ne pas faire fuir ceux qui sont en place, de deux pour ne pas écoeurer les nouveaux. L’Endurance doit garder sa mixité constructeurs/équipes privées, et surtout sa proximité avec le public. Attention à la course à l’armement. Cela vaut pour la technologie, les structures, le personnel, etc… Dans le passé, on a connu des cycles avec des hauts et des bas.

Le spectateur doit lui aussi être choyé. Les équipes articulées autour de Pierre Filllon et Gérard Neveu veillent au grain pour que le fan se sente en immersion. Le second écran permet de suivre les meetings à la maison comme si on était sur place avec un accès à une multitude d’informations pour une trentaine d’euros pour neuf meetings. L’arrivée surprise du championnat sur l’Equipe 21, chaîne de la  TNT, va à coup sûr mettre un coup de boost à l’intérêt porté au FIA WEC.

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