Avec 40 Lamborghini Huracan GT3 en piste, le département compétition-client du constructeur italien ne connaît pas la crise. Après une année d’apprentissage, Squadra Corse inonde le marché GT3 aux quatre coins du monde sur un marché concurrentiel. A 369 000 euros, la Huracan GT3 n’a pas eu de mal à trouver des acquéreurs. Pas moins de 78 courses dans 13 championnats attendent les Lamborghini cette saison. Giorgio Sanna, patron de Squadra Corse, s’attend à vivre une année 2016 chargée avec un soutien appuyé aux clients.
Êtes-vous surpris par le nombre de Lamborghini Huracan GT3 vendues ?
“Nous en avons vendu 40 et 90% d’entre elles sont livrées. C’est le résultat du travail fourni depuis deux ans. Le produit est bon et fiabilisé. Il nous faut maintenant assurer le support technique aux clients. Cela fait partie de la stratégie d’entreprise.”
Grasser Racing Team a le même soutien ?
“Toutes les équipes ont un support identique et Grasser Racing Team est logé à la même enseigne. Le seul avantage est une connaissance plus approfondie de l’Huracan GT3.”
Le marché asiatique est également en expansion ?
“Nous sommes présents en SUPER GT et l’Asian Le Mans Series intéresse de plus en plus de teams. Le Vincenzo Sospiri Racing a déjà confirmé une auto. Il y a vraiment un intérêt pour l’Asie d’ici la fin de l’année. Les 12 Heures de Sepang pourraient bien être au menu. Macau fait aussi partie de nos priorités.”
Et les Etats-Unis ?
“Nous aurons une forte présence en Lamborghini Blancpain Super Trofeo North America. Le WeatherTech SportsCar Championship nous occupe avec quatre autos sur la saison et six à Sebring. Faire rouler des autos aux Etats-Unis est plus compliqué sur le plan logistique. Il y a de l’intérêt pour le Pirelli World Challenge, certainement plus pour la fin de saison et surtout 2017.”
La Balance de Performance est plutôt bonne dans l’ensemble ?
“En Blancpain Sprint Cup, l’auto a 30 kg de plus que l’Audi. En ADAC GT Masters, le poids est identique. Les différents promoteurs adaptent la BOP en fonction des championnats. En GT3, la BOP fait partie du jeu. A nous de donner la meilleure auto aux clients. Il y a beaucoup de nouvelles autos cette année et ce n’est pas évident de trouver la meilleure balance. Certains voient l’Huracan GT3 comme un monstre (rires).”
Squadra Corse s’est développé pour faire face à l’afflux de clients ?
“Il y a 30 personnes qui travaillent en Italie. Au total, nous sommes environ 50. Il a fallu faire grandir la structure. Il ne faut pas oublier que la structure a débuté il y a seulement deux ans. Squadra Corse y va étape par étape.”
Quelle est la prochaine étape ? le GTE ?
“Pour le moment, Squadra Corse reste focalisé sur les équipes clientes. C’est trop tôt pour parler d’autre chose.”
La rumeur indique une possible arrivée de Lamborghini en LM P1 à la place d’Audi. Qu’en est-il ?
“(Rires). Il faut regarder la réalité en face. Comme je l’ai dit, il faut y aller étape par étape. L’objectif est bien d’être en sport automobile sur le long terme. Cela n’a pas de sens d’aller le plus haut possible dès le début. Chez Lamborghini, tout est produit en interne et cela demande déjà beaucoup de travail.”
On voit que la catégorie GT4 se développe. Lamborghini étudie le dossier ?
“J’aime beaucoup le concept car la philosophie est proche du Gr N. Cependant, il faut une auto pour cela et ce n’est pas le cas de Lamborghini actuellement. Nous avons déjà la version Super Trofeo qui s’en rapproche.”
Lamborghini n’est pas présent officiellement aux 24 Heures du Nürburgring même si Konrad Motorsport est présent en VLN. Les choses pourraient changer à l’avenir ?
“Pour faire quelque chose qui tient la route, il faut un vrai programme dédié. La Nordschleife ne se prend pas à la légère. J’aime cette course, mais nous verrons ultérieurement pour une implication soutenue. Nous avons déjà la chance d’avoir un produit qui plait aussi bien aux pilotes professionnels qu’aux gentlemen. Le prix est bon et la voiture s’adapte bien aux changements de manufacturiers pneumatiques.”
Lamborghini fait partie de Volkswagen Group. Comment se passe la relation avec les autres marques du groupe déjà présentes en GT3 ?
“La synergie au sein du groupe est bonne. Tout se passe parfaitement bien. Il y a un échange d’informations mais la compétition est bien présente sur la piste.”