Fer de lance du Belgian Audi Club Team WRT quasiment depuis la création de l’équipe, Laurens Vanthoor fait partie des meilleurs pilotes GT. Après avoir brillé en German F3 et F3 EuroSeries, la catégorie GT3 lui a permis de s’exprimer pleinement. Vainqueur des 24 Heures de Spa, du Nürburgring et de Dubai, le Limbourgeois, par ailleurs photographe de talent, compte également plusieurs titres en GT et Audi Sport lui fait confiance depuis 2013 comme pilote officiel. La saison 2015 a connu des hauts et des bas avec un succès aux 24 Heures du Nürburgring et 12 Heures de Sepang, mais aussi plusieurs sorties de piste dont une a mis à mal ses espoirs de titre en Blancpain Sprint Cup. Sa blessure l’a privé d’un test LM P1 avec Audi. Le Belge a tiré un trait sur le passé pour se projeter vers l’avenir où il va faire cause commune avec son jeune frère Dries en Blancpain Endurance Cup avec Frédéric Vervisch en 3ème pilote. 2016 passera également par une deuxième participation aux 24 Heures du Mans et une saison en ADAC GT Masters. 2016 se passera donc sans son compère Stéphane Ortelli. Entretien avec un Laurens Vanthoor gonflé à bloc…
2016 s’annonce aussi chargé que 2015 ?
“La saison a déjà débuté avec les 24 Heures de Dubai et les 12 Heures de Bathurst. En fin de semaine, je serai au Brésil pour une manche Stock Car. Ensuite, je vais retrouver la Blancpain GT Series et faire mes débuts en ADAC GT Masters, sans oublier un retour au Mans en LM P2. Mes objectifs sont élevés surtout que j’ai quelque chose à faire oublier. Je suis convaincu que nous avons les cartes pour gagner. On a les pilotes, l’auto et l’équipe. Il faudra être intelligent en piste.”
Partager les désillusions de la saison écoulée a permis de te renforcer ?
“Je n’ai jamais eu de souci à donner mes sentiments. C’est important pour moi de partager mon avis et mon feeling. Ce n’est pas un problème de confier que j’ai connu des moments difficiles. Misano a forcément été négatif mais cela m’a rendu plus fort humainement. Le temps passé hors des circuits m’a permis de remettre les idées à plat sans stress. 2016 sera chargé mais je vais gérer ma saison différemment.”
Être tout le temps en haut de l’affiche est compliqué à gérer ?
“Je voulais toujours faire mieux. J’ai débuté avec WRT en 2012 et tout est allé de mieux en mieux. En 2015, tout le monde s’attendait à ce que je gagne encore plus et j’en avais oublié de prendre du plaisir et j’ai certainement voulu en faire trop.”
Le plateau Blancpain GT Series s’annonce encore plus relevé qu’en 2015. C’est aussi ton avis ?
“L’Audi R8 LMS est encore une nouvelle auto mais ce sera aussi le cas de bon nombre de voitures. Nous avons tout de même l’avantage d’en avoir exploité une en 2015. On connaît parfaitement le championnat et l’équipe est aguerrie aux ravitaillements. WRT est l’équipe référence.”
Partager le volant avec Dries en Endurance Cup représente forcément quelque chose de spécial…
“Bien entendu, j’ai donné mon avis à mon frère. Comme tous les jeunes pilotes, il veut être professionnel. Il valait mieux investir là où il peut réussir. L’avantage de rouler en GT3 est que l’on peut se faire remarquer dans le monde entier. C’est la catégorie où il faut être.”
Depuis ton arrivée chez WRT, l’équipe a évolué ?
“WRT a beaucoup changé depuis 2012. Le team s’est agrandi et professionnalisé. L’équipe prend encore plus d’ampleur cette année vu la multitude des programmes. Il y a plus de personnes, plus de championnats et plus de voitures. Malgré ce développement, j’ai pleinement confiance dans l’équipe qui sait faire les choses bien. WRT m’a aidé à grandir et je considère l’ensemble du team comme une vraie famille.”
Il y aura tout de même la parenthèse LM P2 avec les 24 Heures du Mans…
“A terme, mon but est de rouler au Mans en LM P1. Je dois donc prendre chaque opportunité à 200%. Dès le lendemain de l’édition 2015, j’ai eu envie de revenir. J’ai étudié une participation au FIA WEC mais cela n’a pas été possible du fait de mon programme principal. Philippe Dumas a bien aidé pour que je puisse intégrer le Michael Shank Racing. La catégorie LM P2 s’annonce relevée et nous ne sommes clairement pas les favoris mais la Ligier JS P2 a prouvé sa fiabilité.”
Il y a une chance de te voir piloter une LM P1 ?
“Je devais avoir un test à Bahrain dans la R18 e-tron quattro sans que l’on parle d’avenir mais ma blessure n’a pas permis d’honorer ce test. Malheureusement, ne pas voir de 3ème Audi au Mans a fait que même si j’avais pu tester l’auto, cela ne m’aurait pas permis d’être titulaire. En revanche, j’espère bien avoir la possibilité de tester la LM P1.”
Et le DTM ?
“Je suis plus attiré par la catégorie prototype mais je ne refuserai pas l’opportunité de rouler en DTM. En termes de plaisir, le GT me convient très bien car on peut rouler partout avec les plus grandes courses GT au monde comme Spa et Nürburgring.”
L’Audi R8 LMS dans sa version 2016 est totalement différente de l’ancien modèle ?
“La base est la même mais tout ce qui est autour est différent. Il y a 7 ans entre les deux R8. Tout ce qui était à revoir sur l’ancienne a été revu. Elle est nettement plus efficace et tout a été bien pensé. La Balance de Performance fait que les GT3 sont toutes assez proches les unes des autres. Avant la BOP, le nouveau modèle était 4 secondes plus vite que l’ancien. Une GT3 est toujours plaisante à piloter et je prends toujours autant de plaisir.”