Connu pour être l’un des teams les plus réputés d’Asie, Absolute Racing va rejoindre les pelotons du Pirelli World Challenge cette saison avec une paire de Bentley Continental GT3. L’écurie dirigée par Ingo Matter et Fabien Fior était déjà venue rouler en Blancpain Endurance Series il y a quelques années. Là, c’est un tout autre challenge qui s’annonce pour Absolute Racing qui débutera début mars à Austin.
« Nous sommes en Asie depuis la création de l’équipe, c’est un défi depuis le début » a confié Ingo Matter, directeur de l’équipe, à Sportscar365. « Nous voulions nous développer et faire quelque chose de nouveau. Mais, nous souhaitions aussi faire un effort pour les équipes asiatiques en faisant autre chose. Il y a quelques équipes qui ont fait leurs preuves dans le passé. Il est temps de montrer que l’Asie est un marché important, non seulement en Asie mais en dehors de l’Asie. »
Absloute Racing a plusieurs bases en Asie avec un programme bien chargé qui passe par la Porsche Carrera Cup Asia, l’Audi R8 LMS Cup, le GT Asia Series. En début d’année, l’écurie chinoise est venue se rôder à l’Asian Le Mans Series avec deux belles performances en GT lors des deux derniers meetings.
Jusqu’à l’année passée, Absolute Racing avait en charge tout le programme Audi R8 LMS Cup. « La relation avec Audi s’est développée au fil du temps » a déclaré Ingo Matter. « L’Audi R8 LMS Cup est maintenant bien en place et nous avions besoin de passer à l’étape suivante. Spécialement en Asie, les pilotes cherchent un produit de luxe. Lorsque Bentley est arrivé, il était logique de faire quelque chose avec eux. » Les équipes évoluant en Audi R8 LMS Cup ont désormais le choix entre trois structures, à savoir Absolute Racing, Phoenix Racing et KCMG.
C’est maintenant du côté des Etats-Unis que Absolute Racing va montrer son savoir-faire en remplacement du Dyson Racing. Adderly Fong et Andrew Palmer sont les deux pilotes qui défendront les intérêts de Absolute Racing en Pirelli World Challenge. Riki Martino, qui arrive de chez EFFORT Racing, dirigera le programme américain.
« Nous allons faire venir des gens depuis l’Asie et l’Europe plus un équipage local » a indiqué Matter. « C’est un effort international parce que c’est là que nous sommes. Nous avons plus de 14 nationalités dans l’équipe, entre les mécaniciens et les ingénieurs. Nous avons l’habitude que les gens venant d’horizons divers travaillent ensemble. » Absolute Racing fera rouler les anciens châssis du Dyson Racing avec un premier roulage prévu ce mois-ci sur le Motorsport Ranch au Texas. L’équipe sera d’ailleurs basée au Texas dans un premier temps avant de passer en Californie afin de réduire les voyages.
Ingo Matter voit un gros intérêt à aller rouler sur le continent américain : « C’est super excitant. J’étais à Daytona et j’ai été époustouflé. La course était brillante et c’est quelque chose dans lequel il faut être impliqué. Grâce à notre vaste clientèle asiatique qui veut faire autre chose, cela rajoute une autre option de faire plus en Amérique avec des gentlemen qui connaissent bien l’équipe. C’est important d’avoir un bon niveau de confiance car cela peut s’avérer délicat de rouler en Europe ou aux Etats-Unis. Tous n’ont pas l’expérience. Nous faisons tout pour leur donner une zone de confiance pour qu’ils se sentent comme à la maison en faisant des courses à l’étranger. »
Le programme en Pirelli World Challenge devrait être complété par la Michelin GT3 Le Mans Cup où au minimum une GT3 nouvelle génération pourrait bien s’exprimer. De quoi donner envie aux pilotes asiatiques de visiter d’autres circuits : « Je suis arrivé en Chine en 1996 et j’y réside depuis 2003. On y voyait des Ferrari avec un chauffeur sur les parkings de discothèques. Maintenant, ils conduisent eux-mêmes. Il y a un vrai changement de culture de l’automobile. Le vrai plaisir de conduite se développe. »
« Voilà pourquoi tout le monde est excité parce que c’est quelque chose de différent » a indiqué Ingo Matter à propos du Pirelli World Challenge. « Vous ne pouvez pas blâmer quelqu’un d’autre. Il n’y a que vous sur les 50 minutes de course. Nous ne sommes pas ici pour faire de la figuration mais on ne peut pas être trop confiant et se dire que nous allons tout gagner. Honnêtement, nous devons voir dans un premier temps où nous allons nous situer. Nous voulons être compétitifs et adapter nos objectifs en conséquence. »