Bonjour à tous,
C’est avec énormément de plaisir que je prends contact avec vous pour la dernière fois de cette saison 2015. Vous l’avez probablement appris, mon retour à la compétition, après mon violent accident de Misano, s’est terminé sur la plus haute marche du podium des 12 Heures de Sepang. Difficile de faire mieux !
On entend parfois dire que, dans la vie, rien ne se passe par hasard. Evidemment, cet accident n’a pas été une joie, mais ce qui restera comme une période très difficile de ma carrière a aussi eu des bons côtés et a apporté des choses positives dans ma vie. Ce fut une leçon de vie et je pense que j’en suis sorti grandi pour le futur. J’avais été très déçu de ne pas participer à la FIA GT World Cup à Macao, mais on a vu que les Audi avaient peu de chances de s’imposer là-bas. Par contre, le fait de revenir à Sepang a pu se conclure par une victoire.
Cette victoire n’a pas été simple. Quand je suis sorti de la voiture après mon premier relais, j’étais fortement affecté par la chaleur. Il faut dire que mon corps supporte difficilement les températures élevées… Je me suis plongé dans un bain de glace et je me suis littéralement demandé ce que j’étais en train de faire là. Ensuite, ce sont les violentes averses qui sont venues compliquer notre tâche. Nerveusement, ça a parfois été difficile. Il fallait rouler vite mais surtout ne pas commettre d’erreur. Pour être honnête avec vous, j’avais vraiment peur de faire une bêtise, surtout lors de ce retour au terme d’une saison où je trouve que j’en ai trop commises. Sortir la voiture était vraiment la dernière chose que je voulais ! Les conditions étaient terriblement difficiles… Par moment, c’était plus de la survie que du pilotage. Là, j’ai repensé à mon erreur des Total 24 Heures de Spa. Je n’ai pas forcé et, malgré tout, j’étais tout à fait dans le rythme. Je savais que tout allait se jouer à la fin. Les deux dernières heures ont été un sprint durant lequel j’ai attaqué à 100% en permanence. Au moment du dernier pit-stop, Adam, mon ingénieur, a choisi de changer les pneus. Nous savions que, sur l’autre R8 LMS du Belgian Audi Club Team WRT, mon équipier Christopher Mies ferait le choix opposé pour gagner du temps lors de son arrêt et repasser devant nous. Mais je préfère être le chasseur que le chassé ! Christopher est quelqu’un avec qui je m’entends bien et il a été très solide en 2015, même si tout le monde ne lui a pas donné la reconnaissance qu’il mériterait. Mais je suis parvenu à le rattraper, puis à le doubler après un duel très serré, mais sportif. Je me suis bien amusé… et c’est d’autant plus vrai que j’ai donc gagné ce duel. Et à la fin, grâce à cette victoire, j’ai donc eu la réponse à la question que je m’étais posée à la fin de mon premier relais : j’étais là parce que je voulais gagner, pour être le meilleur. Pas de doute, j’ai plus que jamais la compétition dans le sang.
Cette victoire, c’est une belle histoire. Pour moi, avec ce retour gagnant, mais aussi pour Stéphane Ortelli, avec qui je faisais équipe. Stéphane a disputé sa dernière course en tant que pilote officiel Audi à Sepang. Je voulais vraiment que nous terminions sur une bonne note ! Au début de notre collaboration, nous avons remporté la course de Nogaro ensemble. Nous avons aussi gagné notre dernière course de sprint ensemble, à Bakou, en 2013. Et là, nous avons triomphé lors de notre dernière épreuve d’endurance… Stéphane représente beaucoup pour moi. J’ai appris énormément grâce à lui et c’est devenu un ami. A la fin de la course, il m’a donné le casque avec lequel il a roulé à Sepang. Je peux vous dire que celui-ci trônera en belle place dans ma maison ! Dans tous les cas, je voudrais encore une fois remercier « Steph » pour son amitié et ses conseils. C’est un gars fantastique et je lui souhaite vraiment le meilleur pour la suite ! Je suis sûr qu’il va continuer à rouler et qu’il restera un adversaire coriace lorsque nous nous croiserons sur les pistes.
Ainsi se termine donc l’année 2015. Il y a eu des moments très difficiles… Mon accident à Brands Hatch, avec la commotion que l’on a découverte par la suite, le décès de J.G. Mal-Voy, qui était en quelque sorte mon « père dans le milieu de la course », mon erreur aux 24H de Spa puis ce crash à Misano… Ca fait beaucoup pour une seule saison ! Mais si on regarde le positif, il est réjouissant de voir que nous nous sommes battus pour la victoire lors de chaque course à laquelle nous avons participé. Avec un peu plus de réussite, nous aurions pu gagner plus de courses et plus de championnats… mais ce sera pour l’an prochain !
Cette victoire va me permettre d’aborder l’hiver sereinement. Je vais me préparer au mieux, en commençant par un stage d’une semaine à Lanzarote où je vais notamment pouvoir faire beaucoup de vélo.
Je profite une dernière fois de l’occasion pour vous remercier pour votre attention durant toute cette saison et pour les bons retours que vous avez donné à ce Laurens’ World. J’ai apprécié de partager ces moments avec vous et je vous souhaite d’excellentes fêtes et, avec un peu d’avance, une fantastique année 2016 !
Au plaisir de vous revoir l’an prochain sur les circuits.
Laurens