Le Championnat de France GT a connu un week-end agité à Nogaro pour le pénultième meeting d’une saison 2014 dont le dénouement sera connu au Paul Ricard le mois prochain. Entre réclamations et déclassements, le retour du Championnat de France en terre gersoise a été pour le moins houleux.
Retour sur les faits : ce sont d’abord six des huit Ferrari 458 Italia GT3 du plateau qui se sont vues déclassées à l’issue de la course du samedi pour non-conformité. En cause, une plaque située dans le passage de roue avant jugée non-conforme. Ironie du sort, l’équipe qui a porté réclamation s’est elle aussi vu déclassée pour auto non-conforme, et ce pour la même raison malgré l’emploi d’une technique différente pour mieux protéger les radiateurs. Les déclassements ont concerné deux des quatre Ferrari du team Sofrev-ASP, les deux Ferrari du Duqueine Engineering et et les deux de Sport Garage.
Le lendemain, deux autos ont été déclassées pour s’être arrêtées avant la ligne d’arrivée, avec semble-t-il comme seul but de ne pas prendre de handicap-temps lors de la finale.
Le team Sofrev-ASP ayant fait appel du déclassement de la course du samedi remportée par Morgan Moullin-Traffort et Philippe Giauque, on ne devrait donc pas connaître le champion 2014 à l’issue de la finale du Paul Ricard.
Yann Belhomme, en charge du Duqueine Engineering et qui fait rouler deux Ferrari 458 Italia GT3, est donc concerné par les déclassements du samedi. Il revient sur ce week-end quelque peu agité.
“Ferrari a recommandé l’utilisation d’une plaque renforcée pour une question de fiabilité” indique le directeur d’exploitation du Duqueine Engineering. “Deux équipes ont utilisé une plaque en plexi, la troisième faisant le choix d’une plaque perforée. Le discours est de dire que le plexi obstrue le passage de l’air et donc donne un gain en performance, ce qui n’est ni prouvé ni démenti.”
“La question est de savoir si ça apporte quelque chose ou pas. Pour cela, il faudrait faire des essais en soufflerie. Une chose est certaine, ça ne nuit pas à l’auto vu que les pilotes n’ont pas senti de différence. On ne peut pas se limiter aux chronos du week-end. Si on prend le cas de Soheil (Ayari), il a dû composer le dimanche avec une auto touchée suite à un contact dès le début de course. On a mis cette plaque de façon délibérée sur le conseil de Michelotto. Cette même plaque était en place aux 24 Heures de Spa sans que cela ne pose de problème.”
A l’issue de la course du samedi, six des huit Ferrari ont donc été déclassées : “L’un des paramètres qui me convient le moins est le déclassement. On a déjà eu des discussions dans le passé sur divers sujets, tels que les amortisseurs qui pouvaient être libres ou pas. On avait alors demandé des éclaircissements et pas des déclassements. Je trouve qu’il y a un manque d’élégance. On dépense beaucoup d’argent et le seul retour sur investissement est l’image. Si on associe cela à une tricherie, alors c’est un vrai gaspillage. Malgré tout, je respecte le choix.”
Le team Sofrev-ASP a décidé de faire appel, ce qu’a aussi voulu faire le Duqueine Engineering : “Après discussion avec Ferrari, on a décidé de faire appel, ne serait-ce que pour l’image de Ferrari. Cependant, nous avons pris le temps de réfléchir. L’appel a été refusé car il a été demandé 12 minutes trop tard. Là aussi, je comprends la rigueur. Mais cette même rigueur n’a pas été la même le lendemain. Par mesure de protestation, le camion Ferrari Corse Clienti a quitté le circuit de Nogaro dans la nuit de samedi à dimanche, si bien que l’équipe qui avait porté réclamation n’a pas pu mettre les grilles homologuées. Une demande a donc été faite au pouvoir sportif de pouvoir rouler avec des grilles plus denses, ce qui a été accepté. Ce qui me choque dans la démarche, c’est qu’il y ait deux poids deux mesures. Où est la rigueur sportive ?
“Comment vais-je expliquer à mes partenaires qu’en gagnant jusqu’à présent 9 courses sur 14 en Coupe de France GT, nous ne sommes pas assurés de ramener le titre. Nous réfléchissons actuellement à nos engagements pour 2015 et il va falloir prendre les bonnes décisions.
“Je ne remets absolument pas en cause le travail exceptionnel de Hugues de Chaunac et son équipe articulée autour d’Olivier Loisy. Ils font un travail remarquable, tout comme Pierre Dieudonné. Le promoteur n’est pas là pour gérer le pouvoir sportif.”