Ce week-end, il était question de passions et de partages, les coéquipiers de la Porsche 997 Cup n°94 Spark Motorsport ont fait pendant les dernières 24 heures.
Sur le circuit Paul Ricard, avec une météo idéale, 55 voitures au départ de la 5e manche des 24H Series 2016, Hugues Ripert, François Denis, Stéphane Ortelli et Jules Gounon sont allés au bout de leurs rêves et ont atteint leurs objectifs en terminant leur première aventure commune de 24 heures.
Romain Dumas, le récent vainqueur des 24 Heures du Mans et de la course de Pikes Peak, devait rejoindre l’équipe après sa séance d’essais à Barcelone samedi en fin de journée. Il n’a finalement pas obtenu l’autorisation de la direction de course, de prendre le volant de la Porsche Spark n°94. C’est donc à quatre que l’exploit a été réalisé.
Hugues Ripert : « Spark Motorsport dans la course, cela fait plusieurs années que ça dure, notamment par le biais des pilotes comme Romain Dumas et Stéphane Ortelli. Ce qui était sympa à réaliser ici, était justement de rouler avec eux sous les couleurs Spark, qui sont aussi les couleurs des voitures de l’école de pilotage Spark Motorsport du circuit du Grand Sambuc.
Participer à cette course à une heure du Grand Sambuc me tenait à cœur également. Je suis Aixois et très attaché à la Provence et le fait de participer à une belle course d’endurance dans « mon jardin » ajoutait encore beaucoup de plaisir à l’aventure. De plus cela nous donnait également l’occasion d’inviter nos proches et clients, ainsi que les équipes de Mix Diffusion et du Grand Sambuc.
Nous avons atteint notre objectif, mais nous avons manqué de chance… Tout d’abord le fait que Romain n’ait pas eu l’autorisation de rouler avec nous, alors que cela était entendu depuis le début est très dommage. Cela nous a obligé a revoir complètement les relais, et nous avons entamé la course à trois novices. Pas évident. Ensuite, notre voiture a changé de catégorie plusieurs fois… et puis Stéphane est arrivé assez tard samedi parce qu’il n’a pas pu atterrir à l’Aéroport du Castellet. La sortie de piste de François ce matin et l’erreur d’appréciation de Stéphane… La fête aurait pu être plus belle… Il n’en reste pas moins que l’équipe a fait un bon travail et que nous sommes classés, avec en prime la victoire de classe… nous recommencerons sûrement, ici ou ailleurs. »
Jules Gounon participait pour la première fois à une épreuve d’endurance. Très attentif aux conseils avisés de Stéphane Ortelli, il est parvenu à ses fins et a emmagasiné un maximum d’expérience pour la suite de sa carrière. Il a effectué 5 relais et roulé pendant plus de 8 heures.
« Je suis avant tout vraiment content d’avoir pu faire ma première course de 24 Heures avec Stéphane, Hugues et François. Nous avions la performance pour obtenir de bons résultats, premiers des non GT3 et surtout un top 10. Mais les différents soucis rencontrés nous ont fait perdre un temps précieux. Malgré le dernier gros problème à 20 mn de la fin, nous sommes tout de même classés, et remportons la catégorie. C’est donc au final un bon résultat.
Je tiens à remercier Hugues Ripert de m’avoir accordé sa confiance et à lui faire part de toute ma reconnaissance, car je n’avais jamais participé à une course de 24 Heures, et l’équipe a pris le risque. J’ai beaucoup appris auprès de Stéphane, et après avoir passé plus de 8 heures dans la voiture, je suis assez content d’avoir réussi à tenir le rythme, et d’avoir eu l’endurance. Je suis super fatigué mais maintenant je sais ce qu’est une telle course.»
Stéphane Ortelli, arrivé en fin de soirée samedi, après avoir participé à une course VLN dans la même journée (4 heures sur le circuit du Nürburgring), s’est jeté dans le bain dès la nuit tombée, et a récupéré une voiture avec un problème de boite de vitesses. C’est là que l’expérience joue un rôle primordial en endurance… les quatre pilotes ont dû apprendre ou réapprendre à piloter à l’ancienne, en pratiquant la technique du talon-pointe pour changer les rapports de boite. Mais quel bonheur de voir que tous apprennent de chacun et vice versa…
Stéphane n’en revenait pas : « C’est absolument génial. C’est Jules qui m’a appris a freiner du pied gauche. Fabuleux, non ? Depuis mon accident à Monza, ma cheville droite n’est plus en mesure de gérer un talon-pointe, et aujourd’hui avec les voitures modernes, on n’en a plus besoin. Il m’a donc bien fallu apprendre quelque chose que je ne connaissais pas : freiner du pied gauche. C’est “le petit jeune” de l’équipe qui m’a donné les clés du succès. J’adore ce genre de situation.
Ce que je retiens avant tout de ce week-end, est que j’ai roulé avec des gens que j’apprécie vraiment et pris énormément de plaisir à reprendre le volant d’une Porsche. Ça faisait tout de même 11 ans que je ne l’avais pas pilotée… Cette voiture est fantastique.
Mon erreur à 20 minutes de la fin, nous coûte très cher. Je suis passé trop large sur la bordure et j’ai tapé une quille sur le vibreur, qui a endommagé le radiateur. Étant donné que nous avions parcourus plus de 60% de la distance, nous sommes classés (24e) et avons remporté notre classe, mais j’aurais aimé que Hugues reçoive le drapeau à damiers. »
François Denis a réalisé son deuxième rêve d’enfant : participer à une course d’endurance au volant d’une belle GT. C’est donc chose faite. « Je suis ravi et en même temps très déçu. L’épreuve est fantastique et nous avons joué la course dans le top dix jusqu’au petit matin. Malgré les problèmes de boite, nous avons tous réussi à gérer au maximum tout en restant dans des temps tout à fait respectables. Mon accrochage de ce matin m’a gâché le plaisir. J’avais fait de bons relais jusque là et je suis déçu de m’être laissé embarquer. J’ai tenté un dépassement sur un concurrent qui ne m’a pas vu et a conservé sa trajectoire, alors que j’étais presque passé. Et c’est là que tous nos espoirs de terminer dans le top 10 se sont envolés. Je tiens à souligner le travail fantastique de tous nos mécanos ; ils ont fait du gros travail en un minimum de temps pour que nous puissions reprendre la course.
C’est tout de même un super week-end et je suis bien content d’avoir réalisé ce rêve. À refaire ! »